Smart Work Centers: 3 sites se dotent d’un potentiel de télé-interprétariat

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Par · 13/12/2012

3GSP, société spécialisée en vidéoconférence et téléphone intégrée, va équiper trois sites Smart Work Centers (SWC) wallons d’une solution de téléconférence que l’on pourrait qualifier d’“augmentée” puisqu’un dispositif de streaming va permettre à des interprètes opérant à distance d’effectuer un travail d’interprétation comme s’ils étaient sur site.

Le contrat a été signé avec les smart work centers situés à l’Axis Parc de Mont-Saint-Guibert (près de Louvain-la-Neuve), à Enghien (site La Lanterne) et à Froyennes (site Negundo). En 2011, ces trois sites avaient présenté un projet commun en vue de décrocher un financement de la région wallonne Voir notre petit rappel ci-dessous.

Ils devraient être équipés d’ici avril 2013.


Petit rappel: en 2011, un appel à projets avait été lancé par la Région wallonne (cabinet Marcourt) afin de désigner des sites-pilotes qui bénéficieraient d’une aide financière pour l’implémentation de technologies novatrices aptes à favoriser de nouveaux modes de travail (collaboratif, à distance…).

Sur les 13 dossiers introduits, huit ont finalement été sélectionnés cet été. A savoir: Barchon (Liège), Froyennes, Louvain-la-Neuve/Mont-St-Guibert, Gembloux (Les Isnes), Enghien, Gosselies et Saint-Ghislain. Voir l’article que nous y consacrions. 


Vidéoconférence, avec services linguistiques

La solution mise en oeuvre, explique François-Xavier Despret, patron de 3GSP, autorise “la tenue de conférences accessibles par des participants se trouvant dans les différents centres. Le conférencier peut tout aussi bien être présent dans l’un des centres [du mini-réseau] ou opérer au départ d’un autre site distant.”

Jusque là, rien de bien nouveau par rapport au principe de vidéoconférence. Notons toutefois que la solution se veut plus abordable que certaines autres existant aujourd’hui sur le marché. Elle se contente, par exemple, d’un serveur Linux classique, ce qui lui permet d’être moins onéreuse que des solutions davantage propriétaires ou spécifiques.

La particularité majeure du système qui sera déployé dans les SWC vient de la solution Akcento, qui autorise l’interprétation à distance, en temps réel, en consécutif ou en simultané. Le tout via système de vidéoconférence sur PC où l’interprète retrouve, simulé, son environnement de travail traditionnel. Il peut ainsi visualiser, dans diverses zones de son écran, les orateurs, les documents projetés ou utilisés par ces derniers, ainsi que son collègue (les interprètes opèrent habituellement en duo, se relayant à intervalles réguliers). Grâce à Akcento, les deux interprètes d’un duo peuvent être situés sur des sites différents. Une séquence vidéo diffusée sur YouTube permet de se faire une idée assez précise du principe mis en oeuvre par Akcento.

“Dans certains centres”, ajoute François-Xavier Despret, “la solution proposée permettra de gérer à distance la totalité de la régie son et prise de vues, ce qui constitue un exemple avant-gardiste de dématérialisation de la gestion technique des conférences.”

Dans chacun des 3 smart work centers à équiper, 3GSP installera un serveur local de streaming qui permettra de contrôler divers paramètres: résolution des vidéos, fonctions de zoom, de chat avec des webcasters distants, insertion de tweets, gestion des invités distants…

François-Xavier Despret (3GSP): “un exemple avant-gardiste de dématérialisation de la gestion technique des conférences.”

Là aussi le caractère différenciateur de la solution réside dans sa simplicité: “pas d’installation ou de configuration particulière. Une salle peut être équipée d’un système de télé-interprétariat en l’espace d’une heure.”

Outre le serveur de streaming, la solution à déployer dans les SWC inclura des caméras contrôlables à distance [solution de régie qui sera installée à l’Axis Parc], l’interface avec la sonorisation des salles ainsi que les cabines (semi-)mobiles d’interprétation. Pour le reste, la solution s’appuie sur les équipements présents dans les différents sites: écrans, projecteurs…

Les interprètes, opérant à distance, auront quant à eux droit à un modèle “light” de la cabine d’interprétariat. En l’occurrence, un modèle en carton, qui présente la particularité d’être démontable et de pouvoir être expédié par la poste (son poids est inférieur à 3 kilos). Cette cabine personnelle leur permettra de recréer, où qu’ils se trouvent, les conditions habituelles de travail (insonorisation, matériel de communication…). Ils auront ainsi droit, par exemple, à un “reportophone” (petite console d’interprétation); accompagné d’un casque micro professionnel, qu’il leur suffira de connecter à la ligne téléphonique (pas de Skype, en effet, et ce, afin de garantir une qualité et une stabilité de bande passante optimales, condition sine qua non pour travailler dans de bonnes conditions).

Cible? Les PME et les ONG

L’idée de développer une telle solution de téléconférence/télé-interprétariat est née, voici plusieurs années, dans l’esprit de Michel Colinet, partenaire de l’agence de communication Dialogic, à l’époque où il était encore directeur exécutif du cluster Twist. Il s’était alors tourné vers 3GSP pour la concrétiser. Le duo Colinet/Despret avait, dans un premier temps, imaginé proposer la solution à des organisateurs de grandes conférences internationales, notamment dans le cadre de l’Union européenne (un projet-pilote avait d’ailleurs été déployé lors d’une conférence se déroulant lors de la dernière présidence belge de l’Union européenne, en 2010).

Toutefois, ce type de conférences bénéficiant déjà de solutions bien établies- et bien ancrées dans les habitudes-, le concept a été repositionné et prend désormais pour cible des destinataires à la recherche de solutions plus souples et moins onéreuses à mettre en oeuvre.

“La plate-forme de mise en relation d’entreprises, enrichie de potentiels linguistiques, peut intéresser des PME amenées à organiser des réunions à distance avec des interlocuteurs étrangers dont ils ne connaissent pas la langue. Par exemple, dans le prolongement de missions économiques à l’étranger ou pour des explorations de nouveaux marchés”, explique Michel Colinet. “Nous visons a priori des sessions et présentations de l’ordre de 2 à 4 heures.”

Autre cible: les échanges faisant intervenir des langues pour lesquelles il est difficile de trouver, localement, des interprètes. La solution permet de solliciter des interprètes étrangers, sans exiger de les faire se déplacer. Ce qui n’est pas chose aisée, financièrement notamment, pour des PME.

Un autre public-cible pourrait également être de grandes organisations, ayant plusieurs sites éparpillés dans le monde. Qu’il s’agisse d’entreprises ou d’ONG. Ou encore des acteurs qui proposent des services de prospection commerciale à l’étranger.

Pour la partie relative à l’interprétation, les concepteurs du projet se sont tournés vers Accent Language qui a amené son expertise du monde de la traduction et de l’interprétariat et mettra en place, dans les mois à venir, une plate-forme de sélection et de mise en relation d’interprètes avec les entreprises à la recherche de services d’interprétation. Accent Language procurera un certain nombre de services, tels que des formations (formation aux spécificités de l’interprétariat à distance), du coaching linguistique et l’accréditation des interprètes utilisant le service d’interprétation à distance de 3GSP.