KodesK plie bagages

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Par · 19/11/2012

Un peu plus d’un après avoir vu le jour, la start-up KodesK a décidé d’arrêter ses activités, faute d’avoir trouvé suffisamment de clients intéressées par son concept.

Ce concept était celui du “co-desking”, forme nouvelle de travail flexible. Au printemps 2011, quelques semaines après avoir remporté le prix de la “Leanest Start-up” au Startup Weekend de Bruxelles, Sébastien Arbogast, à l’origine de l’idée et co-fondateur de KodesK, l’expliquait comme suit: “Nous sommes parti d’un double constat. D’une part, de plus en plus de travailleurs nomades recherchent des espaces de travail temporaire. Et cette tendance ira grandissant. A cela s’ajoute un besoin croissant de flexibilité. Dans le même temps, nombre de sociétés disposent d’espaces de bureau qui sont inoccupés ou dont le dimensionnement ne suit pas leur évolution, et qu’elles pourraient monétiser. En cause, des licenciements, des employés qui sont en déplacement, des bureaux vides qui attendent que la société embauche…”.

KodesK se proposait donc de devenir courtier en espaces éphémères de travail, un “online short term broker for desk space”. La start-up avait, pour ce faire, développé une plate-forme qui identifiait les espaces disponibles dans la zone visée par le télétravailleur (notamment via géolocalisation de son GSM) et lui permettait de réserver un espace pour un temps déterminé. Il lui suffisait, pour cela, de payer directement le coût de la location en-ligne. KodesK se rémunérait sur commission.

Manque d’engouement

KodesK, aujourd’hui, déclare forfait par manque de “traction”. L’idée, en fait, n’a pas trouvé suffisamment d’adopteurs sur le terrain. Dans son blog, Sébastien Arbogast écrit: “nous étions persuadés que la seule chose qui bloquait l’essor du coworking et son extension à des espaces non-dédiés, était la complexité de gestion.” En fait, estime-t-il aujourd’hui, le problème était sensiblement plus vaste, “ancré dans la culture de gestion de la plupart des entreprises.”

KodesK n’avait par ailleurs pas envisagé ou anticipé que sa formule allait potentiellement générer des problèmes au sein des entreprises qui auraient alloué, de manière temporaire, des espaces ouverts à des personnes de passage. Parmi ces problèmes: des risques de sécurité et de confidentialité. Deux choses qui dépassent de loin le simple concept de “culture” de l’entreprise. C’est à l’organisation, aux modes de travail, aux procédures et aux comportements que l’on touche là.

Nul doute en tout cas que Sébastien Arbogast ait retenu de l’expérience quelques leçons qu’il mettra à profit dans ses prochains projets. L’un d’eux, PeerTrust, signalé sur son blog, est encore en genèse mais reste dans la sphère de la collaboration. Sans doute pas celle dont il avait rêvé de manière sans doute irréaliste pour KodesK (“connecting people in order to participate in creating one giant brain made of human neurons”) mais comme il le dit, “Kodesk was an important chapter  and a very enjoyable one, but it’s more than time to move on.”