Accélérer les start-ups? A condition de jouer la continuité

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Par · 19/11/2012

La première édition de Nest’Up s’est clôturée ce 14 novembre sur un bilan jugé encourageant par les organisateurs. Les leçons de l’expérience doivent bien entendu encore être tirées, tant au niveau de l’organisation que de la méthode. Notamment sur la manière dont les six équipes de porteurs de projet ont évolué en cours d’immersion, sur la manière dont leur projet a mûri. Le véritable ‘acid test’ sera la naissance et, surtout, la résistance au temps dont feront preuve les start-ups qui se constitueront en bonne et due forme pour concrétiser les projets.

L’équipe de Fostering Ideas (une asbl co-fondée par Olivier Verbeke, Ben Piquard et Simon Alexandre) qui est à l’origine du programme d’accélération Nest’Up exprime dès à présent le voeu d’organiser deux nouvelles sessions en 2013. Sans être sans doute une obligation totale, rappelons que les accélérateurs qui s’inspirent de TechStars et font partie du réseau Global Accelerator Network (GAN) s’engagent à assurer au moins deux “sessions”.

Une nécessaire continuité temporelle

Pour sa première édition, Nest’Up a bénéficié du support de la Région wallonne, via le programme Creative Wallonia (budget alloué: 200.000 euros). Impossible de dire s’il en sera encore de même en 2013.

La Région n’avait pas imposé de paramètres tangibles à atteindre pour pouvoir parler de réussite. Pas de perspectives chiffrées en termes de création d’emploi ou de levée de fonds potentielle. Notamment “parce qu’il n’est pas possible de quantifier a priori l’innovation.”

Ce qui n’empêche qu’un bilan sera bien entendu tiré par la Région. Dans l’état actuel des choses, “à chaud”, on considère au cabinet de Jean-Claude Marcourt que les premiers enseignements sont positifs. “Les projets ont bien évolué. Nombre de choses se sont formalisées. De vrais “pivotages” et itérations de projets ont eu lieu, débouchant sur de vrais résultats”, déclare Henri Monceau, conseiller technologique au Cabinet Marcourt et responsable du programme Creative Wallonia. Il note par ailleurs avec satisfaction la présence de nombreux investisseurs potentiels lors du “Demo Day” final qui a permis aux six équipes de présenter leur projet.

La décision de supporter à nouveau, financièrement, une prochaine édition devra être prise au niveau ministériel. Pour l’instant, le Cabinet se contente de dire que la méthodologie suivie semble être la bonne. “La méthode mise en oeuvre a fait ses preuves. Mais il faudra avoir un réel retour d’expérience, voir si certaines choses doivent être améliorées. L’un des indicateurs sera le décollage réel d’une start-up. Mais l’initiative s’inscrit dans le droit fil de notre conviction qu’à côté de la logique dominante, en matière de politique publique et économique, qui consiste à consentir de gros investissements pour de gros projets émanant de grandes entreprises, il y a place pour autre chose, avec des moyens plus limités. L’argent public doit aussi servir à faire éclore des idées, pour éviter qu’elles ne s’éteignent [faute de moyens]. Le rôle des pouvoirs publics est de créer les conditions favorables pour générer des initiatives, avec l’espoir, à terme, de créer de la valeur. Nous avons soutenu la méthodologie [Nest’Up/TechStars] parce qu’il n’existait rien de comparable jusque là. Il n’y avait pas de dispositif qui permettait à des projets collectifs innovants, qui ne soient donc pas centrés sur le seul initiateur de l’idée, d’être soutenus dans une certaine continuité temporelle. Or, ce genre de choses est nécessaire pour l’animation économique. Quant à savoir si ce genre de chose continuera de se faire avec Nest’Up ou avec d’autres initiatives, la décision doit encore être prise. Mais une chose est sûre: ce coaching permanent est nécessaire. Notamment pour entretenir une tension constante, apte à motiver les porteurs de projet…”