Tous au cloud ? Attention au “neo-legacy”

Article
Par · 14/10/2012

Vous désirez éviter les capex? Pensez cloud, la voie royale pour les opex, les investissements “légers”, mesurés à l’utilisation, pouvant se faire au goutte-à-goutte.

Cet argument, on le retrouve dans tous les discours des fournisseurs et prestataires qui ont inscrit le “cloud” à leur catalogue. Quelle que soit la nature de l’offre: infrastructures hébergées, logiciel consommable en mode location, télé-stockage de données, d’applications… IL est- et à juste raison- accueilli favorablement par les entreprises. Mais attention aux excès et aux dérives d’un excès de facilité. C’est en substance l’un des points qui a été mis en exergue lors de la séance d’information dédiée au cloud qu’avait organisée, en ce début octobre, le CIO Club Wallonie-Bruxelles.

Si l’on permet à tout un chacun, quel que soit son rôle et sa place dans la hiérarchie, d’“acheter’ une solution cloud, en payant quelques euros tel hébergement de telle fonction ou de telle donnée, sans que la direction ou le département IT ait pu l’avaliser, c’est la porte ouverte au “procurement spaghetti”. Quoi de plus facile en effet que de payer les mensualités avec une carte de crédit, de porter la dépense au compte des… frais de bureau!

Imaginez que tout le monde procède de la sorte. Le bel équilibre pressenti d’un budget IT étalé dans le temps, selon des tarifs prévisibles, est tout simplement rompu.

“Ceux qui réussiront leur évolution vers une informatique dans le cloud”, prévenait le prof. Georges Ataya, orateur invité de la session du CIO Club, “seront ceux qui y auront réfléchi de manière stratégique.” Histoire d’éviter les comportements sauvages, les “silos” d’un genre nouveau. “Il faut éviter”, ajoutait-il, “de créer aujourd’hui le legacy de demain.” Ce legacy insoupçonné (données oubliées et néanmoins potentiellement sensibles, morceux de codes ou d’applications tombés en léthargie, processus externalisés…) que l’on retrouvera dans quelques (dizaines d’)années et dont on ignorera la provenance, les ressorts cachés. Comme aujourd’hui, on retrouve des lignes de code Cobol dont on ignore l’auteur et dont on a bien du mal à décrypter le sens mais qui, pourtant, font obstacle à une modernisation ou à un fonctionnement optimal de l’entreprise.