DIV Dragon: arrêt temporaire ?

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Par · 29/08/2012

La sentence finale n’est pas encore tombée mais il y aura pour le moins suspension du programme DIV Dragon, piloté en duo par Eurogreen IT et le MIC (Microsoft Innovation Center) de Mons.

Ce programme, initié en 2011, avait pour but de fournir une aide à la croissance pour des start-ups IT wallonnes “à fort potentiel” et leur faire ainsi franchir un cap qui s’avère bloquant pour le développement de leurs activités. Ce blocage pouvant tout aussi bien avoir trait par exemple au ciblage de clientèle, à l’effort à consentir pour s’internationaliser, à une carence en compétences (financières, gestionnaires, techniques…) de l’équipe.

Deux appels à projets ont permis d’apporter un encadrement à quelque 7 sociétés (Babelway, Numeri’zik, Belighted, Djengo, The Smart Company, Blei, i Love Climbing). Une 8ème société (Gemotions) avait participé, un temps, à la première phase mais avait abandonné en cours de route, pour des raisons d’inadéquation entre attentes et accompagnement presté.

Un Dragon privé d’ailes

Le coup d’arrêt, assez brutal, a été donné alors que la troisième fournée de candidats s’apprêtaient à défendre leurs dossiers dans l’espoir de participer à la troisième session.

Officiellement, la raison est qu’après deux phases de 6 mois, le programme, conformément à l’agenda convenu dès le départ, avait consommé la totalité de l’enveloppe (annuelle) qui lui avait été allouée par les instances publiques (les fonds avaient été débloqués sous l’autorité du Ministre Marcourt). Il fallait donc justifier une nouvelle enveloppe. Ce qui, “en ces temps de disette budgétaire”, posait des problèmes évidents.

“Nous avons jugé plus important de pérenniser les structures et missions d’Eurogreen IT et du MIC (Microsoft Innovation Center) avant de disperser les efforts en finançant aussi des missions déléguées”, déclare la porte-parole de Jean-Claude Marcourt. “On verra par la suite dans quelle mesure il est possible de réactiver DIV Dragon.”

Dès le départ, les pilotes du programme (Eurogreen IT et MIC) avaient été conscients de cet assèchement potentiel et avaient commencé à plancher sur un modèle business alternatif. Envisageant par exemple de demander une contribution financière aux PME accompagnées. Mais la réflexion, apparemment, n’a pas été entamée suffisamment tôt et/ou n’a pas rencontré, côté PME, l’accueil espéré.

Des raisons purement financières ?

Alors ? Simple raison budgétaire ? Volonté d’éviter saupoudrage et dispersion des initiatives ? Ou déception quant aux résultats pour les deux premières sessions ? Cette dernière explication est rejetée par les pouvoirs publics.

Par contre, certains, qui ont participé au programme DIV Dragons en tant qu’accompagnateurs, parlent plutôt de formule qui mériterait un recadrage ou une redéfinition des finalités et des moyens. En ce compris, dans la sélection des PME candidates. Il serait nécessaire, selon eux, de susciter des candidatures de PME dont les produits ou services peuvent réellement tirer parti de l’accompagnement proposé. “Pour la troisième phase, nombre de PME candidates avaient un profil conseils. Pas vraiment le profil idéal…”

Du côté du cabinet Marcourt, on rejette en tout cas formellement toute concurrence frontale entre DIV Dragon et le programme Nest’UP de l’asbl Fostering Ideas, qui, “simple hasard de l’agenda”, a été lancé – et a reçu des fonds de la Région – au même moment où DIV Dragon était mis au frigo. “Ce sont deux projets clairement différents dans leurs finalités. DIV Dragon accompagne des PME innovantes déjà existantes, actives dans les secteurs ICT ou développement durable, ayant un siège d’exploitation en Wallonie. Nest’Up est un programme d’accélération pour porteurs de projets qui n’ont pas encore atteint le stade de la création d’entreprise et n’a aucune restriction sectorielle en termes de cible. DIV Dragon exige notamment une maturité du produit ou du service.”

N’empêche qu’il faut parfois choisir lorsqu’il s’agit de distribuer les enveloppes budgétaires… Et que peut-être, voire sans doute, en des temps plus opulents, il y aurait eu place pour les deux initiatives.