UVCW: il faut aider les communes à se moderniser

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Par · 03/08/2012

Le manque de “modernité” des communes belges, wallonnes en particulier, est souvent pointé du doigt. Notamment en matière d’informatisation. Tant en “back office” (les rouages administratifs et le fonctionnement interne) qu’en “front office” (dans ses relations et interactions avec le citoyen ou les entreprises établies dans leur périmètre).

Dans son dernier Baromètre, publié en juin, l’AWT mettait le doigt sur certaines faiblesses ou carences, telles qu’un manque d’intégration informatique, des sites Internet encore trop peu dynamiques et n’invitant pas assez à l’interaction…

La grande question des moyens – disponibles ou mobilisés – par les communes ne sera évidemment pas résolue en quelques lignes ou déclarations mais il est un élément que l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) voudrait mettre sur la table. Et c’est celui du role model et de la sensibilisation.

Si l’on veut permettre aux communes de jouer effectivement leur rôle de premier rouage efficace et d’élément actif dans la chaîne de l’e-gouvernement, une sensibilisation active, concrète et pratique devrait être mise en oeuvre en matière d’informatisation.

Selon l’UVCW, c’est à la Région wallonne de montrer la voie à suivre, de donner l’impulsion. Un rôle qui n’a guère été assumé jusqu’à présent. A l’exception de certaines initiatives, telles les EPN, ou de certaines réorientations récentes de la politique qui est menée (par exemple, le lancement- encore à concrétiser- du concept de PST-Plan Stratégique Transversal communal).

“Il y a un manque flagrant de directives”, regrette Edouard Vercruysse, conseiller expert à la cellule e-Communes de l’UVCW. “Or, cela pourrait passer par de simples brochures, intelligemment conçues, qui aborderaient toute une série de thèmes. Tels que la sécurité IT, l’utilisation de l’e-ID, la réalisation d’un site Web, l’utilisation de Facebook, la gestion d’un workflow de courrier électronique, etc. C’est le genre d’aide et de sensibilisation qui manque aux communes et qui contribue à leur manque de progression. Et cela a, en finale, des répercussions sur la Région elle-même, en raison d’un manque de fluidité et d’échanges efficaces entre les maillons de la chaîne d’e-gouvernement”.

Selon lui, sans un exercice de sensibilisation et sans la mise à disposition d’outils, de conseils, de motivations, de plates-formes mutualisées, “il ne sera jamais possible aux communes de proposer quelque chose d’efficace aux citoyens.” Une sensibilisation ou une dynamisation sera par exemple utile pour promouvoir l’adoption des outils et autres plates-formes qui existent pourtant. Mais pour favoriser cette adhésion et cette appropriation, il faut d’abord effacer le déficit en connaissances technologiques.

Qui mettre à la barre?

Si la Région, selon l’UVCW, doit être l’“impulseur”, le pilote de l’exercice de conscientisation (voire d’alphabétisation technologique, pour les plus mal loties) pourrait parfaitement être un organisme tiers. Pour l’heure, et de manière tant traditionnelle que quasi-dogmatique, le seul interlocuteur chargé officiellement des rapports avec les pouvoirs locaux est la DGO5. Un organe qui n’est pas forcément le mieux placé, en termes de compétences et de maîtrise technologiques, pour oeuvrer à l’informatisation des communes. Mais comme il reste à avoir la tutelle sur les pouvoirs locaux dans ses attributions…

Les pouvoirs locaux, regrette l’UVCW, demeurent quasi systématiquement les grands oubliés des plans et initiatives. Ils n’apparaissaient quasi nulle part dans la première mouture du Master Plan TIC dévoilé, en juin 2011, par le Ministre Marcourt. Sa refonte lui donnera-t-elle plus de place?

De même, les responsabilités de simplification administrative et d’e-gouvernement confiées à EasiWal ne descendent pas, ou pas assez expressément, jusqu’au niveau des pouvoirs locaux.

Mais la sensibilisation, l’accompagnement auquel pense l’UVCW doit intervenir à un niveau nettement plus basique. Les mandataires locaux, estime l’Union, manquent cruellement d’outils élémentaires leur permettant de comprendre et de s’approprier les nouvelles technologies et les opportunités qu’elles ouvrent.

“Pourquoi ne pas financer, par exemple, au sein de l’UVCW, une cellule “e-gov” ou “nouvelles technologies”? On a bien trouvé les moyens nécessaires pour créer une cellule Cadre de vie…”, s’interroge Edouard Vercruysse.

Question de moyens? De priorités? De préférences aux colorations politiques? De verrouillage des attributions de compétences?