AnySurfer: les sites Web belges toujours peu “handicap-friendly”

Pratique
Par · 14/08/2015

Les chiffres et statistiques ne décollent décidément pas. En 2015 – mais c’était déjà le cas en 2012-2013 -, le pourcentage de sites Internet belges conçus de telle sorte à être aisément et efficacement consultables et utilisables par des personnes handicapées se situe un peu en-dessous des 15%. Voici deux ans, le score était quasiment le même: 14%.

Un score qui demeure donc plus que décevant, avec un déficit d’intérêt pour le confort de ces catégories d’utilisateurs.

C’est le constat que pose, cette année encore, l’association AnySurfer au travers de son traditionnel “moniteur de l’accessibilité des sites Internet”. Une étude, à l’échelle de la Belgique, que l’association réalise en principe chaque année (avec une exception pour 2014) et qui évalue l’aptitude des sites Internet à être consultés aisément par des personnes souffrant de divers handicaps: handicapés moteur, aveugles et malvoyants, daltoniens, sourds et malentendants, personnes dyslexiques…

 

Selon la méthode utilisée par AnySurfer, un site est considéré comme comme “raisonnablement accessible” s’il réussit un score d’au moins 75% sur les 15 critères d’évaluation utilisés.

Le panel de sites est certes limité – 209 (soit moins que les années précédentes) – mais ils ont été choisis dans une grande variété de secteurs: depuis le tourisme jusqu’au cinéma ou la presse, en passant par les administrations publiques, les services d’utilité publique, l’immobilier ou encore les sites de vente de produits.

Voici quelques exemples de fonctionnalités qui sont vérifiées:

  • possibilité de naviguer sur l’ensemble du site sans faire usage de la souris, c’est-à-dire en pouvant recourir à une navigation via des touches du clavier (ce qui est nécessaire pour des personnes souffrant de certaines déficiences motrices ou visuelles). Score: seulement 35% des 209 sites analysés le permettent.
  • facilité d’identification des liens: un signalement via une couleur différente posera évidemment problème à des déficients visuels, en particulier les daltoniens. La solution de rechange – simple en soi – est le soulignement. Score: 44%.
  • alternative textuelle aux images (via insertion d’un attribut alt placé dans la balise de l’image). Ici encore, il s’agit de prendre en considération les déficients visuels. Non pas que la compréhension du contenu soit facilitée par un texte mais aucun logiciel ne “lit” encore les images. Par contre, du texte peut être servi sous forme audio par les logiciels de synthèse vocale. Score: 24%.

Autres exemples de “petits trucs et astuces” utiles pour les personnes handicapées: identification aisée de chaque champ d’un formulaire à remplir, signalement et explication d’erreurs éventuelles autrement que par un codage couleur, contraste suffisant entre le texte et l’arrière-plan…