TiE Brussels: mentoring sans frontières pour entrepreneurs belges

Portrait
Par · 08/07/2015

TiE Brussels est la section locale, créée en 2010, du réseau international TiE (The Indus Entrepreneurs), une association d’entrepreneurs, dirigeants et professionnels hi-tech qui se donne pour mission de favoriser l’entrepreneuriat high-tech partout dans le monde. A l’origine – et cela explique le nom de baptême -, le TiE est né de la volonté d’entrepreneurs indiens exilés en Californie de prouver à tous leurs compétences. Non seulement comme informaticiens et techniciens (ce pour quoi la Silicon Valley les a attirés en grand nombre) mais aussi comme chefs d’entreprise, décideurs et investisseurs.

L’action du réseau se base sur quatre axes: partage de connaissances, parrainage, formations et investissement.

Aujourd’hui, le club TiE réunit des milliers de membres dits “fondateurs” – de toutes nationalités, actifs dans diverses industries – qui ont engrangé de l’expérience – et des ressources financières – au cours de leur carrière d’entrepreneurs. Ils se mettent dès lors à la disposition des néo-entrepreneurs afin de leur procurer conseils, accompagnement, voire du financement. Ces “charter members” sont aujourd’hui au nombre d’environ 13.000, dont une vingtaine en Belgique. Voir encadré en fin de texte pour découvrir quelques noms de “charter members” du TiE Brussels.

Au total, le TiE dispose désormais d’une soixantaine de sections locales dans près de 20 pays, en ce compris donc – depuis 2010 – en Belgique.

Coup de pouce à l’entrepreneuriat

Chaque “chapter”, bien que s’alignant sur les concepts de base du réseau TiE, met en oeuvre des activités et services qui lui sont propres. En Belgique, par exemple, le réseau se concentre essentiellement l’organisation régulière de “networking lounges” thématiques (sciences de la vue, aérospatial…) et sur une participation annuelle à la conférence international TiEcon qui se tient dans la Silicon Valley. La section en profite pour organiser, en collaboration avec l’AWEX et l’incubateur liégeois WSL, une mission économique dédiée à l’ICT. Le tout permet à une sélection de start-ups et de néo-entrepreneurs locaux non seulement de présenter leurs projets, de bénéficier de séances de tutorat mais aussi de se frotter aux investisseurs et entrepreneurs expérimentés venus des quatre coins de la planète. Relire l’article que nous avons écrit sur l’expérience qu’en ont retirés les participants à l’édition 2015.

TiEcon Brussels profite en outre de l’occasion, avant même le voyage, pour attirer l’attention des investisseurs locaux (lisez: belges) sur les projets de ces start-ups qui, par définition si elles ont été retenues parmi les participants, ont des ambitions internationales et des projets présentant une valeur certaine. Une session d’information est donc organisée, à Bruxelles, avant le départ, avec des investisseurs privés ou publics — capital-risqueurs, business angels, fonds d’investissement universitaires…

A son catalogue d’activités, le TiE Brussels ajoutera une nouveauté cette année. En septembre, il pilotera la participation belge au concours international Rice Business Plan Competition (du nom de l’Université Rice de Houston au Texas). Particularité: les équipes participantes doivent être composées au minimum de deux étudiants.

Les dossiers de candidature pourront être rentrés de septembre à décembre. Les lauréats de la demi-finale européenne participeront à la grande finale, en février 2016. A la clé: du parrainage par des membres du réseau TiE, un prix de 1,5 million de dollars et la possibilité de participer au bootcamp organisé par le TiE Houston.

Par ailleurs, le TiE Brussels voudrait tisser des liens de collaboration, à partir de cette année, avec des membres d’autres “chapters” européens (Manchester, Londres, Allemagne, TiE Nordic…). Objectif: au-delà des échanges d’expertise et de connaissances, “redynamiser la présente européenne dans le réseau mondial.” Et l’intention est également de resserrer les liens avec d’autres acteurs locaux tels que Startup.be ou le Betagroup.

Le mentoring comme règle de base

Les séances de mentoring personnalisé auxquelles se prêtent les membres fondateurs du TiE et de ses diverses antennes locales sont généralement conduites à distance, via télé ou vidéoconférence ou via Skype. C’est l’antenne locale qui se charge d’identifier, dans le réseau international, celui ou celle qui pourra le mieux apporter une réponse efficace à la demande, parfois très spécifique, posée par un néo-entrepreneur.

Ines Jurisic (TiE Brussels): “Au TiEcon et lors de la mission économique, les participants ont l’occasion d’obtenir de l’aide pour structurer leur stratégie, valider leurs idées, identifier d’où peut venir la traction du marché…”

Pour être plus efficace dans ce petit exercice de “matching”, les responsables du TiE ont créé leur propre outil de type LinkedIn – le TiE Link – afin de déterminer où se trouve à tout moment tel ou tel membre, s’il est disponible pour une réunion physique ou virtuelle, à quelle période… Un autre outil se charge de croiser les données de localisation des membres avec leurs profil, spécialisations thématiques, secteur d’activités…

Si les ‘mentors’ du TiE se font un devoir de se mettre à la disposition des néo-entrepreneurs en quête de conseils ou de guidance, leur temps, parfois, est compté. Lorsque le coaching s’opère à distance, à la demande, le temps imparti est potentiellement plus généreux que lors des sessions de pitch organisées par exemple à l’occasion de la conférence TiEcon.

Lors de cet événement, le nombre de sollicitants est tel que le temps alloué pour la présentation d’un projet peut fort bien ne pas dépasser les 5 ou 10 minutes. “Aussi faut-il l’exploiter à 1.000%. Être prêt à tout faire passer dans ce pitch de 5 minutes et, surtout, être bien préparé pour répondre aux question qui seront posées une fois le pitch terminé”, souligne Ines Jurisic, directrice opérationnelle du TiE Brussels.

L’agenda est serré mais ceux qui se sont prêtés à l’exercice semblent en avoir retiré pas mal de satisfaction.

“A l’occasion du TiEcon et de la mission économique, les participants ont l’occasion d’obtenir de l’aide pour structurer leur stratégie, valider leurs idées, identifier d’où peut venir la traction du marché… La participation à cette mission économique dédiée à l’ICT leur permet de gagner du temps sur leur go-to-market.” C’est aussi l’occasion de prendre conscience que l’eldorado californien n’en est pas forcément un, compte tenu du fait que les conditions d’entrée sont sévères.

Par contre, le seul fait de rencontrer des investisseurs et des entrepreneurs californiens, qui vivent dans un espace-temps et selon des règles sensiblement différentes de ce qu’on connaît chez nous, “force les gens à accélérer le processus”, à se défaire de certaines chaînes qui freinent leurs ambitions ou leur mode de pensée.

Trois statuts d’adhérent

Le “noyau dur” du TiE et de ses sections locales est constitué de membres fondateurs (“charter members”) qui sont sélectionnés par parrainage. Ne devient “chapter member” qu’une personne, ayant un curriculum éprouvé, proche du monde de la technologie et de l’innovation, qui a été invitée à rejoindre les rangs par un autre membre fondateur et dont l’adhésion a été évaluée par le comité.

Ces membres fondateurs ont un profil à la fois d’entrepreneur, de “mentor” et, pour certains, d’investisseurs.

Parmi les “charter members” du TiE Brussels, relevons par exemple les noms de Simon Alexandre (The Faktory), Agnès Flémal (WSL), Philippe Lachapelle (directeur Business Development à l’AWEX), Luc Toelen (RSM Interaudit), Wim De Waele (ex-iMinds, qui se réoriente vers les start-ups “fintech”), Claire Tillekaerts (CEO de Flanders Investment & Trade), Ajoy Khandheria (CEO de Belgium Satellite Services)…

Les membres réguliers, eux, sont essentiellement des entrepreneurs porteurs d’un projet ou d’une jeune pousse. Condition d’adhésion: être actif dans le secteur high-tech.

S’exposer à tous mais aussi dialoguer et échanger via un stand virtuel. Un développement de la société belge Expopolis.

Avantages: accès aux séances de tutorat, au réseau mondial du TiE, participation (gratuite) aux événements locaux organisés par le TiE, possibilité (pour les participants aux TiEcon) de bénéficier d’un “stand virtuel” sur le site du TiE Brussels (un espace personnel où ils peuvent présenter leur société ou projet et échanger, via session chat ou Skype, avec d’autres membres – réguliers ou fondateurs).

Cotisation annuelle: 180 euros.

Parmi les adhérents du “chapter” belge, on relève ainsi, dans cette catégorie, les fondateurs de start-ups telles que BCNet, MoodMe, A7 Software (projet Andaman7), Dynamic Flows, Phasya, Vigo, Visupedia…

Troisième catégorie de membres: le réseau TiE s’ouvre aussi à un public d’étudiants. La porte d’entrée est essentiellement une participation à la Rice Business Plan Competition.  [ Retour au texte ]