Les premiers initiés à la programmation du Wagon témoignent (2ème partie)

Hors-cadre
Par · 22/04/2015

[  Suite de notre article de lundi  ]

Quasi à l’unanimité des 5 participants que nous avons interrogés, l’un des aspects les plus appréciés lors du bootcamp Le Wagon fut de pouvoir mêler théorie et pratique

Jacques de Liedekerke: “L’avantage du curriculum est de se centrer sur l’entrepreneur, sur le côté pratique des choses, sur ce qui peut nous servir dans le monde du business. C’est du technique appliqué. Il a fallu s’accrocher car les cours ont été très intenses mais ils sont stimulants.”

Pour son cousin, Philippe de Liedekerke: “les cours sont toujours intenses mais pas indigestes. Le programme propose un bon rapport entre théorie et pratique, entre apprentissage approfondi et ambiance flexible. Sans prise de tête.”

Parmi les autres aspects appréciés, citons les échanges avec des personnes venues de tous horizons, les contacts avec des développeurs, des entrepreneurs, notamment lors des Apero Talks hebdomadaires.

A lire également, dans cet autre article, les perspectives futures pour le programme de formation le Wagon. Prochaines sessions, évolution possible de la formule, collaboration avec d’autres acteurs de l’écosystème hi-tech/start-up (local ou international).

Tant Laure Lemercinier que Naike Nembetwa ont pour leur part apprécié l’opportunité qui leur fut donnée de “pénétrer dans la “bulle tech”, de “faire partie d’un écosystème”. “Les rencontres [Apero Talks] hebdomadaires permettent d’ouvrir des portes. Certains des orateurs ou entrepreneurs ont proposé des séances de coaching et restent ouverts à des sollicitations lorsque nous avons des questions, quel que soit le point de parcours que nous avons atteint.”

Une réponse à une carence

Pourquoi Le Wagon plutôt qu’une autre formation? Nous avons posé la question à plusieurs participants.

Laure Lemercinier: “il y a peu de bootcamps de ce genre en Europe. Sauf à Londres mais ils sont plus orientés vers le monde mobile. Par ailleurs, beaucoup proposent les mêmes langages. Le Wagon, lui, se différencie en misant sur Ruby on Rails. Un bon langage pour démarrer, qui permet déjà de faire beaucoup de choses.”

L’un des problèmes, évidemment, quand on est novice, c’est d’effectuer un choix “informé” par rapport au curriculum que proposent les organisateurs de formation. Comment juger de l’adéquation quand on n’y comprend rien soi-même?!

Pour beaucoup, cela revient à choisir un peu au hasard, selon des critères qui n’ont rien à voir avec le programme proprement dit. A l’avenir, les témoignages d’“anciens” et leur parcours ultérieur seront sans doute des indicateurs utiles.

Pourquoi préférer Le Wagon à des formations en-ligne, du genre Code Academy ou Coding 101?

Margo Tinawi: “Le podcast Coding 101 [américain] enseigne la programmation C++ mais impossible pour moi de le suivre puisque je ne savais même pas comment utiliser VisualBasic et ne réussissais même pas à faire le premier exercice… Nombre de concepts ne sont pas expliqués. L’avantage du bootcamp Le Wagon, c’est qu’un coach est à portée de main pour nous aider. Code Academy est bien, du moins pour commencer, mais il n’y a pas de lien avec le monde réel.”

Marho Tinawi: “Avec des formations en-ligne, de nombreux concepts ne sont pas expliqués. L’avantage du bootcamp Le Wagon, c’est qu’un coach est à portée de main pour nous aider.”

Plusieurs participants estiment par ailleurs que Le Wagon offre une réponse à une carence en formations. En ce compris du côté des acteurs publics.

“Bruxelles Formation propose une formation gratuite d’un an mais pour devenir développeur Web, sans lien direct avec le monde des start-ups”, estime par exemple Margo Tinawi. “On y forme plutôt des gens qui veulent trouver un emploi auprès d’une entreprise, pas devenir entrepreneur eux-mêmes.”

Le fait que la formation Le Wagon se déroule sur 9 semaines apparaît aussi comme un avantage: plus compact, moins de temps à monopoliser quand on veut se lancer.

Philippe de Liedekerke, lui, était au chômage lorsqu’il s’est inscrit. Actiris lui proposait certes des formations mais qui, à ses yeux, ne correspondaient pas à ses besoins. “Elles sont toujours proposées sous forme de multiples petits blocs: introduction à la programmation, WordPress, html… Cela permet de commencer à familiariser les gens au monde des services Internet mais de manière superficielle. Par ailleurs, le coût est de plusieurs centaines d’euros par formation. Et on est loin du compte [en termes de compétences nécessaires] quand on les a terminées..”

Un bootcamp très cosmopolite

La première “fournée” d’apprentis programmeurs du Wagon fut pour le moins cosmopolite, avec un minorité de Belges. La plupart étaient en effet de nationalités diverses, même si certains vivaient déjà en Belgique. Terres d’origine: Canada, Suisse, Espagne, Portugal, Pologne…

Comment expliquer ce phénomène? L’une des explications (en dehors d’une couverture médiatique qui a dépassé les frontières ) TechCrunch, par exemple, s’y est intéressé) vient du fait que les formations, à Bruxelles, sont données en anglais alors qu’à Paris, où est née l’initiative du Wagon, la langue véhiculaire est exclusivement le français. Paris renverrait donc vers Bruxelles les candidats non francophones.

Anne Collet: “La mixité de profils contribue à l’émulation générale et au foisonnement d’idées. C’est clairement une composante du bootcamp de Bruxelles que nous souhaitons maintenir.”

Selon Anne Collet, co-organisatrice et coach du bootcamp, confirme: “Le Wagon Brussels est effectivement à ce jour la seule implantation du Wagon où tous les cours se donnent en anglais. Tous les candidats non-francophones intéressés par le bootcamp du Wagon et/ou ceux souhaitant continuer à évoluer dans un environnement réellement international sont donc “naturellement” arrivés chez nous.

Cette mixité de profils (nationalités, cultures et backgrounds variés) contribue selon nous très positivement à l’émulation générale et au foisonnement d’idées entre nos participants. C’est donc clairement une composante du bootcamp de Bruxelles que nous souhaitons maintenir pour nos futures éditions, en mettant tout en oeuvre de notre côté pour continuer à accentuer notre notoriété à l’échelle internationale.”

A noter que plusieurs participants non-Belges de la première “promo” semblent vouloir demeurer en Belgique. Quatre d’entre eux comptent prolonger leur séjour en Belgique. La Canadienne Margo, on l’a vu, veut poursuivre le projet Kidzeum. Une autre participante, Allemande, a trouvé un emploi à Bruxelles grâce à ses nouvelles compétences. Elle travaillera pour le siège bruxellois d’un groupe allemand dans des projets ayant trait à l’Internet des Objets. Un participant espagnol a décroché un stage chez MyMicroInvest (qui est désormais implanté dans les bâtiments de CoStation à Bruxelles). Il effectuera son stage dans les équipes de développement de la société.

Enfin, Tomasz, venu de Pologne, rejoint l’équipe du Wagon et opérera, dès la prochaine session, comme Teaching Assistant.

Que vont devenir les projets des participants?

Kidzeum, projet de Laure Lemercinier et de Margo Tinawi, porte sur le développement de jeux interactifs pour équipements mobiles à destination des enfants pour des visites de musées. Sorte de chasse au trésor en mode quiz, le jeu propose aux enfants de découvrir, dans l’espace du musée, des objets correspondant à des questions.

Des contacts ont été noués avec le Musée van Buuren (Uccle) qui devrait bientôt le déployer. L’espoir est bien entendu de convaincre d’autres musées d’adopter l’application et de l’adapter à leur propre environnement. “L’application rend non seulement la visite intéressante pour les enfants mais constitue aussi un outil utile pour le musée qui peut ainsi mieux cerner sa clientèle. Lorsque plusieurs musées auront adopté la solution, il sera également possible d’accumuler des points au gré des visites, ce qui ouvre d’autres perspectives d’animation…”

Le jeu devrait être prêt à la fin de ce mois d’avril.

SharkRank, le projet de Jacques de Liedekerke et Filip Maertens; qui vise la création d’un site Internet permettant aux start-ups d’évaluer la “qualité” d’investisseurs potentiels, espère atteindre le stade de la version bêta au début mai.

Quant à Naike Nembetwa, son MVP de “tontine 2.0” (relire la première partie de cet article LIEN) devrait être prêt d’ici quelques semaines.

Enfin, la plate-forme Trackathon de Philippe de Liedekerke devrait avoir atteint le stade du MVP en juin.

A lire également, dans cet autre article, les perspectives futures pour le programme de formation le Wagon. Prochaines sessions, évolution possible de la formule, collaboration avec d’autres acteurs de l’écosystème hi-tech/start-up (local ou international).