Génération “Millénaires”: pas si différente, tout compte fait?

Hors-cadre
Par · 24/02/2015

La génération des “Millennials” (ces jeunes qui ont fêté leur adolescence autour du changement de millénaire) n’aurait pas le profil – et les caractéristiques – qu’on lui attribue généralement. Telle serait la conclusion majeure à tirer d’une étude intitulée “Myths, Exaggerations and Uncomfortable Truths” menée récemment par IBM, ou plus exactement, l’IBM Institute for Business Value, auprès d’un public multi-générationnel.

“Non, ces jeunes employés ne sont pas fainéants, égoïstes, outrecuidants, superficiels”. En dehors d’aptitudes numériques davantage innées, ils ne se distingueraient guère de leurs prédécesseurs (génération X et Baby Boomers) en termes d’ambition de carrière, d’implication professionnelle, de préférences en termes de leadership…

Des ambitions professionnelles (et de carrière) irréalistes? Faux, assènent les auteurs de l’étude. “Les Millennials désirent simplement une sécurité financière et un environnement de travail diversifié presqu’autant que leurs aînés.”

Soif irrépressible d’éloges et de trophées, de congratulations sans fin venant du patron? Que nenni! “Ils recherchent plutôt un supérieur honnête, ayant de l’éthique, qui partage l’info.” Un patron qui leur demande leur avis apparaîtrait même en queue de la liste des priorités… Ceux qui désirent davantage que chacun ait droit à une reconnaissance et récompense individuelle se trouvent plutôt du côté de la génération X.

Pas si “girouettes” qu’on le croit…

Confusion entre espace professionnel et vie privée? Addiction au numérique? Un mythe s’effondre: les “millennials” seraient moins accro aux réseaux sociaux (du moins dans le cadre du travail) que leurs “anciens”. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne le font pas mais 27% des personnes interrogées (au total, près de 1.800 employés travaillant dans 12 pays) disent ne pas sacrifier à cette – quoi au fait? – habitude? addiction?

Explication proposée par l’étude: ils feraient, mieux que leurs aînés, la part des choses. En fait, ils auraient complètement assimilé les règles et ficelles de la présence en-ligne, des échanges socialisants, des ”stratégies” sur réseau social et sauraient donc mieux que les générations antérieures quand et comment communiquer et échanger.

Perdus sans l’avis de la “foule”? Pas plus que leurs congénères de la génération X, semble-t-il. S’ils aiment le consensus, ils n’en sont pas esclave. Plus de 50% des personnes ayant participé à l’étude estiment que leur chef est davantage qualifié pour prendre des décisions professionnelles.

Véritables girouettes professionnelles, prêtes à changer de crémerie sans prévenir pour satisfaire leurs passions? D’après l’étude, leurs raisons pour changer de boulot ne différeraient guère de celles de leurs aînés et pas davantage en raison de l’une ou l’autre passion à assouvir. Bifurquer, pivoter pour “sauver le monde” (voilà bien une question américaine pur jus)? Eh bien, ce n’est pas à une priorité. Ou une préférence irrépressible. Loin en tout cas derrière une envie nettement plus terre-à-terre d’embarquer dans l’ascenseur social, du moins celui qui leur promettrait gains de salaire et/ou environnement de travail plus innovant.