“I’m feeling lucky”: quand la préparation rencontre l’opportunité

Tribune
Par Claude Lepère · 26/11/2012

L’édition 2012 des Assises de l’Intelligence Stratégique, organisée par l’ASE, avait pris pour thème “Entrez dans la pratique”. La journée fut l’occasion de donner aux entreprises quelques clés de décryptage. A la fois pour en percevoir les opportunités et atouts et pour apprendre à en maîtriser les arcanes, au moyen des nouveaux outils technologiques mais aussi de quelques méthodes et règles de bon sens. Claude Lepère, fondateur de I-Cube, relate quelques facettes de la journée qui ont retenu son attention.

 

En 2010, les Assises de l’Intelligence Stratégique s’inscrivaient dans le cadre de la présidence belge de l’Europe  avec pour objectif de souligner l’apport de cette thématique pour la compétitivité des entreprises. Depuis, la Commission européenne a reconnu le ‘Dispositif en Intelligence Stratégique’ de Wallonie comme bonne pratique et invite les autres régions et Etats-membres à mettre en œuvre un dispositif similaire. A la mi-novembre, l’édition 2012 des Assises proposait d’entrer dans la pratique de la gestion de l’information dans le cadre de la Semaine de la Créativité.

[Ndlr: pour mieux l’illustrer, Vincent Bovy de l’ASE proposait aux participants de la journée de visionner cette petite vidéo]

Real time web, infobésité…

Même lorsqu’il est en mouvement, le consommateur vit en digital et est constamment à la recherche d’information(s). Il est aussi tenté de suivre l’information en continu (real time web) pour éviter de rater quelque chose. Pour les entreprises, cela signifie que les collaborateurs ont plus de capacité à récolter l’information qu’à la traiter. Tout l’enjeu est pourtant d’éviter de trop (infobésité) ou trop peu s’alimenter en information.

A propos de ‘real time web’, Twitter a été créé en 2006 et compte aujourd’hui 500 millions de comptes. Un élément essentiel du succès de Twitter est la portabilité: de manière immédiate, tous secteurs confondus, on peut s’approprier cet outil et relayer de l’information dans sa forme la plus simple.

I’m feeling lucky

“La chance? L’éloge de la chance permet d’ouvrir les yeux”, déclarait Amid Faljaoui (Trends Tendances) en introduction aux Assises. Et d’ajouter: “Les malchanceux font peu de networking et manquent de curiosité.”

Descendre de son piédestal, parler avec ses équipes est aussi un moyen de privilégier l’agilité et la créativité. La veille [économique ou stratégique] ne peut donc se résumer à rester derrière son ordinateur: sortir de son entreprise et faire des rencontres est essentiel.

Concrètement, cela risque de bousculer les business models classiques de tous ceux qui n’en prennent pas conscience. L’e-commerce en Belgique croît par exemple de 23% par an. Avec peu de moyens, il est possible de démarrer son propre webshop seul, de stocker son information dans le cloud, de mener des campagnes sur le web, sur YouTube… On évaluera par la suite l’apport des réseaux sociaux sur base de la stratégie de communication d’une organisation. Le budget à y consacrer ne concerne plus nécessairement l’achat média mais le temps humain.

Génération Y, génération connectée?

Les usages émergents du Web dépendent davantage de la culture que d’une tranche d’âge en particulier. Les entreprises doivent s’y adapter car le marché du travail est très concurrentiel. Comme le rappelle Fred Colantonio, vie privée et professionnelle se confondent, de même qu’on constate de plus en plus de croisements online/offline. Quand la dynamique sociale fonctionne bien, on peut parvenir à créer un écosystème d’ubiquité et d’attractivité numérique.

Quelle que soit leur taille, l’influence est aujourd’hui devenue un enjeu pour les entreprises. Les réseaux sociaux sont des amplificateurs qui permettent de faire du lobbying à petite échelle. L’influence vise simplement à produire un impact en étant en prise avec son environnement. L’hyper-attention consiste à être très focalisé, à débrancher tous les fils et à être ouvert à des rencontres, à la sérendipité [découverte inattendue due au hasard et à l’intelligence]. “L’ubiquité améliore la sérendipité”, délcairait ainsi Roald Sieberath.

Claude Lepère (@leperec) est le fondateur de I-Cube