Marcourt veut créer 100 nouveaux EPN d’ici 3 ans

Hors-cadre
Par Jean-Luc Manise · 10/12/2015

L’éclaircie est bien là, comme en témoigne le déplacement du Ministre du Numérique au Palais des Congrès de Namur, ce vendredi 4 décembre, pour un bref exposé sur Digital Wallonia, son plan d’action du numérique mais aussi sur le volet des EPN (espaces publics numériques).

Pas d’annonces chiffrées, pas de budget évoqué mais une volonté affichée de “financer structurellement le dispositif d’animation du réseau des EPN”, de créer 100 nouveaux Espaces Publics Numériques d’ici 3 ans et de réorienter leurs missions, notamment dans l’axe formation mais aussi dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté.

Nous avions évoqué récemment cette “embellie” (relire notre article). Les propos du Ministre viennent en quelque sorte officialiser les espoirs formulés par Eric Blanchart, chargé de mission – même si la phase de confirmation des moyens et de concrétisation sur le terrain doit encore être franchie.

Jean-Claude Marcourt: “financer structurellement le dispositif d’animation du réseau des Espaces Publics Numériques.”

Si le document de la convention pluri-annuelle qui doit consacrer la pérennisation du financement du centre de compétences de Technofutur TIC est toujours en cours d’élaboration, son principe semble acquis, tout comme l’intérêt du nouveau ministre de tutelle des EPN.

Il inscrit en effer leur rôle dans le cinquième axe du plan du numérique, celui des compétences numériques et emploi.

EPN et participation citoyenne

Les EPN doivent notamment agir en “garants de la participation citoyenne à la société de l’information”.

Jean-Claude Marcourt: “Il s’agit ni plus ni moins de l’animation numérique du territoire, avec, à la clé, la technologie comme outil de dialogue.”

“Nous voulons favoriser l’acquisition de compétences numériques de tous les citoyens à chaque étape de leur parcours et de leur vie. C’est dans ce contexte que les EPN sont appelés à jouer un rôle essentiel.

Le risque est en effet bien présent d’une discrimination culturelle et sociale face à des défis numériques qui ne cessent de croître. Il n’est d’autre part pas incongru de comparer aujourd’hui l’accès à Internet a ce qu’était précédemment l’accès à l’eau ou à l’électricité. Comme dans ces deux premiers cas, l’accès à la technologie détermine soit l’inclusion, soit l’exclusion.

A travers les EPN, il s’agit véritablement de la participation citoyenne à la société de l’information. Il s’agit de garantir des services diversifiés. Il s’agit ni plus ni moins de l’animation numérique du territoire, avec, à la clé, la technologie comme outil de dialogue. Cette belle aventure est le fruit d’une collaboration essentielle avec Technofutur TIC et la voie de la formation leur est largement ouverte.”

Nouveaux appels à projets

e-inclusion, pauvreté, fracture numérique et sociale sont des parents proches. On les retrouve ainsi étroitement liés dans les propos du Ministre: “Dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté, j’ai proposé d’impliquer les EPN dans l’e-inclusion des citoyens, en finançant structurellement l’animation de ceux-ci et en réorientant leurs missions notamment pour mieux les articuler avec les structures scolaires locales, en augmentant le débit de leurs connexions Internet et en ciblant des actions concrètes à destination de publics fragilisés.

Je prévois enfin, dans le cadre de la stratégie numérique de la Wallonie, la création de 100 nouveaux EPN d’ici 3 ans et je lancerai des appels à projets visant à renforcer les compétences numériques des citoyens.”

On devrait en savoir plus, côté chiffres et budgets, dans les prochaines semaines, le temps que les négociations inter-cabinets et les arbitrages touchant au financement des 50 mesures du Plan du numérique soient terminés. En attendant, 3 nouveaux EPN, ceux de Bastogne, Hannut et Viroinval, ont été labellisés et un événement Rewics (rencontres wallonnes de l’Internet citoyen) est prévu en 2016.