Les carto-ballades tournant autour d’OpenStreetMap (OSM) ont le vent en poupe, surfant sur la vague du participatif. Huy s’y est mise récemment…
Ces animations permettent de s’approprier de façon collective une rue ou un quartier en mariant promenade et collecte de données.
quipés de GPS, GSM, appareils photos et autres smartphones, les badauds partent à la découverte d’un lieu pour récolter un maximum d’informations sur le terrain et créer ensuite une carte collaborative avec OSM.
Nathalie Caclard, chef de projets Innovation numérique à la Mairie de Fontenay-sous-Bois à Paris, a animé différentes de ces “carto-parties” en France et en Belgique: “Un bon moyen de concilier le plaisir de la marche à pied et les technologies tout en passant un moment convivial.”
Cartographie collective
Tout commence par une prise en main d’OpenStreetMap. Les participants vont apprendre en une heure ou deux comment cartographier un lieu précis et le documenter par des photos géolocalisées, des annotations et des enregistrements GPS. Sur le plan technique, on va aussi découvrir comment récupérer les points GPS et les photos prises par le smartphone pour les introduire dans la base de données cartographique.
“Il y a pas mal de déclinaisons possibles pour les communes ou les associations qui vont pouvoir multiplier les propositions et les thématiques de carto-ballade en fonction des publics et des événements. On peut imaginer aller plus loin avec des outils de visualisation qui permettent aux citoyens d’évoquer des anecdotes, de se raconter. La collecte de données peut se traduire sous différentes formes, des photos mais aussi de petites capsules sonores ou vidéo.”
Wiki territorial
Avec WikiHuy, on passe du moissonnage de données à l’auto-portrait régional. Cette encyclopédie territoriale est une première en région wallonne.
Michel Jadot: “Valoriser l’image de la région et fédérer ses habitants, associations et artistes autour d’un projet collaboratif.”
Elle a été lancée le 1er octobre par l’EPN et le Centre Culturel de l’arrondissement de Huy. A l’image du premier wiki de territoire créé en 2006 par la ville de Brest, WikiHuy est basé sur la plate-forme Open Source MediaWiki. “Le projet a été présenté aux 18 permanents culturels de l’arrondissement, puis élargi aux bibliothèques, à l’IPEPS (Institut provincial d’enseignement de promotion sociale) et à Latitude 50 (pôle des arts du cirque et de la rue) pour constituer un comité de suivi qui se réunit chaque mois.”
La plate-forme grandit progressivement au pro-rata des disponibilités des administrateurs: rédaction d’une charte d’utilisation, sécurisation du Wiki contre l’inscription des spammeurs, création d’une rubrique “lu dans la presse”, ajout d’une extension permettant l’affichage de vidéo, rubrique d’aide “les premiers pas dans le wikihuy”…
Côté rédaction, les premières fiches thématiques pointent le bout de leur page depuis le début de cette année avec l’atelier cuisine de Clermont-sous-Huy ou le musée de la Gourmandise d’Hermalle-sous-Huy.
Auto-portrait numérique
La première rencontre “WikiHuy” a eu lieu le 6 décembre dernier au Centre de Réadaptation au Travail à Scry. La soirée a rassemblé près de 25 personnes.
L’objectif est de répertorier le tissu associatif et artistique local. Et plus largement de brosser un autoportrait numérique de la région.
Michel Jadot, responsable de l’EPN de Huy: “Il s’agit de réunir et de partager toute la richesse de notre patrimoine régional sur les plans culturel et associatif, de constituer un support à la mémoire collective de notre région, et de favoriser les échanges de savoir à son échelle. Sur le modèle de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, le but est d’offrir à tous les publics des ressources documentaires sur le territoire. Il s’agit de créer un outil privilégié de communication à même de favoriser la diffusion des connaissances et de valoriser l’image de la région de Huy auprès de ses habitants et des extérieurs, mais aussi de fédérer les professionnels (archives, bibliothèques, services d’animation du patrimoine, communauté éducative…), les associatifs et les particuliers (qui seront invités à participer activement à l’écriture dans WikiHuy) autour d’un projet collaboratif et démocratique.”
Wikicafés
Reste la question cruciale: l’introduction des contenus. La dynamique devrait venir des Wikicafé, ces rencontres avec les citoyens, associations et artistes qui visent à encourager l’écriture de pages sur WikiHuy. Les prochains Wikicafés auront lieu à Huy le 17 janvier, à Wanze le 7 février puis à Marchin.
Cherche plumes
Comment évaluer le succès de la plate-forme? Les coordinateurs ne se sont fixés ni échéances ni quotas pour défendre un projet “au long cours”, sans pression aucune autre que la fréquentation.
Ce n’est pas gagné d’avance. En France, on compte une grosse vingtaine de ces wikis de territoires. A côté, une dizaine ont fermé le rideau et le décompte est cruel pour certains des Wikis classés dans la catégorie “peu d’activité”. Ils concernent des “territoires” au nom pourtant prestigieux. Ainsi les Diwiki Paris et Diwi Strasbourg n’ont pas suscité de nouvelles pages depuis novembre 2010 et pas de modifications récentes depuis 30 jours.
Wiki Grenoble: pas d’accès à l’article nouvelles pages et uniquement des modifications dues aux spams. Wiki Nanterre: pas de nouvelles pages depuis mai 2012…
Sur le Wiki de Bruxelles, la dernière “modif” date du 12 décembre 2013. Elle porte sur Bruxelles, capitale de l’Europe.
Aux plumes, les citoyens.
Les communes participantes
Amay, Anthises, Burdinne, Braives, Clavier, Engis, Hamoir, Héron, Huy, Marchin, Modave, Nandrin, Ouffet, Saint Georges, Tinlot, Verlaine, Villers-le-Bouillet, Saint-Georges, Tinlot, Villers-le-Bouillet, Verlaine et Wanze.
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