Be Park: le parksharing à la belge s’exporte en France et en Espagne

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Par · 09/04/2013

Le concept existe depuis longtemps aux USA. L’originalité de Be Park: négocier les emplacements de parksharing avec les entreprises, pas avec les particuliers.

La valeur ajoutée? De la réservation à l’accès au parking en passant par le paiement, toutes les opérations sont automatisées et peuvent être pilotées par GSM. Le concept marche. Cette année, BePark ouvre des filiales en France et en Espagne et engage de nouveaux développeurs.

Julien Vandeleene, le co-fondateur de Be Park, a fait ses études à l’UCL et suivi un Master de Création d’entreprise. “J’ai découvert le concept de parksharing à Boston lors d’un city trip. Vouloir donner une seconde vie à des places de parking sous-utilisées n’est pas nouveau. Ce qui l’a été, c’est de s’adresser non pas aux particuliers mais aux fournisseurs. Négocier avec des chaînes comme Match ou Mestdagh présente des avantages en matière de volume mais pose des questions au niveau logistique car les emplacements sont la plupart du temps protégés par une barrière, une grille ou un volet. Il y a donc toute une procédure logistique à mettre en place pour en gérer les accès.”

L’étude R&D a débuté en 2009. 2010 sera l’année du business plan, 2011 du développement IT et des essais de faisabilité. “Nous avons développé un contrôleur pour ouvrir ces barrières, puis une plate-forme Internet et une application mobile. Toute la solution a été réalisée en interne, sous la houlette d’Eric Huwaert, ex-responsable informatique de Keytrade Bank et d’ImmoWeb. On va continuer sur la lancée du développement interne et agrandir notre équipe de développeurs.”

Des prix plus compétitifs

Julien Vandeleene ‘Be Park): « Deux filiales BePark avant l’été, à Paris et à Barcelone »

Be Park voit le jour le 20 septembre 2011. Coaché par Grégoire de Streel puis Bruno Wattenbergh du réseau Entreprendre, le projet acquerra vite de la visibilité avec le prix Belgique 2012 de la fondation Altran pour l’innovation et celui de “Jeune entreprise innovante 2012” d’Innoviris.

“Nous négocions les emplacements avec les secteurs de l’hôtellerie, de la grande distribution et de l’immobilier. Nous parvenons à avoir des prix utilisateurs plus compétitifs parce que cette location représente un petit plus supplémentaire pour le propriétaire de l’emplacement qui touche une commission de 25 à 50% du prix de location. Notre objectif est de multiplier les accords fournisseurs. En générant beaucoup plus de places de parkings “fournisseurs”, on sera capable d’attirer beaucoup plus de clients “utilisateurs” de ces places de parking en dehors des heures classiques d’utilisation,. L’idée étant évidemment que ces clients génèrent une augmentation de l’utilisation du système.”

Quid de la concurrence avec les exploitants de parking? “D’un côté, si nous proposons des emplacements juste en face d’un exploitant de parking, on peut parler de concurrence. Mais on peut aussi considérer cela comme une alternative intéressante. En adhérant à BePark, il adhère à un réseau qui lui amène de la visibilité. Nous avons conclu des accords avec une trentaine de parkings en Belgique, dont plus de 20 à Bruxelles. [En Wallonie, la société est active à Liège, Tubize, Ans et Wavre.] On pourrait aussi considérer que nous faisons de l’ombre aux sociétés qui mettent à disposition des système de ticket et des barrières de sécurité mais je pense qu’à l’évidence, nous devons travailler à trouver des synergies pour nous adresser ensemble à nos “clients” que sont les propriétaires des parkings.”

Paiement à la minute

“Il nous a fallu du temps pour imaginer un système universel permettant à nos clients de trouver un parking sécurisé. Notre solution s’est très rapidement orientée vers le téléphone portable, puis vers le smartphone. Les détenteurs d’un appareil iOS ou Android [Ndlr: aucune décision n’a encore été prise pour Windows] déclenchent l’ouverture de la barrière et effectuent le paiement d’une simple pression sur un bouton de notre application. Pas besoin de ticket ni de machine de paiement!”

Autre avantage pour l’utilisateur: au-delà de la première heure, la tarification est calculée à la minute. “Nous essayons d’être compétitif par rapport au prix des emplacements sur la voirie, avec des réductions de 15 à 20%. Notre prix maximum est de 1,95 euro de l’heure dans le centre de Bruxelles, à l’Hôtel Marriott. Dans cette zone, les prix sont de 2,4 euros l’heure. Mais nous avons aussi des emplacements à 0,75 heure. Nous proposons aussi des abonnements avec différentes formules: 29 euros par mois uniquement la nuit, 120 euros pour une disponibilité 24h sur 24h. Pour les riverains, cela peut s’avérer entre 30 et 50% moins cher qu’un box du même quartier.”

A noter que les tarifs varient d’une ville à l’autre, toujours pour prendre en compte les tarifs voirie en vigueur.

3 heures d’essai gratuit

Pour faire appel au service Be Park, il faut être membre. L’inscription est gratuite et donne droit à une utilisation gratuite de 3 heures. “Cela implique de nous communiquer une adresse de courrier électronique, une plaque d’immatriculation et un GSM. Si l’utilisateur est intéressé par la formule, il choisit un système de paiement: soit via carte de crédit, soit en provisionnant un compte ou en optant pour une domiciliation bancaire.”

Favoriser la mobilité

Il faut savoir que 30% du trafic à Bruxelles est lié à la recherche de stationnement. L’offre de parking n’augmente pas de manière proportionnelle aux besoins. Au contraire, les pouvoirs publics privilégient les déplacements collectifs. “Notre solution peut permettre de diminuer les besoins de stationnement en voirie, voire de supprimer ou de transformer certains sites en espace de park- ou carsharing ou d’îlots piétonniers. C’est une réponse intéressante aux besoins de mobilité.” Qui trouve des échos à l’étranger: “On se lance en France fin avril, à Paris, et avant la fin de l’été en Espagne.”

Be Park, qui n’a pas encore atteint le seuil de rentabilité, se dit en quête de financements pour assurer sa croissance.