Digital Attraxion: le deuxième programme d’accélération e-santé est sur les rails

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Par · 15/11/2021

Cinq start-ups belges actives sur le terrain de l’e-santé constituent la nouvelle cohorte de projets auxquels le programme d’accélération MoveUp (Digital Attraxion) se propose de faire franchir un cap dans leur aventure opérationnelle en les confrontant à un exercice de validation par des établissements de soins de santé ou des sociétés actives de (plus) longue date dans le domaine de la santé.

Pour la présente édition du programme, les “parrains-validateurs” seront le Grand Hôpital de Charleroi, le réseau hospitalier Helora (qui réunit le CHU Tivoli de La Louvière, Ambroise Paré de Mons et le Groupe Jolimont, à cheval sur le Brabant wallon et le Hainaut) et, côté société privée, OncoDNA.

Cinq start-up (peut-être 7 bientôt)

D’ici 15 jours, on devrait être fixé sur le nombre exact de start-ups qui participeront à la deuxième édition du MoveUp e-health. Pour l’heure, cinq ont été retenues. Vous en trouverez un bref descriptif ci-dessous. Deux autres sont en cours d’évaluation, présentant potentiellement un intérêt pour d’autres “parrains” corporate (hôpitaux ou acteurs de l’e-santé) mais le jumelage potentiel doit encore se faire, éventuellement moyennant un apport financier des invests partenaires de Digital Attraxion (Sambrinvest, IMBC et Wapinvest) qui serait moins important (prêt convertible de 50.000 euros plutôt que de 100.000). Analyse en cours donc…

Quoi qu’il en soit les cinq dossiers déjà retenus sont ceux (par ordre alphabétique) de:
Allyfe (Auderghem, Haine-Saint-Pierre): plate-forme de mise en relation entre patients et/ou candidats volontaires pour un essai clinique, avec gestion du processus de sélection, en ce compris les volets authentification et gestion du consentement – Société-marraine: OncoDNA
– BT Clinical Computing (Charleroi): solution de structuration des données médicales et hospitalières (notamment via recours aux techniques NLP – traitement du langage naturel), versées dans un référentiel, en vue de l’exploitation de ces données – Société-marraine: OncoDNA
– Dermatco: solution de suivi à distance de plaies et lésions cutanées (via combinaison entre un object connecté, une appli et un portail) – Hôpital-parrain: le réseau hospitalier Helora, incluant le CHU Tivoli (La Louvière), Ambroise Paré (Mons) et le Groupe Jolimont (à cheval sur le Brabant wallon et le Hainaut)
– Noös (Bruxelles, Louvain-la-Neuve): gestion préventive pour l’optimisation du bien-être en entreprise (pour éviter stress, burn-out…) – Hôpital-parrain: Ambroise Paré
– Nutrinomics (Bruxelles): solution “Zest” de gestion de la qualité de vie de patients souffrant de maladies chroniques, via gestion nutritionnelle basée sur l’analyse des données (maladie, médication, trajet de guérison ou rémission…) – Hôpital-parrain: GHdC (Charleroi).

Promesse de retour à l’accompagnement “en vrai”

Cette fin d’année est-il un moment propice pour lancer cette nouvelle “saison” MoveUp sur le thème de l’e-santé?

La question se pose en raison de la situation dans laquelle se retrouvent actuellement les hôpitaux, toujours largement monopolisés, déforcés, par la crise du Covid. Et par le fait que cette même crise sanitaire a déjà posé pas mal de problèmes organisationnels et même une mise en standby de tous les tests et autres exercices concrets de validation “in situ” de solutions lors du précédent programme MoveUp dédié à l’e-santé (c’était au début 2020).

Les “couples” de l’édition précédente

Côté accompagnement et validation par un hôpital, la start-up Move Up avait été “pacsée” avec le GHdC (Grand Hôpital de Charleroi). Remed-e avec Epicura. Tout comme Syndo. Le CHwapi (centre hospitalier de Wallonie picarde) avait pour sa part envisagé de prendre Senso Matt et MedicSens (une start-up espagnole) sous son aile.
La start-up Lilo, elle, s’était tournée vers un parrain dans le monde des assurances santé, en l’occurrence Axa. Quant à Data Village, il avait été “coaché” par Accenture. Autre type de “parrain” pour M-corpus qui, après un pivot vers l’e-learning, avait eu droit à l’offre d’assistance de l’ULB et de l’UMons.

Toute la partie du programme qui ne peut se dérouler qu’en mode physique a été suspendue. Les hôpitaux qui avaient décidé de faire équipe, pour l’occasion, avec une start-up (voir encadré ci-contre) ont poussé sur le bouton d’arrêt d’urgence, signalant aux responsables de Digital Attraxion qu’ils reprendraient le fil du programme “dès que possible”, mais pas avant l’année prochaine (2022),. En croisant les doigts pour que de nouvelles vagues virales ne viennent pas tout compromettre une nouvelle fois…

Dès lors, est-ce bien le moment de tenter à nouveau le coup, avec une nouvelle cohorte de start-ups? La réponse – affirmative – est justifiée par deux arguments.

Sébastien Doyen, directeur de Digital Atrraxion: “Les hôpitaux et sociétés partenaires ont marqué leur accord pour travailler en présentiel (hybridé de virtuel pour certaines réunions)”. Ce qui, sauf dégradation de la situation sanitaire, devrait permettre aux start-ups de profiter d’un accompagnement et d’un parcours de validation et de test concret pas trop bousculé…

Et puis, “il y a une énorme demande”. Comme un appel d’air provoqué par la crise sanitaire. L’e-santé est dans l’air du temps, c’est hype. Les idées, petites ou grandes, éculées ou novatrices, pullulent.

Pour les besoins de son nouveau programme MoveUp e-santé, Digital Attraxion a ainsi recueilli des candidatures par dizaines, venant ultra majoritairement de Belgique puisque – toujours en raison des contraintes de la crise sanitaire – aucun appel du pied n’a été fait vers des start-ups étrangères potentiellement intéressées à venir planter leur tente (de manière durable) en Wallonie.

Des dizaines de candidatures mais qui étaient de facture plus que variable puisque, finalement, elles ne sont que cinq (maximum sept si les deux dernières réussissent leur examen de passage) à avoir coché toutes les cases imposées par le comité de sélection ou ayant trouvé grâce aux yeux de certains de ceux qui y siègent (pour rappel, les “corp” – entreprises ou hôpitaux – sont également représentées au comité de sélection).

Le deuxième argument en faveur du lancement, aujourd’hui, de ce programme d’accélération de projets e-santé est donné par Xavier Bastin, président du conseil d’administration de Digital Attraxion (et par ailleurs directeur du MIC montois): “en 2020, en raison notamment de la crise sanitaire, l’e-santé est devenu, en Europe, le secteur où les investissements ont le plus progressé, en valeur absolue. Il y a donc clairement un intérêt à lancer maintenant un nouveau programme MoveUp dédié à cette thématique.”

Digital Attraxion. Les stats après cinq ans…

Pour l’ensemble de ses programmes de validation/maturation et d’accélération, Digital Attraxion, après 5 ans d’existence, affiche les chiffres suivants:
1.900 candidatures. 221 dossiers sélectionnés et présentés aux comités de sélection
127 dossiers retenus. 114 sont encore gérés (ou suivis) actuellement.
Total des investissements publics octroyés (sous forme de prêt convertible et entrée au capital): 11,4 millions d’euros (8,9 millions en cours). Avec entrée par la suite de nouveaux investisseurs, en ce compris privés, pour un effet multiplicateur de 3,64.
29 des 127 dossiers pour lesquels les invests ont octroyé un prêt convertible ont fait l’objet d’un investissement conjoint avec le privé ou d’un transfert vers un portefeuille privé.
Thématiques les plus représentées dans les projets (classement influencé assez logiquement par les thèmes choisis pour les programmes MoveUp) – par ordre décroissant: e-santé, services grand public, industrie 4.0, prop tech (construction, immobilier), smart city, RH tech et industries (qui se tiennent “dans un mouchoir”). Parmi les thématiques qui connaissent actuellement un regain d’intérêt: les prop tech, l’économie de partage, ou encore les fin tech.

De manière plus spécifique pour le programme MoveUp, ce sont un total de 45 sociétés “partenaires” qui, lors d’un ou de plusieurs programmes, ont accepté de tester, valider, faire mûrir le projet d’une start-up (dans différentes thématiques: logistique, santé, médias, industrie 4.0).
Au total, quelque 400 candidatures ont été enregistrées. 26 projets ont été sélectionnés au cours des 5 programmes successifs (le 5ème démarrant donc maintenant).