“Innovators under 35”: quand les jeunes Belges innovent…

Dossier
Par · 29/05/2015

Sommaire

  1. Thibault Helleputte (DNAlytics): “démontrer la valeur ajoutée de la modélisation” Thibault Helleputte (DNAlytics): “démontrer la valeur ajoutée de la modélisation” Publié par Brigitte Doucet, 13/05/1515 Troisième portrait dans notre mini-série sur les lauréats du concours ““Innovators under 35” organisé par le MIT Technology Review. Thibault Helleputte est le cofondateur de DNAlytics, spin-off de l’UCL spécialisée dans les techniques de modélisation et d’analyse prédictive de données génomiques et cliniques.
  2. Sébastien Deletaille (Real Impact Analytics): “l’analytique pour stimuler le développement des pays émergents” Sébastien Deletaille (Real Impact Analytics): “l’analytique pour stimuler le développement des pays émergents” Publié par Brigitte Doucet, 15/05/1515 Quatrième portrait dans notre mini-série sur les lauréats du concours “Innovators under 35” organisé par le MIT Technology Review. Sébastien Deletaille, fondateur de Real Analytics Impact, s’est engagé dans un projet de type “Data for good” avec pour ambition de proposer des applications analytiques “réplicables” qui pourraient contribuer à répondre à quelques-uns des défis du millénaire: pauvreté, épidémies…
  3. Jérôme Wertz (Phasya): “l’innovation appartient à tout le monde” Jérôme Wertz (Phasya): “l’innovation appartient à tout le monde” Publié par Brigitte Doucet, 11/05/1515 Jérôme Wertz, patron de la jeune spin-off Phasya de l’ULg, est l’un des nominés du concours “Innovator under 35” organisé par le MIT Technology Review. Membre de l’équipe qui a mis au point une solution d’analyse temps réel de la somnolence et de ses impacts (conduite, travail, sécurité…), il se lance aujourd’hui à la conquête du marché. Avec la perspective de décliner à terme la technologie dans divers domaines liés à la physiologie.
  4. Yves-Alexandre de Montjoye (MIT Media Lab): “la contribution sociétale des données” Yves-Alexandre de Montjoye (MIT Media Lab): “la contribution sociétale des données” Publié par Brigitte Doucet, 12/05/1515 Yves-Alexandre de Montjoye, chercheur au MIT, est en charge d’une équipe qui développe de nouvelles méthodes permettant à l’individu le contrôle de ses données personnelles - qu’il s’agisse de “traces” laissées par l’utilisation de son smartphone, de ses cartes de crédit ou ses habitudes et “comportements” sur la Toile et les réseaux sociaux. Portrait et entretien avec ce Liégeois qui, très tôt, a eu envie de découvrir l’international et de colleter au big data.
  5. DNAlytics: devenir un leader européen de la médecine personnalisée DNAlytics: devenir un leader européen de la médecine personnalisée Publié par Brigitte Doucet, 13/05/1515 DNAlytics, spécialisée dans l’analyse de données génomiques et cliniques, opère actuellement dans le domaine du diagnostic et de la prédiction rhumatologique. D’autres domaines pourraient, demain, venir s’y greffer.
  1. Real Impact Analytics: trouver sa “niche” et s’y conformer Real Impact Analytics: trouver sa “niche” et s’y conformer Publié par Brigitte Doucet, 15/05/1515 Real Impact Analytics s’est trouvé une “niche”: l’analytique de mégadonnées, notamment dans le domaine des télécoms, pour les besoins d’opérateurs dans les pays émergents. Une “petite différence” qu’elle compte bien continuer d’exploiter. En veillant à la proximité optimale avec les besoins parfois atypiques de ses clients.
  2. Phasya: logiciel d’analyse temps réel de la somnolence Phasya: logiciel d’analyse temps réel de la somnolence Publié par Brigitte Doucet, 11/05/1515 La technologie de surveillance de la somnolence, à l’aide d’un dispositif électro-optique et d’un logiciel d’analyse temps réel, mise au point à l’ULg part aujourd’hui à la conquête du marché. A terme, elle pourrait se trouver d’autres terrains d’applications. Point commun: l’analyse optique temps réel des signaux physiologiques du corps humain.
  3. OpenPDS/SafeAnswers: une solution contre les “oreilles et yeux” indiscrets OpenPDS/SafeAnswers: une solution contre les “oreilles et yeux” indiscrets Publié par Brigitte Doucet, 12/05/1515 En quoi consiste le projet openPDS/SafeAnswers sur lequel travaille Yves-Alexandre de Montjoye au laboratoire Dynamique humaine du Media Lab (MIT)? Quels sont les défis que l’anonymisation des données n’a pas réussi à résoudre? Comment chaque individu (consommateur ou internaute) peut-il espérer reprendre le contrôle de ses données personnelles? Petite explication d’un projet en cours, loin d’être bouclé…
  4. Innovators under 35: la palme va à un projet de surveillance via capteurs Innovators under 35: la palme va à un projet de surveillance via capteurs Publié par Brigitte Doucet, 21/05/1515 Ils étaient sept à monter sur scène hier soir lors de la soirée de gala du concours Innovators under 35 afin de présenter leur projet au public. Deux d’entre eux ont ajouté à leurs lauriers le titre d’“Innovateur de l’année”.
  5. Concours “Innovators under 35”. Et les lauréats sont… Concours “Innovators under 35”. Et les lauréats sont… Publié par Brigitte Doucet, 11/05/1515 Les noms des lauréats du volet belget du concours Innovators under 35 sont désormais connus. Découvrez-les dans une série d’articles, où nous vous proposerons à la fois un portrait, leur vécu de jeunes chercheurs/innovateurs et leurs projets et travaux.

Sept jeunes Belges de moins de 35 ans ont été sélectionnés comme lauréats du concours “Innovators under 35” du MIT Technology Review qui, pour la première fois, cette année, a eu droit à un “chapitre” belge. Un événement que vous pouvez revivre quelques moments via la vidéo postée par les organisateurs sur YouTube. 

Sept jeunes venus certes de divers horizons mais ayant, pour la plupart, des liens étroits avec le monde de la recherche universitaire. Sept jeunes dont 4 francophones, dont nous vous avons dressé le portrait et raconté le parcours dans la mesure où, tous, ont choisi des domaines ayant un lien direct avec l’ICT et le numérique.

Ce dossier vous propose de les redécouvrir. Vous y retrouverez les articles que nous avons publié précédemment mais aussi un petit patchwork de la manière dont ils conçoivent l’innovation, les atouts que leur confère le fait d’être Belge (mais si !) ou les critères d’une réussite.

Bios-minute 

Sébastien Deletaille, Real Impact Analytics

30 ans

diplômé en économie et maths avancées au Collège Saint-Michel

détenteur d’un master Ingénieur de gestion de la Solvay Business School

formation en gestion à la  Harvard Business School (gestion de petite entreprise, négociations stratégiques)

assistant en physique et en techniques de communication et de présentation à la Solvay Business School

business analyst, pendant près de deux ans chez McKinsey avant d’en devenir associé junior

membre du conseil d’administration de l’association Les Jeunes Entreprises (il a successivement été étudiant-entrepreneur, coach et membre du jury au sein de cette association)

2009: création de Real Impact Analytics

en juin 2013, il décroche le prix Youth Entrepreneurship Award de la Chambre de Commerce Etats-Unis en Europe et, six mois plus tard, le prix de Young Innovative Starters d’Innoviris

 

Yves-Alexandre de Montjoye, MIT Media Lab

31 ans

études de français et d’histoire à Saint-Servais (Liège)

études d’ingénieur civil à l’UCL, couronnées d’un bac

formations en ingénieur et management à l’Ecole Centrale (Paris), en maths appliquées (KULeuven)

étude des processus d’urbanisation dans les pays en voie de développement au Santa Fe Institute (Nouveau Mexique)

doctorant au MIT, au laboratoire de dynamique humaine du Media Lab

il dirige aujourd’hui l’équipe qui travaille au développement de la solution, openPDS/SafeAnswers, un projet qui vise à redonner à l’individu le contrôle de ses données personnelles

ses travaux de recherche portent sur la modélisation comportementale à l’aide de métadonnées, afin d’analyser les mouvements et comportements humains, les mécanismes d’influence et les schémas de communications dans les réseaux sociaux.

 

Thibault Helleputte, DNAlytics

32 ans

diplômé en informatique de l’UCL

masterclass en bioinformatique à l’Institut de Gestion Pharmaceutique

détenteur d’un doctorat en bioinformatique

formation en entrepreneuriat et valorisation de la recherche à la Louvain Schoool of Management

détenteur d’un master en gestion de la Louvain Schoool of Management

membre de l’équipe de recherche du Professeur Pierre Dupont (département ICTEAM- Institute of Information and Communication Technologies, Electronics and Applied Mathematics)

2012: lancement de la spin-off DNAlytics.

spécialité: modélisation et analyse de données pour les besoins du secteur des soins de santé et de la médecine personnalisée

co-inventeur d’une méthode brevetée de classification d’un patient dans la catégorie répondeurs ou non-répondeurs (réceptifs ou non) à l’immunothérapie

 

Jérôme Wertz, Phasya

29 ans

ingénieur industriel, diplômé de l’Institut supérieur industriel Gramme (Liège)

formation à l’entrepreneuriat, orientation gestion de projet, à la HEC Liège

détenteur d’un executive master en management (Solvay Brussels School, HEC Liège, Louvain School of Management)

chercheur et ensuite chef de projet à l’ULg, au département Electricité, Electronique et Informatique de l’Institut Montefiore

thème de ses recherches et de la solution développée: analyse des implications de la somnolence sur la sécurité (au travail, en milieux industriels ou dangereux, lors de déplacements en voiture…)

décembre 2014: co-fondateur et directeur général de Phasya

Vous en découvrez nettement plus en lisant, dans ce dossier, les portraits que nous avons dressés de ces 4 “champions de l’innovation de moins de 35 ans” ainsi que les articles consacrés à leurs projets, mais voici déjà un petit patchwork de la manière dont ils conçoivent l’innovation, les atouts que leur confère le fait d’être Belge (mais si !) ou les critères d’une réussite.

La manière dont ils voient…

L’innovation

Sébastien Deletaille (Real Impact Analytics): “L’innovation s’applique à tous les niveaux, à tous les types de problématiques. Le tout est de déterminer, parmi tous les types d’innovation qui existent sur terre, lesquels sont pertinents pour chacun dans son quotidien, pour des communautés et sociétés, et pour des entreprises.

Data for Good est un exemple d’innovation qui s’applique à la société. L’objectif, le visage que nous donnons à l’innovation sociétale, est de dire: soyons plus intelligents, ensemble, avec les données que nous générons, pour résoudre les problématiques de bien public ou de bien-être. Même si Data for Good est une innovation au niveau sociétal, je ne cherche pas à faire de priorisation de ce type d’innovation par rapport à d’autres. Par contre, au niveau de l’innovation sociétale, ce que nous proposons [l’analytique de données concrètes] devrait prendre le pas sur d’autres, parce que c’est tellement plus efficace, tellement plus facilement à déployer et généraliser. Mon call to action est d’arriver à convaincre les politiciens que ce type d’application et de plate-forme doit être autorisé, dans le contexte d’un cadre réglementaire, et doit être stimulé pour accélérer le développement de notre société.”

Yves-Alexandre de Montjoye: “Je ne me définis pas en termes de chercheur ou de quelqu’un à la frontière de la recherche et du monde commercial. C’est davantage l’impact de ce qu’on fait qui importe.

Les clés du succès

… quelle que soit la manière dont on le définit

Thibault Helleputte (DNAlytics): “Ce qui est parfois une petite frustration, c’est qu’on vient avec de grandes idées qui, sur le papier, ont l’air parfaites. Quand on se confronte à la réalité du terrain, on s’aperçoit que la démarche commerciale est une vraie démarche systématique. Comme le dit le professeur Gailly, il faut quasi autant de temps pour vendre un produit que pour le concevoir et c’est là quelque chose qu’on sous-estime quand on a un background de technicien.”

Pour Sébastien Deletaille, l’un des critères importants est de savoir discerner l’essentiel, voir avant tout le besoin basique, essentiel, du client et, comme on le verra plus loin, sans forcément chercher à être le meilleur. C’est tout l’art, selon lui, de l’approche très lean start-up “qui consiste à être très proche du client, à développer une application analytique qui corresponde et s’intègre parfaitement à son quotidien. Les grands éditeurs se préoccupent peu du fait que le destinataire soit capable ou non d’utiliser leurs logiciels, d’utiliser correctement ou non les transformations… Real Impact Analytics ne se positionne pas et n’agit pas en vendeur de systèmes ou de logiciels mais en fournisseur d’applications”.

Sébastien Deletaille: “Tout le monde, tous les jours, a des opportunités. Là où l’on fait la différence, c’est dans l’exécution.”

Le succès, la réussite, Yves-Alexandre de Montjoye (MIT Media Lab) les définit davantage en termes d’impact de ses travaux de recherche. “Je ne me définis pas en termes de chercheur ou de quelqu’un à la frontière de la recherche et du monde commercial. C’est davantage l’impact de ce qu’on fait qui importe.”

Et, pour lui, le déclic s’est opéré au stade des études, en travaillant avec son promoteur de mémoire (le Prof. Vincent Blondel, aujourd’hui recteur de l’UCL). “Il m’a aidé à comprendre ce qu’était la recherche, ce qu’on pouvait faire avec les données. Il m’a donné la vocation, m’a montré ce que la recherche peut apporter dans toutes les disciplines, les contacts entre la recherche, l’entrepreneuriat et l’innovation… On ne le voit pas forcément quand on est étudiant. Pour moi, ce fut un facteur déterminant.”

Jérôme Wertz (Phasya): “La première clé est l’équipe, le fait de travailler avec les bonnes personnes et les bons partenaires. Chez Phasya, on y est arrivé grâce à l’équipe.”

Pour lui, le succès tient aussi à l’attitude. “Il faut aller à la rencontre des gens le plus tôt possible dans le processus de lancement d’un projet. Il faut aussi avoir du culot et des rêves, croire dans son projet, tenter le tout pour le tout, ne pas baisser les bras. Autant il faut être persévérant en termes de développement de la technologie, autant on est dans un processus d’apprentissage en matière de business. Là aussi, il faut être persévérant car ce n’est ni immédiat ni forcément facile.”

Quid des choix de départ? Tiennent-ils à une conviction profonde, à la sensation d’avoir trouvé une idée de génie ou sont-ils le fruit des circonstances, du hasard? Pour Sébastien Deletaille (Real Impact Analytics), le fait de s’être concentré, en termes de marchés-cible, sur les pays émergents “fut tout à fait le fruit du hasard [Ndlr: le résultat de contacts noués lors des quelques années passées chez McKinsey]. Mais il a fallu ensuite transformer ce hasard en opportunité, garder un avantage. Mais c’est là que nous avons un crédit à faire valoir.

Tout le monde, tous les jours, a des opportunités. Par contre, là où on a plutôt bien travaillé, c’est dans l’exécution, dans l’aptitude à entretenir cette opportunité, à la faire grandir.”

Et il ne faut pas nécessairement être le meilleur dans ce qu’on fait, estime-t-il. Que ce soit à titre personnel – “quand la société grandit, on finit par combler ses lacunes personnelles par les gens qu’on recrute. Plus on est complémentaire, plus l’équipe a de chances de réussir” – que pour l’offre technologique. Dans son cas spécifique [analyse de big data], “avoir le meilleur algorithme de détection d’un problème n’a aucune valeur si on ne peut pas connecter correctement la collecte de données de qualité, la transformation, l’enrichissement, les prédictions et, surtout, si on n’arrive pas à lier l’analyse et la décision et, surtout, la décision, l’action et le contrôle. C’est souvent là qu’est la faille…”

Les capacités qu’ils estiment l’aider au quotidien dans le pilotage de sa société? “le leadership, à savoir forger une vision dans laquelle les gens ont envie de me suivre; la capacité à jeter une passerelle entre le business et la technologie; et une faculté de conviction pour pousser les gens à acheter nos solutions ou à rejoindre la société.”

Mais convaincre à l’international quand on est une jeune pousse? Sébastien Deletaille: “En ayant beaucoup d’audace, de sang-froid.”

Etre un “petit” Belge

Un fardeau, un avantage, un défi?

Le message que veut faire passer Thibault Helleputte est en quelque sorte un “n’ayons pas peur”. Petit Belge? Petit pays? Petits moyens? Il s’agit plutôt d’oser et de persévérer. Les moyens, après tout, on les a… “Je crois qu’on a une très bonne dynamique. Avec des regroupements thématiques autour de pôles bien identifiables. D’un point de vue géographique, il est donc facile d’aller chercher des compétences complémentaires, partager des expériences. Quel que soit le domaine concerné, les trucs et astuces sont réutilisables par d’autres.

Il est assez aisé d’obtenir de la visibilité à l’international. Des aides existent pour participer à des missions. C’est vrai qu’on n’a pas la même réputation que d’autres acteurs de la recherche mais cela peut aussi être un avantage dans la mesure où cela forge le caractère. Je ne crois pas qu’on soit moins bons ici qu’ailleurs.” L’engouement pour les Etats-Unis lui semble passablement surfait: “J’ai l’impression qu’il ne faudrait pas grand-chose, et notamment un peu de conviction, pour qu’on fasse la même chose ici. Nos universités sont au moins aussi bonnes que les universités américaines…”

Pour Jérôme Phasya, il n’est “pas question de se laisser engluer dans le sentiment si typique qu’en tant que “petit Belge”, dans un petit coin de petit labo, quelque part dans un petit pays, on n’a guère de chances de percer. “Si on pense comme cela, c’est abdiquer tout rêve. Dans le monde, on a tous le même cerveau. L’innovation appartient à tout le monde. Qu’on soit ingénieur ou une personne sans diplôme, on a tous des idées. Le plus important est de persévérer. Travailler, travailler, travailler. Se montrer, sortir de son labo. Si on pense qu’on n’est qu’un petit chercheur, que personne ne nous situe sur la carte, on reste en effet dans son labo… Au contraire, on a une carte à jouer et il faut la jouer à fond.”

Pour Sébastien Deletaille, l’opportunité pour une start-up belge réside souvent dans une approche de niche, une originalité de positionnement par rapport à un besoin réel mais dont d’autres, dans d’autres contextes et avec d’autres ambitions, n’ont pas pris conscience: “Real Impact Analytics, c’est l’histoire typique d’une petite start-up belge qui parvient à trouver une niche et qui arrive à l’exploiter avec succès.”

Yves-Alexandre de Montjoye, lui aussi, voit un avantage certain dans le contexte qui est le nôtre. “C’est une opportunité. On a un côté petit pays, cosmopolite, qui fait qu’on s’adapte extrêmement bien à diverses cultures. C’est une force.”

Lui qui a été, depuis toujours, attiré par l’international, n’y voit pas une destination obligée pour réussir — sous-entendu, ailleurs, chez nous, ce ne serait pas possible — mais plutôt comme une source d’enrichissement.

“Je crois que passer du temps à l’étranger est un atout, que ce soit pour une start-up ou un chercheur, d’avoir. Cela donne une perspective. L’environnement de travail est différent mais il ne faut pas pour autant être nécessairement basé à l’étranger. Tout dépend en fait de ce qu’on fait. Mais avoir passé du temps à l’étranger est un atout exceptionnel, c’est s’ouvrir à une autre culture… C’est une question de perspective, de compréhension du marché et du monde.”

Un concours fructueux

Terminons par ce qu’ils ont retiré de leur participation au concours “Innovators under 35” du MIT Technology Review.

Pour eux, participer ne fut pas une simple occasion de “se montrer”, de participer à un show qui n’aurait pas eu de substance. Au contraire, ils en ont tous retiré des choses qui devraient leur servir à l’avenir. Nous leur avons posé une petite question. Voici ce que deux d’entre eux nous ont répondu.

Qu’a représenté pour vous ce concours, qu’en avez-vous retiré et qu’en espérez-vous pour l’avenir?

Thibault Helleputte (DNAlytics): “C’est une belle reconnaissance. J’en ai retiré concrètement beaucoup de visibilité dans les médias traditionnels et les réseaux sociaux. Si je dois mettre un bémol, je dirais simplement que la récompense est très « personnelle », alors que le travail réalisé est vraiment un travail d’équipe. Pour l’avenir, j’en espère des contacts intéressants, tant avec d’autres entrepreneurs qu’avec les médias ou des clients/partenaires potentiels. J’espère aussi que l’étiquette “MIT” servira de “caution” dans certaines démarches que nous pourrions entreprendre.”

Jérôme Wertz (Phasya): “Ce concours a permis de confronter notre projet à un jury d’experts. Notre sélection nous permet donc de renforcer notre crédibilité et de donner de la visibilité au projet. Par conséquent, je pense que cette nomination est un argument supplémentaire pour convaincre des partenaires et des investisseurs.

L’évènement m’a permis de rencontré d’autres jeunes innovateurs/entrepreneurs et donc d’avoir des échanges très enrichissants sur nos diverses expériences.”