MIC Summer Camp: éviter l’“effet soufflé”

Hors-cadre
Par · 29/08/2014

Bien souvent, à l’issue d’un événement du genre devcamp ou hackathon, l’engouement retombe. Entraînant l’abandon ou la mise au frigo du projet. La manière dont le MIC de Mons veut organiser ce genre de Summer Camp et, surtout, ses futurs SoftLabs, a pour but d’éviter ces morts prématurées. L’initiative vient du marché, de sociétés commerciales, en ce compris, voire surtout, de petites structures, ou encore d’associarion qui ont une idée de projet, raisonnablement bien ficelée, mais qui manquent de moyens pour se lancer dans sa mise en oeuvre ou, tout au moins, dans un test de faisabilité.

Le prototype développé au cours d’une période certes fort courte (3 jours) doit servir de “proof of concept”, de (pré-)démonstrateur, encourageant les donneurs d’ordre à poursuivre l’effort.

Poursuivre ou passer la main?

Les codes développés par les différentes équipes à l’occasion du MIC Summer Camp (voir notre autre article pour les détails des projets) sont certes destinés à être publiés en open source mais les participants, en raison notamment, pour certains, de leurs activités professionnelles, ne pourront pas poursuivre l’effort. Sans compter qu’il faudrait le financer.

A ce sujet, Sébastien Jodogne souligne une carence: “Il faut se rendre compte que, malheureusement, il n’existe actuellement aucune source de financement (que ce soit par exemple à la DGO6 ou au FNRS) pour lancer un projet open-source et s’adjoindre les services d’un développeur pendant 2 ans, à savoir le temps que le projet atteigne une certaine maturité.” Et d’ajouter: “bien sûr, si Belgacom, qui a proposé PhotoTrack, désire financer un tel développement, il serait facile de trouver des développeurs indépendants qui pourraient s’investir dans la continuité de notre travail… Et, en tant que développeur open-source, je me ferais une joie de les y aider!”

Sébastien Jodogne (Orthanc): “Je pense que la formule [du MIC Summer Camp] est excellente. À ma connaissance, il s’agit du premier événement qui met en avant la création d’applications open source en Wallonie, et qui souligne le potentiel de l’open source pour le développement de l’“économie 2.0”.

Le développement de l’application “Couteau suisse” a sans doute des chances de poursuivre son petit bonhomme de chemin. Suite à la démo effectuée à l’issue du camp de développement, l’équipe de meaWeb a eu de nouveaux contacts avec l’AWEX en vue de venir présenter l’application à l’ensemble des délégués internationaux qui se réuniront, début septembre. meaWeb croise les doigts…

Le code, lui, n’a pas encore été publié sur Github, meaWeb voulant tout d’abord l’améliorer. “Afin de nous challenger nous-même encore un peu plus, du côté programmation, nous avons en effet utilisé des frameworks que nous ne connaissions pas encore.” Il faudra donc revérifier et “fignoler”.

Ne pas laisser des projets prototypés s’en aller à vau-l’eau…

Du côté du projet CreativeCity, l’espoir est de l’utiliser à terme au bénéfice de CreativeMons mais aussi de convaincre d’autres villes de l’utiliser. “Nous avons choisi un langage qui permettra à chaque société-membre de modifier et d’améliorer l’outil au fur et à mesure. Le code sera disponible en ligne et toutes les personnes concernées y auront accès. [Ndlr: pour l’heure, une version bêta est déjà en-ligne mais elle n’est pas encore publique]

Le projet s’appelle CreativeCity – et non CreativeMons – parce que nous voulions mettre en oeuvre un système qui pourrait facilement s’étendre à d’autres villes. Nous avons prévu de tenir une réunion à la rentrée afin de peaufiner le système de vote et de commencer à y mettre les premiers articles.”

Sébastien Jodogne, pour sa part, voit des applications potentielles du projet PhotoTrack dans des scénarios très différents de celui imaginé par le donneur d’ordre (Belgacom): “pour moi qui travaille dans le domaine médical, je vois de grosses implications potentielles sur les processus hospitaliers pour un logiciel comme PhotoTrack. Par exemple, tout centre de radiothérapie doit prendre une photo de ses patients au début d’un traitement, pour s’assurer que c’est le bon patient qui est traité lors de chaque de séance de traitement. Ce genre de séance est hautement personnalisée. Un logiciel comme PhotoTrack pourrait automatiser le travail d’intégration dans les systèmes informatiques de l’hôpital, travail qui est actuellement réalisé manuellement par les infirmières.”