SmartPapy.be remporte la finale StarTech 2016

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Par · 21/10/2016

La 5ème édition de la finale des projets StarTech – entre équipes ayant chacune déjà emporté le concours au niveau de leur propre école – avait lieu ce mardi soir à Louvain-la-Neuve.

Petit rappel, tout d’abord, de ce qu’est StarTech. Initié par l’incubateur WSL (sciences de l’ingénieur), ce programme vise à instiller chez les étudiants ingénieurs le goût – et certaines compétences nécessaires – pour entreprendre, imaginer leur propre projet novateur pouvant donner lieu à création d’entreprise.

Lors de cette 5ème édition, six équipes étaient alignées. L’une d’entre elles ayant été empêchée, il n’y eut finalement que 5 projets en lice pour décrocher le prix en jeu. En l’occurrence, un voyage de découverte de l’entrepreneuriat dans la Silicon Valley, en mai prochain, à l’occasion de la conférence TiEcon, complétée par des visites de sociétés locales.

Le lauréat

L’équipe lauréate cette année est celle de la Polytech de l’UCL avec son projet SmartPapy.be. L’idée, en soi, a déjà été exploitée par d’autres puisqu’il s’agit de donner un coup de pouce aux seniors, perdus face aux outils numériques modernes.

L’équipe SmartPapy (PolyTech UCL) recevant son billet pour la Silicon Valley…

Les étudiants de la Polytech ont imaginé une solution qui allie un média classique (le téléphone) et une application nettement plus 2.0 qui permet d’intervenir sur des problèmes d’utilisation ou des blocages système à distance. Tout simplement en prenant la main sur l’ordinateur ou la tablette du senior. Pour ce faire, SmartPapy aura recours à la solution TeamViewer. L’idée est de faire assumer l’assistance en-ligne par des étudiants volontaires. Avantage: ils sont férus de techno 2.0 (et générations suivantes) et sollicitables à des tarifs “sympa”.

L’appli SmartPapy (une version sera destinée aux étudiants-aidants, une autre à l’utilisateur senior) permet de déclencher une demande d’assistance d’un simple clic. En arrière-plan, un algorithme effectuera le “matching” entre le type de problème et un répertoire de compétences et d’étudiants disponibles immédiatement pour le résoudre.

Le projet en est encore au stade du prototype. L’équipe de la Polytech a dressé un petit agenda des prochaines étapes à franchir: levée de fonds en avril pour assurer le développement et l’achat des licences TeamViewer ; lancement commercial d’ici la fin 2017. Entre-temps, ils auront fait ce voyage d’exploration dans la Silicon Valley, de quoi en ramener peut-être de nouvelles idées ou des contacts intéressants.

Qu’est-ce qui a séduit le jury dans cette solution? Le fait que l’appli de prise en main à distance soit couplée à un support audio via ce “bon vieux” téléphone. “Le projet mêle innovation, sciences de l’ingénieur et esprit sociétal. L’équipe a démontré une sensibilité certaine par rapport au marché-cible et un potentiel de développement”, souligne Agnès Flémal, directrice de WSL et membre du jury. “Autre élément qui a joué: la volonté de l’équipe de poursuivre son projet.”

Les 4 autres projets

Nous vous avions déjà parlé de certains d’eux (relire notre article consacré au programme StarTech). Comme ils ont continué à évoluer, ces derniers mois, ajoutant de nouvelles modalités ou propositions commerciales, nous vous proposons un rapide tour d’horizon.

Com’2Warn: des étudiants de la Haute Ecole mosane (HElmo Gramme) ont conçu une carte connectée devant permettre aux distributeurs automatiques (boissons, tabac, confiseries…) de signaler en temps réel des informations utiles au fournisseur ou à l’exploitant de ces machines (intensité d’utilisation, panne, épuisement des produits…).

La carte, connectée au monnayeur et intégrant une carte SIM, enverra ses informations via le réseau GSM vers un serveur central qui, lui-même, relaiera les messages vers l’appli mobile installée sur le smartphone ou la tablette des techniciens chargés d’entretenir ou de réapprovisionner les distributeurs.

L’équipe affirme que sa carte peut être aisément adaptée aux principaux types de monnayeurs qui équipent les distributeurs automatiques, quelle que soit leur destination. Modèle tarifaire de Com’2Warn: un abonnement mensuel (location de la carte et de l’appli). Première cible: des exploitants qui gèrent de 500 à 1.000 distributeurs.

Arachnid Cover: une équipe de la Polytech de Mons a imaginé une coque “anti-chutes” pour smartphone. Equipée notamment d’un accéléromètre et d’un électro-aimant, elle déploie automatiquement… 4 paires de “pattes” (d’où l’allusion à l’araignée) sensées amortir la chute.

Ces derniers mois, l’équipe s’est attachée à rendre son prototype plus esthétique, en proposant diverses “peaux” (modules clipsables qui changent l’apparence de la coque). Prix imaginé: 80 ou 85 euros pour la coque (“moins cher qu’une réparation de GSM ou qu’une garantie annuelle”); 10 ou 15 euros par “skin”.

L’équipe envisage de vendre le dispositif en-ligne (en commençant par une exposition sur la plate-forme Biilink) et dans des magasins spécialisés (un premier contact a été noué avec l’antenne montoise de Produstore).

BatLight: ce dispositif imaginé par une équipe d’étudiants de la HE Robert Schuman se propose de recharger la batterie d’un smartphone à partir d’une source de chaleur. Cela peut par exemple être un simple feu de camp ou un réchaud à gaz (la piste du solaire reste à évaluer). La chaleur est transformée en courant électrique par le biais de plaques thermoélectriques qui sont intégrées à un disque aluminium d’environ 20 cm de diamètre.

Premiers marchés visés, en local: les festivals, les organisateurs de randonnées, les activités de scoutisme. Dans un deuxième temps, l’équipe envisage de s’attaquer au marché africain, un continent où le GSM est souvent devenu un moyen de paiement et le terminal Internet par excellence “mais où 600 millions de personnes n’ont pas un accès aisé, journalier, à l’électricité. Ce qui pose des problèmes pour recharger les GSM…”

Le cinquième projet (celui des étudiants de Henallux, Virton) est lui totalement low-tech, sans lien avec l’IT mais autant le citer, malgré tout: Arrower est un projet de marquage automatique à la chaux, embarqué sur squad, pour le marquage des circuits de randonnée.