Six choses à savoir avant de choisir le réseau local de votre entreprise

Pratique
Par · 04/07/2016

Un monde sans-fil est une utopie. Voilà sans doute une assertion un rien exagérée puisque vous pouvez bien entendu utiliser autant de dispositifs sans-fil que vous le souhaitez. Mais pour être connecté, il faut que quelque chose, quelque part, soit branché. Même si l’utilisation des appareils sans-fil dans les bureaux augmente constamment, le réseau local reste le cœur de votre infrastructure de communications filaires et sans-fil. Sans lui, rien n’est possible. Pour choisir le bon réseau local, vous devez comprendre à la fois les besoins de votre entreprise et les possibilités que la technologie réseau peut vous offrir.

Il n’est pas rare de constater une certaine confusion dans la terminologie utilisée par les fournisseurs quand ils parlent de réseaux et de commutateurs Ethernet LAN. Les concepts-clé et les grands principes en sont en fait assez simples. Lorsque vous envisagez de procéder à une mise à jour, à une expansion de votre réseau, voire même de déployer un tout nouveau réseau d’entreprise, vous devez comprendre six idées de base afin de pouvoir faire le bon choix pour répondre à vos besoins métier.

1. Le câblage approprié 

Avant même de choisir le commutateur, il faut se pencher sur la manière dont on désire connecter ses équipements IP. Les serveurs, imprimantes, ordinateurs, points d’accès Wi-Fi, caméras IP, téléphones IP et routeurs Internet nécessitent tous une connexion au réseau local. Sans cela, les dispositifs IP ne seront pas en mesure de communiquer entre eux, que ce soit au sein de votre entreprise ou avec le monde extérieur.

Tous ces équipements sont reliés au réseau local via un câble Ethernet. Depuis 1991, quatre générations de câble en cuivre se sont succédées – en l’occurrence,  les catégories 5, 5e, 6 et 6a -, chacune offrant un débit plus élevé et de meilleures performances.

Les câbles Ethernet de catégorie 5 furent les premiers à supporter une interconnectivité avec la téléphonie IP. Aujourd’hui, la plupart des infrastructures utilisent au minimum des câbles de catégorie 6. La catégorie 6a, elle, vous permet de répondre à vos besoins tant actuels que futurs, y compris les applications particulièrement exigeantes en termes de bande passante.

2. Le commutateur – le cœur de votre réseau

Le commutateur constitue le point cardinal du réseau et relie tous les équipements IP. Les commutateurs Ethernet LAN sont généralement conçus en vue d’un déploiement en format “pile” (“stack”). La standardisation de leurs dimensions (en hauteur et largeur) permet de les installer dans la plupart des baies et armoires.

Les petites entreprises peuvent choisir un modèle de commutateur qui est deux fois moins large qu’un modèle standard et qui se glisse facilement sous un bureau lorsqu’aucune baie dédiée n’est prévue à cet effet. Si vous estimez que c’est là le bon choix pour votre entreprise, vous avez même la possibilité d’opter pour un modèle sans ventilateur. Cela vous bénéficier d’un fonctionnement très silencieux – idéal pour un petit bureau.

Le nombre de ports – de connexions disponibles sur le commutateur – peut varier d’un commutateur à l’autre. Les configurations habituelles offrent 12, 24 ou 48 ports. Chaque connexion permet de support un équipement IP. Cependant, tous les ports ne sont pas identiques, il en existe de différents types, qui présentent différentes caractéristiques.

Le format RJ45 est le plus répandu. Il permet de connecter la plupart des équipements IP. Les ports SFP (small form-factor pluggable) sont généralement utilisés pour connecter des commutateurs entre eux ou ou aux serveurs. Les “ports combo” combinent les deux formats, autorisant dès lors l’utilisation de connecteurs RJ45 et SFP.

3. La performance du réseau local

Le débit de transfert de données est une caractéristique importante du commutateur. Il a par ailleurs un impact majeur sur le prix. Pour déterminer le débit de données requis, il est nécessaire de tenir compte des applications et du type d’équipements qui utilisent le réseau aujourd’hui mais aussi et surtout qui l’utiliseront au cours des cinq prochaines années.

Les commutateurs Fast Ethernet offrent actuellement des vitesses maximales de 100 Mbps par port tandis que les commutateurs Gigabit Ethernet transmettent les données 10 fois plus rapidement. Si vous désirez rendre l’informatique de votre entreprise pérenne, il est recommandé d’opter pour des commutateurs Ethernet Gigabit ou “Gigabit ready”.

4. PoE – la puissance dans votre réseau 

Chaque équipement IP doit naturellement être alimenté en courant électrique. Le simple fait d’aménager l’espace avec le nombre de câbles d’alimentation que requiert le fonctionnement de tous ce équipements peut rapidement devenir un petit casse-tête. Un commutateur de type “Power over Ethernet” (PoE) résout ce problème.

Un commutateur PoE est conçu de telle sorte à procurer l’alimentation électrique nécessaire à des équipements IP tels que des téléphones, des caméras et des bornes d’accès. Pour ce faire, il utilise le même câble Ethernet que celui qui véhicule les données. Cela présente de nombreux avantages: le câblage électrique et la consommation d’énergie s’en trouvent réduits ; on ne court plus risque de déconnecter accidentellement les équipements ; et un système d’alimentation sans coupure (UPS) garantit que les équipements ne seront jamais privés d’alimentation.

L’arrivée de nouveaux équipements IP particulièrement gourmands en énergie exige toutefois une norme PoE plus puissante. Baptisée PoE+, elle permet aux accès de procurer deux fois plus de puissance qu’un dispositif PoE classique. Ces ports sont dès lors les plus indiqués pour garantir que votre réseau soit en mesure de supporter tous les équipements IP nécessaires à la gestion et à la croissance de vos activités. Quel que soit le commutateur que vous choisissez, assurez-vous de vérifier qu’il fournit suffisamment de puissance électrique pour piloter l’ensemble de vos équipements IP. Gardez également à l’esprit que 15% de la puissance électrique fournie par le commutateur LAN seront perdus lors des transferts via les câbles Ethernet.

5. Question de chiffres. Combien de ports? Combien de commutateurs?

Pour déterminer le nombre de ports nécessaires, il ne suffit pas de calculer le nombre de les prises murales RJ45 à aménager dans la mesure où tous les équipements ne les utiliseront pas. Les caméras, les serveurs et les points d’accès n’ont en effet pas recours à des prises standard. De même, les téléphones IP n’en auront pas nécessairement besoin. Ils peuvent en effet partager une prise avec un PC. Cela signifie qu’il n’est pas forcément nécessaire de prévoir des prises murales supplémentaires ou d’acheter de nouveaux commutateurs.

Plusieurs paramètres influenceront le choix d’un commutateur 12, 24 ou 48 ports et ce, en fonction des critères qui caractérisent votre infrastructure LAN. Le volet économique est relativement simple: à fonctionnalités égales, il est moins cher d’acheter un commutateur à 48 ports que de prévoir deux commutateurs à 24 ports. Toutefois, la disposition de vos locaux ou des raisons de sécurité peuvent justifier d’opter pour deux commutateurs à 24 ports. Si vous voulez utiliser un seul commutateur à 48 ports pour desservir deux étages, il se peut que la conduite de câbles soit trop étroite pour accueillir 24 câbles. Autre élément à ne pas perdre de vue: un câble Ethernet est un élément onéreux et ne dépasse pas une une longueur de 100 mètres.

Si la totalité de votre infrastructure LAN repose sur un seul commutateur, toute défaillance de ce dernier impliquera l’indisponibilité de l’ensemble du réseau. Le fait, dès lors, de répartir la charge sur deux commutateurs, garantit de préserver i, fonctionnement opérationnel même en cas de défaillance de l’un des commutateurs.

6. Interconnexion de commutateurs

Si vous choisissez de confier la gestion de votre réseau local à deux ou plusieurs commutateurs, une interconnexion deviendra nécessaire. La méthode la plus classique est celle de la “pile”. Elle consiste à empiler les commutateurs et à les connecter tout simplement via le port de la pile. Cette pile de commutateurs peut être gérée comme s’il s’agissait d’un seul et même commutateur, ce qui simplifie considérablement les opération de configuration et de maintenance du système. Veillez toutefois à éviter d’utiliser les ports d’accès pour connecter des commutateurs dans la mesure où la capacité requise en termes de données risque de dépasser la capacité du port.

Si le nombre de ports dont vous avez besoin vous oblige à augmenter le nombre de commutateurs, il est possible de connecter plusieurs piles par le biais d’un commutateur d’agrégation. Il sera alors nécessaire de réaliser cette connexion via le port de liaison montante (“uplink”) qui garantit des liaisons haut débit entre commutateurs. Pour des raisons de sécurité, il est généralement recommandé de prévoir deux commutateurs d’agrégation, le deuxième faisant office d’équipement de sauvegarde pour le premier.

Gert Jonk, directeur commercial

ALE (Alcatel Lucent Enterprise) Benelux