Logiciel ERP dans le cloud à partir de 29 euros

Portrait
Par Olivier Fabes · 22/06/2016

L’émergence du cloud computing et, pour les plus anciens, la vague précédente des logiciels en mode ASP (application service providing), va de pair avec le développement d’une offre – pléthorique – de solutions de gestion en mode SaaS. Même SAP s’y est mis, désormais accessible aux (grandes) PME. Dans son sillon, une myriade d’acteurs tentent de se faire un nom sur le marché très convoité des logiciels ERP pour PME, avec des offres mensuelles à quelques dizaines d’euros. Les petites entreprises n’ont plus d’excuses pour rester à l’ère du fichier Excel.

Installée dans le hub pour start-up Co.Station, à Bruxelles, Akti.com estime que le moment est propice pour enfin convaincre une masse de PME de “digitaliser” leur gestion administrative et commerciale. A l’instar de la gantoise Teamleader – déjà plus de 70 employés après 3 ans d’existence –, Akti espère percer durablement en misant sur la simplicité, la proximité et un coût abordable, taillé pour les PME. Mais la comparaison s’arrête là. “Teamleader est très axé CRM, nous sommes davantage orientés vers la gestion administrative. Mais nous avons en effet quelques clients communs, dans le cadre d’une ‘coopétition’ saine,” explique le CEO, Claude De Geynst.

A partir de 29 euros par mois par utilisateur, Akti propose notamment un outil de production automatisée de devis et bons de commande, un planning (pour les commerciaux, les consultants ou les techniciens sur site), un outil d’aperçu des stocks et de suivi des commandes et un programme de facturation. Voilà pour les entreprises actives dans les services. A partir de 49 euros, Akti propose aux sociétés de produits un outil un peu plus sophistiqué de suivi d’articles et surtout la possibilité d’intégrer un webshop. “Nous voulons faciliter la gestion multi-canaux des PME actives dans l’e-commerce.”

Une autre société belge active au moins sur une partie de ces créneaux, dont nous vous parlions récemment, est UnifiedPost.

Recentrage après “succès modeste”

Akti est une start-up sans en être vraiment une. Deux de ses cofondateurs – Gaëtan Loriot et Olivier Van Cauwenberghe, deux chevronnés du développement informatique  – avaient déjà lancé en 2013 l’application CRM SalesAssist, avec une même volonté de “démocratiser” la gestion de la relation client dans les PME.

Face à un Salesforce.com de plus de en plus conquérant, la tâche était sans doute trop ardue. Et le “succès modeste” pour reprendre les termes de Claude De Geynst. Trop modeste?

Cet économiste de formation est entré au capital d’Akti en 2015 et en a été nommé CEO.  Après une carrière dans la pub et la communication, il apporte un solide bagage marketing à la renaissance de SalesAssist sous un nouveau nom. “A choisir, les PME ont davantage besoin d’un outil simple et efficace de gestion administrative que de gestion commerciale. En fait, les deux sont indissociables. Une étude réalisée par l’Europe dans le cadre du Small Business Act a indiqué que les besoins majeurs des 30.000 entreprises sondées étaient par ordre de priorité : trouver de nouveaux clients, optimiser la gestion financière, augmenter la productivité en éliminant des tâches répétitives et enfin se mettre en conformité avec les évolutions législatives et réglementaires. Notre logiciel dans le cloud contribue à tout cela.”

En Roumanie

Pour être compétitif au niveau fonctionnel comme au niveau prix, Akti a fait le choix de sous-traiter ses développements en Roumanie.

““Nous prévoyons, d’ici la fin de l’année, de lancer une version ‘web responsive’ pour les utilisateurs sur tablette ou smartphone.” De g. à dr. : Claude de Geynst, Gatan Loriot, Eric Standaert

Gaëtan Loriot y supervise une équipe d’une dizaine de développeurs sur les 17 collaborateurs que compte Akti. Toutefois, les équipes de développement devraient s’étoffer aussi en Belgique avec la préparation d’une offre d’applications mobiles, nécessitant des compétences spécifiques visiblement plus faciles à trouver dans la mère-patrie.

“Nous prévoyons d’ici la fin de l’année de lancer une version ‘web responsive’ d’Akti.com pour les utilisateurs sur tablette ou smartphone, ainsi qu’une série d’applis natives dédiées à la prise de commandes, à la gestion des interventions sur site ou au suivi des contrats,” annonce Claude De Geynst.

Au niveau applicatif, Akti mise par ailleurs sur l’intégration de son API avec des applications tierces complémentaires. “Nous avons déjà intégré Vies, une base de données de tous les numéros de TVA en Europe, ou encore les coordonnées d’entreprises du Trends Top en Belgique. Sur le marché français, nous intégrons SEPA, qui facilite les ordres de prélèvement sur comptes clients. Il s’agit d’une fonction assez rare pour les PME. Surtout d’ici septembre, nous espérons officialiser notre intégration à des logiciels comptables,” poursuit le CEO d’Akti.

Avec eDebex

A la rentrée, le partenariat avec eDebex, start-up belge en vue spécialisée dans l’affacturage, devrait également déboucher sur une intégration opérationnelle des logiciels respectifs.

Pour financer ses développements technologiques autant que son marketing, Akti est occupée à lever des fonds. Elle vise environ 1 million, auprès d’investisseurs belges, français et néerlandais, soit ses marchés de prédilection. 40% de cette somme sont déjà assurés, à en croire les fondateurs.

En Wallonie, où Akti constate une méconnaissance généralisée des solutions de gestion dans le cloud – à l’exception peut-être de l’e-facturation via Koalaboox, notamment –, l’entreprise a déjà réussi à convaincre des PME comme Freecaster (société high-tech namuroise spécialisée dans le streaming vidéo), Fullmark (à Nivelles, active dans la signalisation d’informations de sécurité dans les entreprises) et quelques… écoles, qui gèrent désormais leurs fournitures scolaires dans le cloud.

Globalement, après six mois d’existence, Akti revendique quelque 150 clients dans des secteurs variés, soit quelque 600 utilisateurs.