Ecosystème start-up: dis-moi qui tu connais/connectes, je te ferai “parrain”

Hors-cadre
Par · 08/04/2016

Voici quelques jours paraissait sur le site du Sirris, sous la main d’Omar Mohout, un article intitulé “Start-ups en Belgique: qui tire les ficelles?”. L’auteur s’est livré à un petit exercice afin de déterminer quelles personnes, chez nous, sont les principaux animateurs et “hubs” relationnels de l’écosystème des start-ups. A la fois, par leur propre implication (en tant que coach, investisseur…) et en raison du réseau de relations et/ou d’activités qu’ils ont tissés avec les start-ups, les organismes d’accompagnement, les milieux financiers et/ou académiques…

Deux francophones dans le top 10

Le classement des 10 “parrains” de start-ups les plus “connectés” est, selon les critères retenus par Omar Mohout, largement dominé par des néerlandophones (voir le classement ci-dessous). On ne pointe que deux francophones parmi les 10 ténors. En l’occurrence, Pierre Rion (15 connexions au compteur), qui décrochait dans le classement initial, une plus qu’honorable 4ème place, et José Zurstrassen qui ferme la marche des 10 premiers, avec un score de 9. Depuis, Omar Mohout a effectué une mise à jour, pour rectifier quelques petites erreurs de calcul. Résultat: Pierre Rion gagne une place (voir l’explication dans cet autre article).

Avant de dévoiler les classements (belge et francophone), arrêtons-nous sur la manière dont Omar Mohout a déterminé qui inclure dans son classement et les critères utilisés pour les “scores”.

L’expression un rien provocatrice “startup mafia” utilisée par Omar Mohout et reprise avec un peu trop de délectation par la presse se réfère à celle de “Paypal mafia” qui a été utilisée pour désigner les anciens collaborateurs et dirigeants de Paypal qui, après avoir tiré le gros lot lors du rachat de leur société par eBay, s’en sont allé égrener leurs compétences et portefeuilles bien remplis du côté de sociétés telles que YouTube, Yelp, LinkedIn, Yammer, SpaceX ou encore Tesla Motors…

Dans son registre, les “parrains de la mafia (pardon! – de l’écosystème) start-up belge” ont droit de cité à condition d’avoir été “un tech entrepreneur et de mettre désormais son expérience et son capital à la disposition de la nouvelle génération d’entrepreneurs technologiques.”

Quant au concept de “connexion”, il peut s’agir tout à la fois d’un investissement, d’un poste de dirigeant ou d’un siège au conseil d’administration d’une start-up. Le type de connexion (ou rôle) n’influence pas le score. “On ne compte que le nombre de connexions”, indique Omar Mohout, “pas sa “qualité”. Autrement dit, un investissement de 10.000 euros est placé sur le même pied qu’un investissement de 100 millions. Et une connexion avec un consultant a la même valeur qu’une connexion en tant que CEO d’une société.”

A titre d’exemple, les 15 connexions attribuées à Pierre Rion sont les suivantes: D-Cinex, EVS, Pairi Daiza, CluePoints, IRIS Group, Akkanto, IPM Group, Belrobotics, Union Wallonne des Entreprises, Fondation Roi Baudouin, Multitel, AS-E [devenue entre-temps l’Agence pour l’Innovation et l’Entreprise), NivelInvest, et la SRIW [fonds W.IN.G].

Dans le graphe de ces connexions publié par le Sirris, les personnes et les liens entre elles sont indiqués en bleu, les entreprises sont figurées par une boule jaune, les institutions en vert, et les fonds d’investissement en rouge. Le diamètre du cercle est proportionnel au nombre de liens entre la personne ou l’organisation dans le réseau.

Et les autres francophones?

Voici les “meilleurs” francophones…

  • Pierre Rion (Conseil du Numérique, fonds W.IN.G): 15 connexions (avant, donc, le nouveau décompte qui lui en donne 19…)
  • José Zurstrassen (MyMicroInvest): 9
  • Jacques Galloy (KTO, Osimis, A7 Software…): 7
  • Jean Zurstrassen (Belcube, Neteven, SoPrism…): 7
  • Cedric Donck (Virtuology): 7
  • Philippe Lemmens (Lean Studio, Edge Consulting, Nest’Up…): 6
  • Béatrice de Mahieu (Virtuology, Internet Attitude): 6
  • Benoit Lips (Lean Studio, Lean Fund…): 6
  • Pierre de Muelenaere (ex-IRIS): 5
  • Simon Alexandre (The Faktory, ex-CETIC): 5.

Que penser de ce classement? Est-il réellement représentatif et significatif?

On ne peut que se poser certaines questions. Notamment sur certaines absences – ou présences – en regard de la définition que donne Omar Mohout lui-même du concept de “parrain” et de “connexion”.

L’article ““Scène des start-ups en Belgique: qui tire les ficelles?” peut être consulté sur le site du Sirris via ce lien.

Ainsi, comment expliquer que Béatrice de Mahieu figure dans le classement mais pas Olivier de Wasseige? Idem pour Simon Alexandre alors que Pierre L’Hoest brille aux abonnés absents?

A noter aussi quelques petits bémols dans le code couleurs utilisé. L’identification n’est pas toujours exacte. Ainsi IRIS Group est-il versé dans la catégorie “institution” plutôt qu’entreprise dans le réseau de connexions attribué à Pierre Rion…

Le Top 10 belge

  • Michel Akkermans (société d’investissement Pamida, Volta Ventures, Capricorn ICT, ex-dirigeant de Clear2Pay…). Il caracole littéralement en tête, avec un total (répertorié) de 36 connexions, soit le double de son dauphin

    Qui actionne les ficelles de l’écosystème des start-ups belges?

  • Luc De Vos (Finactum, Oxynade, CarsOnTheWeb …)
  • Jürgen Ingels (SmartFin Capital, Eggsplore, The Glue, ex-Clear2Pay)
  • Pierre Rion (président du Conseil du Numérique wallon et du fonds d’investissement W.IN.G)
  • Jan Vorstermans (Qunova, ancien directeur opérationnel de Telenet)
  • Peter Hinssen (nexxworks, Across…)
  • Bart Becks (angel.me, président du conseil d’administration d’iMinds)
  • Bart De Waele (Wijs, N-Cube, Ghent Web Valley, Talking Heads…)
  • Toon Coppens (NetLog, Redcat Ventures, TwitSpark, Scanadu…)
  • José Zurstrassen (MyMicroInvest, Keytrade Bank, Skynet…) [ retour au texte ]

Les organismes connectés

Du côté des organisations, c’est iMinds qui pointe en première position en termes de nombre de relations établies. Rien de bien étonnant quand on se rappelle non seulement l’ancienneté mais aussi la force de frappe et le taux d’activités à la fois du centre de recherche et de son incubateur.

Côté fonds d’investissements, c’est Volta Ventures qui émerge, suivi par Hummingbird Ventures. Omar Mohout souligne par ailleurs une “progression spectaculaire du fonds Duval au cours de ces deux dernières années.”