Vigo boucle une levée de fonds et rouvre son centre de réplication 3D

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Par · 25/03/2016

On devra sans doute associer désormais au nom de Vigo Universal le sobriquet de phénix. Celui qui se relève de ses cendres.

Deux mois après l’incendie qui a ravagé le magasin de Namur où Vigo avait installé son centre de réplication 3D, la société relance officiellement cet axe d’activités dans de tout nouveaux locaux, situés juste en face (rue Rogier à Namur).

Vigo se relance, tout court, sur des bases sensiblement renforcées puisqu’elle vient de boucler une levée de fonds d’un million d’euros – une opération qui avait été amorcée fin octobre, bien avant le coup du sort, mais sans que ce dernier ne décourage les investisseurs pressentis. Tous ont gardé le cap et veulent donc participer à la nouvelle étape de Vigo.

Anne-Sophie Toussaint (ING): “L’épisode de l’incendie nous a même renforcé dans notre intention de financer la société. Et ce, en raison de la détermination dont a fait preuve l’équipe, dès les jours suivants. Leur volonté de rebondir…”

Ces investisseurs sont un mix de privé et de public (voir encadré ci-après). L’argent récolté servira notamment à financer l’achat d’équipements (notamment des imprimantes 3D), le développement d’une nouvelle version du 3D Body Scan (d’une résolution encore supérieure au prototype actuel) et à engager de nouveaux collaborateurs.

Six personnes travaillent actuellement chez Vigo. 10 autres pourraient venir les rejoindre dans les mois à venir. Profils? Des commerciaux, développeurs, concepteurs et gestionnaires de projets.

Côté privé, 10 investisseurs, dont 50% de business angels. Parmi eux, Thierry Dosogne, qui devient par ailleurs président du conseil d’administration mais aussi les fonds Angel BEyond 3 et Meeus Invest.

Côté public, Wallimage Entreprises injecte 100.000 euros sous forme de capital. Avec une option lui permettant d’ajouter 100.000 euros, sous forme de prêt, à un stade ultérieur, moyennant concrétisation de certaines conditions (définies, entre autres, en termes de chiffre d’affaires). Présence aussi, pour ce tour de table, d’ING qui octroie du leasing financier et un prêt (garanti par la Sowalfin).

A noter que Christophe Hermanns, fondateur de la société, reste “largement” majoritaire.

Nouvelle étape

3D Body Scan: scan 3D 360° pour dématérialisation intégrale…

Vigo Universal poursuit dans les mêmes axes d’activités que par le passé: pôle informatique (développement d’applications de réalité virtuelle et augmentée, développements sur mesure) ; conception (visuels, supports communicationnels basés sur le numérique, conseils et formation pour intégration de produits novateurs dans les stratégies de communication) ; Replica (numérisation et impression 3D) ; et événementiel (largement basé, lui aussi, sur les technologies numériques novatrices).

Si les activités grand public représentent un gros morceau des activités, à terme, beaucoup sera orienté business (B2B ou B2B2C) Voir à ce propos l’interview de Thierry Dosogne.

Dans le cadre de l’axe Vigo Replica, les locaux namurois qui rouvrent leurs portes ce week-end sont confirmés dans leur rôle de “vitrine technologique”. “Le Centre de Réplication a pour vocation de faire de l’évangélisation technologique”, souligne Christophe Hermanns. A la fois vers le grand public, les professionnels, les PME et le monde scolaire.

Que pourra-t-on voir et expérimenter dans ce centre? 

Du cinéma à la réalité virtuelle

Pourquoi Wallimage Entreprises a-t-il investi dans Vigo Universal? “Le 3D Body Scan constitue un énorme potentiel en termes d’applications. C’est l’occasion, tant pour nous que pour la société, d’agrandir le champ d’action en accompagnant l’exploitation de nouvelles technologies numériques”, déclare Flavia Pati, analyste financière chez Wallimage Entreprises.

Parmi les éléments qui ont convaincu le fonds d’investir, elle cite aussi l’expertise de Christophe Hermanns, le fait que “Vigo ait toujours été en équilibre financier et soit reconnue sur son marché.”

Quel rôle jouera Wallimage Entreprises dans le développement et les activités futures de Vigo? Il y aura, sans nul doute, de la mise en relation, de l’exploitation du réseau international tissé par Wallimage dans le secteur du cinéma, de la création. “Nous allons mettre Vigo et ses ressources en exergue lors d’événements et dans le secteur du cinéma…”

Le kiosque 3D Body Scan où une personne peut prendre place pour se faire tirer un portrait 3D, grandeur nature, par quelque 85 appareils photos simultanés. L’image virtuelle, recomposée sur serveur, peut ensuite servir à de multiples choses: production d’une figurine en modèle réduit réaliste, habillage ou manipulation du personnage virtuel, injection de l’image dans un scénario visuel, une appli, un jeu…

Cette sorte de cabine de virtualisation peut elle-même se morpher aux couleurs d’une marque, pour du branding d’un genre nouveau. Des contacts sont par ailleurs actuellement dans le secteur du football belge pour des développements qui, là aussi, pourraient procurer au marketing du foot de nouvelles possibilités d’attraction et de fidélisation (voir l’interview de Thierry Dosogne).

Autre gros morceau de l’expérience proposée par le Centre de Réplication: une découverte de la réalité augmentée (une enfilade de cadres installés sur les murs permet de faire surgir vidéos, animations, objets virtuels…) et de sa cousine, la réalité virtuelle. Les animations se renouvelleront au fil du temps.

Pour l’heure, il est par exemple possible de se faire une grosse frayeur (ou d’aider à la combattre) en simulant un saut dans le vide (avec casque de réalité virtuelle, sanglage réel dans un élastique en suspension, soufflerie…).

Le grand saut, comme si vous y étiez…

Ou encore de se livrer à un jeu immersif, en combattant des zombies qui font irruption… dans un décor ravagé par un incendie. Et ce décor n’est autre que celui du magasin-même de Vigo, mis en boîte peu après les faits, agrémenté de flammes plus vraies que nature. Avec des zombies qui sont… les avatars des employés de la société, maquillés en écorchés vif. Du surréalisme et de l’anti-guigne à la belge.

Enfin, troisième volet: la (re)production d’objets par fabrication additive – ou 3D printing (figurines, objets en tous genres) et la création d’objets tout aussi variés en fabrication soustractive (découpe laser, fraiseuse…).

Quelques exemples de réalisations ou commandes 3D récentes?

La conception d’un petit dispositif anti-ronflement nocturne, une prothèse pour canard ayant perdu une patte, une reproduction grandeur nature de la fameuse Star Gate (pour les besoins du musée de Mariemont)…