Les technologies mobiles bousculent les règles et habitudes. Personne n’oserait plus prétendre le contraire. Nous vivons, travaillons, agissons sous le règne de l’instantané, de l’éphémère éternel – éphémère, parce qu’une info publiée il y a 5 minutes est déjà dépassée ; éternel, parce que la succession de ces instants éphémères est infinie.
Pascal Poty, expert à l’AdN (Agence du Numérique, ex-AWT) a signé récemment un livre intitulé “L’instant mobile”. Sous-titre: “Deux minutes pour convaincre votre client mobile”.
Nul instant n’est semblable
Qu’est-ce que l’“instant mobile”? C’est ce bref moment où, dans cette surabondance et accélération d’informations et de sollicitations incessantes, le prestataire de service, le vendeur peut capter et retenir l’attention de l’utilisateur, du consommateur. Un “instant mobile” qui est non seulement fugace mais se contorsionne selon de multiples règles et dont la nature varie selon le contexte géographique, social mais aussi… temporel.
Pascal Poty: “Une ère nouvelle caractérisée par des interactions multiples et complexes où la capture de l’instant mobile devient un enjeu majeur pour les marques et les enseignes.”
Pascal Poty aborde par exemple le thème de la “chrono-mobilité” et ses répercussions sur les modèles économiques des protagonistes. “Selon que l’on utilise un smartphone, une tablette ou encore un ordinateur personnel, l’usage va considérablement différer selon le moment de la journée. […] Cette exigence de chrono-mobilité nécessite pour les offreurs de nouvelles adaptations aux besoins du consommateur. Les offreurs, marques et enseignes, doivent être à même d’accompagner le consommateur tout au long de la journée en fonction du type de terminal que celui-ci utilise, de sa localisation mais surtout de son contexte d’usage.”
Mais ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg hypercomplexe qu’est la mobilité (technologique) de l’instant.
Pascal Poty passe en revue et illustre une multitude de concepts, de réalités, de défis, de comportements et/ou modèles nouveaux. Pour n’en citer que quelques-uns, piochés au fil des pages de son livre: l’être “augmenté” que peut devenir le client mais aussi le vendeur ; les nouveaux usages mobiles (marketing, fidélisation de clientèle, transactions financières…) ; les avantages et limites de la technologie beacon ; le “phygital” (où le mobile se réconcilie peu ou prou au monde physique) ; le “deep linking” ; l’“application search optimisation” ; le mobile-to-store ; les “smart data” ; l’impact et l’interpénétration du cloud, du mobile, du social et du “big data” ; l’Internet des Objets (ces objets connectés qui sont désormais des déclencheurs d’interaction autant que des pisteurs comportementaux), etc. etc.
Son livre propose de multiples exemples tirés de la réalité, à travers une multitude de pays, en ce compris dans des contrées ou régions qui jouent les têtes de file, les labos grandeur nature.
On y trouve des exemples de nouveaux usages d’enseignes telles que Carrefour, Starbucks, Decathlon, eBay, Amazon…
Pascal Poty explique aussi comment le m-commerce devient in “accélérateur de la transformation numérique des entreprises” ou encore la manière dont les sociétés, et notamment les marketers, font ou peuvent faire face et usage de nouveaux outils et modèles en tous genres: Snapchat, Shazam, Pinterest, WhatsApp. Les avantages et inconvénients, quelques pièges à éviter… Quelques conseils pour réussir l’élaboration de sa stratégie mobile et la “maîtrise de l’instant mobile”. Pour ceux que ne rebute pas un exercice mêlant équilibrisme et jeté de lasso.
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