Human Waves confie au WeLL le crowd design de son futur neuro-casque

Pratique
Par · 02/03/2016

Human Waves, spin-off de l’ULB, travaille depuis 2013 à un projet de R&D “NeuroAtt” en liaison avec le Pôle de compétitivité Biowin. Ce projet vise à développer des solutions pour le diagnostic et le traitement des troubles de l’attention (avec ou sans hyperactivité ou hyperkinésie), que ce soit chez les enfants ou les adultes.

Human Waves, spécialisée dans la collecte et l’analyse des ondes cérébrales, s’est lancée dans le développement à la fois d’applications et d’un dispositif physique. Le projet NeuroAtt poursuit deux objectifs, rappelle Anne-Marie Clarinval, directrice de Human Waves. D’une part, une solution d’auto-diagnostic basée sur des tests neurocognitifs. De l’autre, un système basé sur le principe des neurofeedbacks, destiné au traitement des troubles de l’attention.

Human Waves cherche jeunes cobayes aimant s’amuser…

Pour les besoins de ses recherches dans le cadre du projet NeuroAtt, Human Waves recherche des enfants, habitant dans la région d’Anderlecht (les tests se font dans son labo à Erasme), qui seraient prêts à venir expérimenter les solutions et scénarios déjà développés afin de documenter et faire progresser la recherche.

L’expérience est parfaitement indolore et résolument amusante puisque la captation des activités cérébrales permet – joyeux neurofeedback – de piloter un petit robot par la pensée.

Human Waves en appelle à des enfants de 6 à 18 ans, souffrant ou non de trouble de l’attention (avec ou sans hyperkinésie, TDAH). Nombre de séances prévues: 10.

Personne de contact pour les enfants – et parents – intéressés: David Zarka, chercheur au labo LNMB (neurophysiologie et biomécanique du mouvement) de l’ULB. 0471/81.05.68. David.Zarka@ulb.ac.be

“Le but est d’amener la personne à gérer elle-même ses rythmes cérébraux pour se détendre. Le neurofeedback que nous avons imaginé prend la forme d’un petit robot qui se met en mouvement lorsque la personne réussit à dompter ses rythmes cérébraux. Tant les adultes que les enfants apprécient cette animation. Une autre forme de neurofeedback peut être une ambiance sonore. A l’avenir, on pourrait imaginer non plus un petit robot existant sous forme physique mais un avatar évoluant sur l’écran d’une tablette ou d’un smartphone…”

Nous vous avions déjà parlé dans Régional-IT de ce projet NeuroAtt et des travaux de Human Waves (relire notre article). Plusieurs volets de la solution ont d’ores et déjà été développés, tels qu’un exercice cognitif que l’enfant réalise sur ordinateur. Ses ondes cérébrales sont analysées afin de générer, en l’espace de 30 minutes, un rapport destiné au praticien. Autre développement: le 3D Visual Trainer (3DVT), un “entraîneur d’ondes cérébrales” qui permet à toute personne, que ce soit pour le fun ou pour palier à un déséquilibre cérébral quelconque, d’améliorer sa perception visuelle, sa concentration et sa résistance à des sources de distraction, visuelles ou auditives.

Nouvelle phase

Depuis peu, l’équipe du projet NeuroAtt a fait appel aux ressources du living lab e-health wallon WeLL afin de mettre au point un autre élément majeur du projet, en l’occurrence, le dispositif qui permettra de capter et d’enregistrer les activités cérébrales. Des solutions existent bien évidemment sur le marché mais sont soit trop “profanes” et inefficaces pour les besoins du diagnostic et du traitement des troubles de l’attention, soit trop coûteux (un casque Emotiv, conçu par Epoc, coûte jusqu’à 500 ou 800 dollars) ou ne sont encore que des “équipements de R&D pure, comportant par ailleurs trop d’électrodes, difficiles et longs à installer sur la tête de la personne”, souligne Anne-Marie Clarinval.

“Nous faisons appel au WeLL afin de remettre le patient ou la personne au centre du processus et concevoir dès lors à la fois un dispositif qui soit réellement ergonomique, adapté aux conditions d’usage, et des scénarios de neurofeedback qui correspondent aux attentes ou préférences des utilisateurs.”

Les conditions d’usage peuvent être multiples: un test lors d’une visite chez un médecin mais aussi une utilisation dans la vie de tous les jours, dans un environnement domestique ou autre, puisque le but est de trouver une solution conviviale, utile à tous, enfants comme adultes, souffrant de troubles de l’attention divers ou voulant simplement trouver une solution pour gérer leur stress.

Le premier marché visé sera d’ailleurs celui de la relaxation et de la détente. Pour tous publics. “Pour une solution destinée au diagnostic et au traitement d’enfants souffrant de TDAH (trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), il faudra en effet valider la solution sur un nombre plus important de personnes et cela prendra plus de temps.

La première version, de type lifestyle, visera les personnes voulant se déstresser, retrouver de la sérénité, apprendre à se détendre et à élaborer une stratégie de détente qui leur convienne”, précise Anne-Marie Clarinval.

“Il faut dès lors imaginer un système plus simple que les casques dont nous disposons actuellement qui comportent 128 électrodes, soit bien plus que le nombre nécessaire, et qui sont difficiles à placer, exigeant jusqu’à une demi-heure pour bien les positionner.”

Transformer un casque rébarbatif comme celui-ci en un dispositif proche du lifestyle

Le nombre d’électrodes variera selon l’usage visé. Leur nombre fera d’ailleurs l’objet d’une analyse conjointe avec des patients, dans le cadre du WeLL. Parmi les critères retenus pour la décision, il y aura non seulement le confort, la facilité de manipulation mais aussi la fréquence avec laquelle une personne risque d’avoir recours à ce genre de dispositif.

Le casque version lifestyle sera en tout cas une version simplifiée, avec un nombre réduit d’électrodes placées spécifiquement pour mesurer la relaxation. Le casque TDAH comportera 15 électrodes.

Outre Human Waves et l’équipe du WeLL (un designer mais aussi, bien entendu, des personnes lambda qui définiront et valideront la simplicité, l’ergonomie et l’efficience du dispositif), les autres partenaires du projet – baptisé Brain Peace – sont le Sirris, qui mettra au point les premiers prototypes, et Nomics, société liégeoise spécialisée en électronique. Son rôle: développer un ampli auquel se connecteront les électrodes et concevoir une carte électronique qui comportera les éléments matériels et logiciels permettant de traiter le signal et d’interpréter les commandes.

Le WeLL, par ailleurs, aidera Human Waves à identifier des sous-traitants pour la mise en production.

Le projet Brain Peace doit être clôturé avant la fin de l’année, date-butoir du projet global NeuroAtt.  La phase de conception et de co-création avec le WeLL devrait donc aboutir vers la fin mai, afin de laisser du temps pour le développement du prototype et l’intégration des premières cartes électroniques, précise Anne-Marie Clarinval.