Des capteurs connectés pour 100 communes

Pratique
Par · 24/02/2016

A l’occasion du récent Salon des Mandataires, FuturoCité, en collaboration avec ThingsPlay, a lancé une petite campagne de “sensibilisation active” leur permettant d’obtenir et de faire installer des capteurs multi-fonctions (collecte des températures, de niveau de CO2 et de taux d’humidité), à installer dans un local d’un bâtiment public, laissé à leur appréciation.

L’opération démarrée au Salon des Mandataires se poursuivra dans les jours et semaines à venir. Les communes, averties en direct (ou pouvant prendre spontanément contact avec FuturoCité), pourront bénéficier, chacune de deux capteurs.

100 d’entre eux, fournis par la start-up namuroise ThingsPlay, seront ainsi proposés. Couplés à une application permettant la gestion des données, ils seront mis à disposition (pour une durée minimale d’un an) et installés gratuitement. L’opération est financée et coordonnée par FuturoCité, centre d’innovation orienté “smarter cities” chargé de la sensibilisation des villes et communes wallonnes.

Pour l’installation et l’explication du suivi des données du capteur, un collaborateur de FuturoCité ou de ThingsPlay, se rendra dans chaque commune ayant décidé de participer à l’action, en vue de configurer le boîtier du capteur, assurer l’intégration avec le réseau WiFi. Une intervention à distance sera également possible.

Objectif: énergie et bien-être

Pourquoi mettre l’accent sur la problématique du CO2, au-delà de celle de la gestion énergétique des bâtiments publics? Parce qu’il s’agit là d’une action “bien-être” lancée notamment par la DGO4 (administration wallonne chargée notamment de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme). Le fil rouge est l’amélioration de la gestion des conditions d’occupation, en privilégiant le paramètre de la qualité de l’air. Et, dans le même temps, une occasion de familiariser les responsables communaux aux avantages potentiels de l’“Internet des Objets”.

“La surveillance d’espaces de bureaux a déjà démontré que la qualité de l’air dépend fortement non seulement de la température mais aussi des conditions de ventilation et du nombre de personnes présentes. On atteint très rapidement les seuils de total de particules déconseillés”, indique Frédéric Jourdain, patron de ThingsPlay.

Que feront ces capteurs?

Les capteurs collecteront donc en permanence des données ayant trait à la température ambiante du local ou de la salle, au taux d’humidité et de CO2. Objectif: mesurer les conditions atmosphériques internes et la qualité de l’air – et, dès lors, la qualité et le ressenti “bien-être” des occupants.

Les données captées sont relayées via connexion WiFi vers le système pré-existant de l’exploitant public et, de là, au serveur ThingsPlay (hébergé chez Ulysse Groupe) pour analyse et production d’indications utiles. Les informations auront deux finalités.

Elles seront évidemment communiquées aux responsables de chaque bâtiment concerné. “Cela pourrait les inciter à placer d’autres capteurs dans d’autres endroits, ou de déplacer régulièrement le capteur afin d’analyser la situation de différents locaux.” FuturoCité veillera aussi à une information pragmatique, relayant par exemple vers les documents publiés par la DGO4 en termes de ventilation des bâtiments.

Par ailleurs, elles alimenteront, sous forme dûment anonymisées, une carte générale de la Wallonie, permettant de visualiser la situation du parc virtuel (cette carte est d’ores et déjà visible via ce lien), d’en tirer des conclusions… et de pousser les administrations communales participantes à améliorer leur “score“.

Les données affichées indiqueront l’adresse du bâtiment, sa nature (publique), à quel étage et dans quel service ou département le capteur a été installé, mais pas l’identité du bâtiment (école Saint-X, maison communale Y). “Cela donnera une première vue cadastrale de la problématique énergétique et des actions à entreprendre”, déclare Frédéric Jourdain. L’anonymisation, elle, permettra de ne pas pointer directement du doigt, aux yeux de tous, le comportement de certains occupants.

Si l’expérience est concluante (en termes de participation et de conclusions pratiques), l’espoir est d’étendre le “réflexe” du suivi de la gestion énergétique à d’autres paramètres par exemple liés à la consommation énergétique ou au mode d’occupation et d’utilisation des locaux.