Ingenico ePayments (ex-Ogone): omni-canal et mobile comme nouveaux leitmotiv

Portrait
Par · 15/02/2016

Voici déjà près de trois ans qu’Ogone, société belge qui s’était positionnée sur le marché des plates-formes de paiement en-ligne, a été reprise par le groupe français Ingenico Payment Services. Voici 18 mois, son nouveau propriétaire annonçait sacrifier la marque Ogone afin de ne plus retenir que trois noms: Ingenico Smart Terminals, Ingenico Payment Services et Ingenico Mobile Solutions.

Nouveau nettoyage, ces dernières semaines: les activités Ogone et Global Collect sont rassemblée sous un seul et même étendard, baptisé Ingenico ePayments.

Pourquoi ce nouveau changement de patronyme. Pour deux raisons essentielles, explique-t-on chez Ingenico.

D’une part, parce que l’accent est désormais mis davantage sur les activités (solutions et services) de paiement en-ligne, fixes ou mobiles, que sur l’installation de terminaux de paiement, l’activité historique du groupe français.

D’autre part, parce qu’entre-temps, Ingenico a également repris la société hollandaise Global Connect, elle aussi spécialisée dans les solutions de paiement en-ligne mais qui s’adresse essentiellement à de grands à très grands clients, opérant généralement dans de multiples pays, là où Ogone avait davantage une clientèle de petits à moyens (e-)marchands.

Autre différence – et source de complémentarité: l’implantation géographique des deux sociétés. Ogone était surtout présente en Europe tandis que Global Collect disposait également de filiales sur les continents américains et asiatique.

Désormais, les deux sociétés opéreront en tant qu’entité unique, sous une même appellation, au départ de deux sièges: Bruxelles et Hoofddorp.

L’effectif belge avoisine aujourd’hui les 300 unités. Les équipes R&D, elles, ont été fusionnées et opèrent désormais en mode virtuel à partir des deux sièges. “Aucune équipe opérant sur un produit n’opère exclusivement à un seul endroit”, souligne Pascal Dehenain, directeur marketing pour l’Europe.

 

Ingenico ePayments en chiffres

effectifs globaux: 800 personnes

présence: 170 pays

méthodes de paiement supportées: 150

Progression de l’e-commerce en 2015

  • Belgique: + 23,8%
  • France: + 9,6%
  • Allemagne: + 12,4%
  • Royaume-Uni: + 13,1%
  • Pays-Bas: + 7,9%
  • moyenne européenne: + 12,5% (Source: E-Commerce Europe)

Flux e-commerce transfrontières

Principaux clients étrangers d’e-marchands belges : français: 11,1% ; britanniques: 6,3% ; hollandais: 5 %.

– Achats de consommateurs belges à l’étranger: aux Pays-Bas: 21,6% ; en France: 9,3%; au Royaume-Uni: 0,9%

Modes de paiement mobile utilisés en Belgique

smartphone: 8,2% du total des transactions; tablette: 6,6%

Au-delà du nouveau patronyme, quels sont les changements ou évolutions à attendre en termes de produits et de services?

En fusionnant les deux sociétés et leurs produits, Ingenico veut offrir un catalogue fonctionnellement plus large aux clients, quelle que soit leur taille.

Ingenico ePayments parie sur des solutions de paiement électronique couvrant un maximum de contextes: paiements via terminaux fixes, via dispositifs mobiles, en mode multi-canal (points de vente, Internet…). Elle fait ainsi valoir sa capacité à proposer 150 méthodes de paiement différentes (en additionnant tous ceux utilisés, de manière hétéroclite, dans les divers pays – Visa, MasterCard, Ideal, Paypal…).

Deux potentiels seront développés plus particulièrement à l’avenir: le mobile et l’omni-canal. Sans oublier des solutions de détection et de gestion des fraudes.

Côté mobile, la société annonce par exemple l’arrivée de solution Ingenico Connect, “premier résultat de la fusion entre Ogone et Global Collect”. Elle sera dévoilée au prochain Mobile World Congress de Barcelone. Il s’agit d’une API que les développeurs pourront intégrer aux sites marchands afin d’autoriser une généralisation des paiements électroniques et mobiles.

Côté omni-canal, la société propose des solutions qui mettent par exemple en oeuvre le principe de “tokenisation” qui permet à un client de s’identifier de manière unique, quel que soit le “terminal” qu’il utilise pour effectuer son paiement (fixe, mobile, en-ligne, sur site…). Il devient ainsi possible, par exemple, d’amorcer la transaction sur un site Internet et de la finaliser en allant prendre livraison du produit dans un point de vente. “C’est une solution très utile pour faciliter par exemple le click & collect…

Pascal Dehenain (Ingenico ePayments): “Nous lancerons plus tard des solutions omni-canal pour des marchands de plus petite envergure.”

Toutefois, dans l’état actuel des ventes, Ingenico ePayments ne vise encore, à cet égard, que des grands points de vente et les grandes chaînes et enseignes (minimum 50 points de vente physiques). Un accord a par exemple été signé avec la chaîne française Picard, spécialisée dans les produits surgelés. “D’autres projets sont en cours de négociation avec des grands retailers”, indique Pascal Dehenain. Aucun client belge n’est encore signalé.

Ingenico ePayments envisage-t-elle d’élargir sa cible et de proposer des solutions omni-canal à des acteurs de moindre envergure, eux aussi en attente de solutions qui leur permettraient de mieux marier commerce conventionnel et e-commerce? “Pour l’instant, nous le faisons pas dans la mesure où la plate-forme de gestion des transactions à mettre en oeuvre est lourde et complexe mais, à terme, nous proposerons des plates-formes plus souples, qui sont d’ailleurs déjà en cours de développement. L’un des secteurs intéressés est par exemple le fashion retail.”

La catégorie d’e-marchands visés serait alors des enseignes comptant de 10 à 50 magasins.