Euro Space Center: pour spationautes d’un jour

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Par · 25/01/2016

L’Euro Space Center de Redu s’est doté, depuis plusieurs mois, d’une animation en réalité virtuelle qui permet aux visiteurs et aux stagiaires de simuler une petite promenade pédestre sur la surface lunaire ou martienne. A terme, la réalité augmentée devrait autoriser d’autres scénarios plus complexes.

La mise en scène y gagnerait sans doute par un bon petit dépoussiérage mais l’animation virtuelle imaginée pour les visiteurs et stagiaires de l’Euro Space Center à Transinne/Redu a le mérite de les plonger dans des sensations extra-terrestres. Ils peuvent en effet simuler une marche sur le sol lunaire et, depuis quelques mois, sur le sol martien grâce à un dispositif qui allie siège articulé, qui permet de simuler la gravité lunaire ou martienne en imposant des bonds en apesanteur à chaque pas, et casque de réalité virtuelle Oculus Rift.

Le paysage en 3D qui s’affiche sur l’écran du casque a été reconstitué sur base d’images réelles de la surface de la planète.

Les mouvements imprimés par le visiteur au siège pour “marcher” sont analysés en temps réel par une caméra Kinect, fixée au siège, et pilotent les images qui défilent sur la visière du casque, afin de rendre l’expérience la plus réaliste possible (hauteur des bonds en apesanteur, vitesse d’évolution dans l’espace…).

Le réalisme a toutefois ses limites, notamment pour des raisons de puissance de calcul – tant au niveau de la capture de mouvement de la Kinect que de l’ordinateur qui traite le signal et doit le corréler avec les images affichée

Au fil du temps, Vigo Universal, qui est l’auteur de cette animation virtuelle, continue de travailler au scénario et aux visuels, en affinant la qualité des pixels et la précision de l’animation. De nouveaux ‘objets’ ont ainsi été rajoutés, tels qu’un module lunaire (le fameux LEM). La vision simulée de la terre a gagné en précision, jusqu’à autoriser l’animation des zones nuageuses.

Dans la version Marswalk, le petit scénario inclut le projet de base martienne de la NASA ou encore le “rover” qui sera envoyé sur la surface martienne à l’occasion de la mission d’exploration robotisée “ExoMars” que prévoit l’ESA pour 2018.

L’Euro Space Center en quelques chiffres

Le site accueille environ 40.000 visiteurs par an et quelque 28.000 stagiaires (des jeunes de 7 à 18 ans qui viennent découvrir le spatial pendant une période variant de 1 à 5 jours).

Côté “simples” visiteurs, environ 6 personnes sur 10 s’essaient à la Moonwalk ou Marswalk.

Côté stagiaires, tous ceux qui restent plus d’un jour font l’expérience virtuelle.

 

Pour rendre l’expérience plus réaliste encore, d’autres éléments seront sans doute rajoutés, tels que la simulation des traces d’eau détectées récemment à la surface de la planète rouge. Le scénario pourrait ainsi inclure demain une micro-animation d’épanchements de perchlorates.

Les responsables de l’Euro Space Center attendaient à cet égard avec impatience la sortie de la nouvelle version du casque Oculus… Ils espèrent aussi que les progrès de la technique permettra de plonger les visiteurs dans un réel environnement immersif enveloppant. Jusqu’ici, en effet, l’astronaute virtuel ne peut par exemple voir le sol ou visualiser ses jambes. Déroutant…

Réalité augmentée

L’Euro Space Center envisage d’ajouter une nouvelle animation de type réalité augmentée. Dans l’espace aujourd’hui existant, un mur d’escalade permet de simuler une sortie dans l’espace en apesanteur. Le mécanisme qui permet aux visiteurs d’évoluer à la verticale sur ce mur est encore rudimentaire (systèmes de contrepoids). L’idée serait de munir l’intrépide d’un écran simulant diverses interactions, par exemple pour effectuer l’installation ou la réparation d’un panneau solaire sur la station spatiale ou un engin galactique quelconque…