ActiveMe: pas de VR sans dose de créativité

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Par · 25/01/2016

ActiveMe, “studio créatif” de Louvain-la-Neuve, a depuis quelques années déjà inscrit la réalité virtuelle et augmentée à son catalogue d’outils à destination d’agences et des départements marketing de sociétés. Médias, événementiel, promotion immobilière… Les marchés s’ouvrent. Et pas qu’en Belgique.

ActiveMe, basée à Louvain-la-Neuve, se définit avant tout comme un studio créatif, spécialisé dans les réalisations interactives, voire immersives.

Une équipe multidisciplinaire, composée de développeurs, d’artistes graphistes mais aussi d’un spécialiste en robotronique, développe des concepts et solutions qui s’installent sur ordinateurs, sur mobiles mais aussi dans des installations “out of room” de type 4D – autrement dit du contenu 3D combiné à des plates-formes articulées et autres dispositifs en tout genre accentuant le réalisme. Le scénario et le mode de réalisation peuvent évidemment varier selon les désidératas du client final mais l’un des concepts que tente de privilégier la société est celui du “phygital”. Autrement dit, une mise en scène où la réalité virtuelle vient s’ajouter au réel au lieu de le remplacer et de l’occulter, où le lien avec le monde physique demeure présent, même a minima.

Les réalisations d’ActiveMe s’appuient sur divers types de matériels et de solutions technologiques: depuis la table, la borne ou le mur interactif jusqu’à la réalité augmentée ou virtuelle, via smartphone ou casque.

En AR/VR, certaines de ses réalisations ont par exemple déjà pris leurs quartiers au coeur de galeries ou centres commerciaux, afin d’y apporter une animation nouvelle. Ainsi la société y a-t-elle déjà proposé aux passants d’expérimenter virtuellement une confrontation avec… des dinosaures ou encore un saut en parachute, via la solution Fly To Rio, réalisée à l’origine pour un annonceur lors de la Coupe du Monde (simulation de vol en hélicoptère au-dessus de Rio avec saut en parachute pour atterrir au cœur d’un stade, devant l’équipe belge de foot!).

La VR (re)joue la sécurité

Marchés-cibles: le marketing, les médias, l’événementiel, l’animation ludique mais aussi la promotion immobilière.

“Nous ne nous positionnons pas sur le terrain du gaming ou des jeux vidéo parce que ce marché est déjà occupé par de gros acteurs. Nous travaillons essentiellement pour des agences évoluant dans le monde des médias, du genre Havas, et pour les départements publicité et marketing”, souligne Dimitri Themelis, directeur commercial de la société.

Sa clientèle se compose dès lors essentiellement de marques et de sociétés qui veulent marquer les esprits par des campagnes de promotion originales. Parmi elles, Renault, Coca Cola, KPMG, Deloitte…

Dimitri Themelis (ActiveMe): “Au-delà de l’effet “waouh” de la VR, ce qui importe surtout est, d’une part, de permettre au consommateur de vivre une expérience avec la marque et, de l’autre, de jouer la viralité, via intégration avec les réseaux sociaux.”

Plus récemment, la société de Louvain-la-Neuve a réalisé un projet de simulateur de conduite virtuelle en environnement urbain pour l’IBSR. Une installation mi-virtuelle mi-physique puisque le conducteur est invité à prendre place à bord d’un simulateur bien réel, avec volant et pédales. L’objectif, via les scénarios virtuels simulés, est de “mesurer” le comportement du conducteur dans diverses situations, de relever les infractions, erreurs de conduite… et de les analyser ensuite “d’un point de vue quasi scientifique”.

Moderniser et rendre les simulateurs de conduite plus immersifs…

L’initiative s’insère dans une campagne itinérante à destination des jeunes conducteurs.

“L’IBSR disposait déjà d’un simulateur mais assez classique avec des écrans disposés à 360°. Pour améliorer le concept, nous avons développé une solution pour casque de réalité virtuelle Oculus.”

Cette première réalisation pour l’IBSR pourrait être suivie d’une version plus évoluée où la réalité virtuelle permettrait par exemple de simuler l’effet de la boisson en projetant une image floue sur le casque du virtu-conducteur.

Une version adaptée pourrait également être utilisée par une compagnie d’assurances luxembourgeoise mais cette fois à des fins d’information et de sensibilisation aux implications d’incidents variés de circulation. Du genre: tel comportement risque de déboucher sur tel incident, anodin à plus grave, avec tel dégât matériel ou physique… “L’analyse des comportements de conduite permettrait alors aussi d’adapter le plan d’assurance”, estime Dimitri Themelis.

Quasi comme chez soi

Un autre marché pour lequel ActiveMe imagine également des applications de réalité virtuelle est celui de l’immobilier. La société vient de signer un contrat avec une société immobilière afin de rendre plus réalistes les visites d’appartements à louer ou vendre. “Ces solutions intéressent aussi bien les bureaux d’étude que les promoteurs”.

Pour ce genre de solution, ActiveMe a recours à des dispositifs CardBoards, dans lesquels se glissent de simples smartphones. “Nous les préférons, dans ce contexte-là, à des casques du genre Oculus Rift parce que ces derniers sont onéreux et ne sont pas encore disponibles pour le grand public mais aussi parce que les smartphones sont synonymes d’audience de masse.”

La visite se fait en réalité virtuelle: l’utilisateur n’a qu’à orienter son casque CardBoard dans la direction de son choix pour que le gyroscope du smartphone le fasse évoluer dans la direction voulue au sein de l’espace reconstitué au départ de plans 3D d’architecte.

Le secteur de la promotion immobilière sera également l’un des débouchés espérés lors d’un voyage d’exploration qu’ActiveMe réalisera bientôt, avec le soutien de l’Awex, au Qatar et à Dubaï. Un marché avide de nouveauté et dont le dynamisme en matière de constructions pourraient offrir de nouvelles perspectives à la société. “Nous voulons nous y positionner rapidement. D’autant plus que ces marchés ne sont pas effrayés, à l’opposé de ce qui se passe chez nous, face aux budgets que suppose encore la VR…”

Pour séduire, ActiveMe revisitera sans doute certaines de ses réalisations-phare. Pourquoi pas une simulation de huit aérien au coeur d’un mall qatari ou un saut en parachute virtuel, effets physiques inclus, au départ de la tour Burj Khalifa, avec une découverte aérienne des plus beaux endroits de Dubaï?