Creative Wallonia Engine: moteur à tout faire (tourner)?

Portrait
Par · 27/11/2015

Creative Wallonia Engine. Késako?

En fait, ce CWE est le fruit d’une opération de transformation effectuée par la sprl Fostering Ideas, qui fut notamment à l’origine des initiatives Nest’Up (“accélérateur” de start-ups et fonds pre-seed LeanFund). En fin d’année dernière, la sprl s’est muée en une entité baptisée Creative Wallonia Engine.

Avec de nouvelles ambitions au programme, en bonne partie adoubées par les autorités publiques wallonnes puisqu’elle a décroché des moyens non négligeables lors de la distribution des fonds Feder.

Pour rappel:

  • 3,225 millions pour l’axe accélérateur de start-ups – autrement dit Nest’Up qui veut aujourd’hui rayonner davantage sur l’ensemble du territoire wallon – après Liège, Nest’Up plante la tente cet automne à Namur (relire nos articles ici et ici) avant d’espérer organiser des sessions à Charleroi, Mons ou Tournai (trois noms cités à simple titre indicatif par Olivier Verbeke)
  • 1,3 million d’euros pour des activités de “growth hacking” – en français, accélération de croissance pour start-ups:
  • 1,5 million pour un living lab.

Son but, tel que formulé dans ses statuts: “promouvoir l’économie créative et la transformation de la société wallonne grâce à la valorisation de la créativité de l’innovation ouverte, en particulier dans le domaine de l’éducation, de la recherche, de l’entrepreneuriat et de la culture.” Rien moins que ça…

Avec autorisation de mettre en oeuvre “toute initiative, moyen ou outil permettant de diffuser et/ou de développer des méthodes nouvelles ou existantes basées sur la créativité.” Cela inclut des activités de sensibilisation, de formation, mais aussi de l’“accompagnement” d’acteurs tiers.

Asbl publique

David Valentiny: jouer les “courroies de transmission” vers les autres acteurs – pôles de compétitivité, CEI (centres d’entreprise), hubs créatifs, incubateurs…

Derrière le nom de Creative Wallonia Engine se cache une entité, créée sous forme d’asbl publique, et devant “assurer la gestion et le développement du programme Creative Wallonia, développer des actions de pointe dans le domaine de l’innovation, et en diffuser les pratiques dans le système économique wallon” afin de le “doter d’une culture et de pratiques prospectives.”

Parmi les moyens qu’elle compte mettre en oeuvre, citons l’organisation d’accélérateurs de start-ups, la création de “nouveaux espaces d’innovation”, la mise sur pied de divers “événements” (des fab labs thématiques, par exemple – l’idée en est émise dans le rapport du Conseil du Numérique)…

En novembre 2014, Jean-Claude Marcourt en donnait la définition suivante: “un laboratoire d’hybridation des savoirs et des talents, une rampe de lancement de projets-pilote concrets aux coûts modérés, conformes à des méthodes qui ont déjà leurs preuves à l’étranger”.

Le président de Creative Wallonia Engine est David Valentiny, anciennement à la tête d’IDcampus à Liège, mais aussi ancien conseiller technologique de Jean-Claude Marcourt.

L’administrateur délégué est Olivier Verbeke (Nest’Up).

Outre les 4 membres “constituants” que sont Ben Piquard, Olivier Verbeke, Simon Alexandre et Damien Van Achter, le conseil d’administration inclut des représentants du gouvernement wallon, des experts académiques et plusieurs entrepreneurs. Divers “observateurs” sont autorisés à assister aux réunions du c.a. A savoir des représentants de la DGO6, de l’Awex et de WBI (Wallonie Bruxelles International).

Cette asbl, à terme, deviendra filiale de l’AEI (Agence pour l’Entreprise et l’Innovation). On l’a vu, elle a récemment été  “pérennisée” (lisez: reconduite jusqu’en 2019) par le gouvernement, sur base de financements Feder.

Reste à savoir si l’asbl CWE sera chargée d’agir dans tous les domaines que couvre potentiellement le programme Creative Wallonia.

Car, comme le disait le communiqué émis à cette occasion, “ce programme d’économie créative s’est immiscé dans de nombreux secteurs et disciplines de la société wallonne: des technologies nouvelles, terreau fertile d’idées novatrices, au design industriel, de l’industrie du cinéma à la pratique gastronomique ou, encore, des sciences du vivant et de la santé aux filières de l’ingénierie.”

Le spectre est large, dense, voir diffus.