EUVR: les enthousiastes de la réalité virtuelle veulent se coaliser

Portrait
Par · 27/10/2015

Une nouvelle “marque”, un étendard européen du secteur de la réalité virtuelle, est peut-être en train de naître. La jeune asbl EUVR.org se propose en effet de fédérer ou en tout cas de réunir en un écosystème virtuel les divers réseaux et communautés qui, à travers l’Europe (Bruxelles, Londres, Amsterdam…), organisent des activités, des réunions, des conférences destinées aux sociétés, porteurs de projets, développeurs ou simples passionnés de réalité virtuelle.

En Europe, 55 Meetups ont été consacrés à ce thème dans 40 villes (17 pays concernés). 11.000 personnes se sont enregistrées – pas forcément toutes actives. En Belgique, si l’on prend comme point de repère le répertoire des membres Meetup, la communauté be.VR compte 520 adhérents.

Une opportunité à saisir

La réalité virtuelle implique de multiples disciplines et fait surgir de nombreux défis — sécurité, interactivité, économie des objets connectés, vie privée…, souligne Juan Bossicard, l’un des “VR enthousiasts” à l’origine de la création de EUVR.org et par ailleurs business manager ICT & Creative Industries chez Impulse. “L’industrie devra se structurer pour adresser ces nouvelles problématiques. Une réglementation européenne sera sans doute nécessaire. Il faut encore y ajouter l’arrivée de nouveaux acteurs, venus de divers horizons. Des acteurs qu’on ne soupçonne sans doute pas encore… Il est donc évident qu’on a besoin d’une association unique en Europe.”

Une association qui, dès le départ, veut jouer habilement avec l’argument commercial. La réalité virtuelle est encore un secteur quasi-élitiste, ésotérique. Pour percer, elle devra se créer une audience, un public d’acheteurs (privés ou professionnels) le plus large possible. “Pour vendre la VR, les acteurs ont besoin de se reposer sur la communauté des participants aux Meetups dédiés à la VR. Et ce, pour y faire la promotion de leurs solutions auprès d’un public d’early adopters. Il y a là, clairement, une valeur pour les marques…”

L’appel du pied ne concerne pas uniquement les grandes marques internationales – américaines ou asiatiques. “Les distributeurs d’équipements et de contenus devront s’appuyer sur des créateurs locaux pour attirer les gens vers la VR.”

Juan Bossicard (Impulse): ““Les distributeurs d’équipements et de contenus devront s’appuyer sur des créateurs locaux pour attirer les gens vers la VR.”

La “marque” EUVR, elle, semble être en bonne voie de concrétisation. Les communautés informelles de la VR à Stuttgart, Berlin, Munich ont déjà adopté ce patronyme commun. Chez nous aussi, la communauté be.VR est en passe de se “re-brander” en EUVR Belgium. L’espoir est de voir d’autres communautés Meetup faire de même…

Manneken VR

Dans cette mouvance naissante, Bruxelles a bien l’intention de devenir la capitale de la “VR”. Ce n’est pas un hasard si le premier hackathon consacré à la VR, sous licence VR Hackathon USA, se déroulera dans la capitale en janvier prochain (lire notre article), si l’on retrouve dans la nouvelle asbl EUVR.org plusieurs initiateurs et animateurs de la communauté BE.VR et si des contacts internes, du côté de Microsoft, entre Bruxelles et la Corp., ont lieu en ce moment en vue de faire de la réalité virtuelle l’un des deux axes de positionnement du MIC (Microsoft Innovation Center) de Bruxelles — l’autre axe étant celui de l’e-santé.

Bruxelles, au sens géographique du terme, ne fera pas cavalier seul. La communauté be.VR inclut en effet aussi bien des acteurs bruxellois que wallons et flamands. Et si l’initiative be.VR est née, au départ, sous l’impulsion d’Impulse, les regards se tournent aussi, avec insistance, du côté par exemple du cluster wallon Twist pour que l’action soit trans-régionale.

“Le message que nous voulons faire passer”, explique Juan Bossicard, “est que Bruxelles prend la réalité virtuelle au sérieux. La Belgique compte de nombreuses sociétés qui sont actives dans ce domaine. Nous pouvons nous appuyer sur une expertise variée, en pointe. Bruxelles peut devenir la capitale de la VR [virtual reality] comme Barcelone est devenue la capitale du mobile, Londres celle du cloud et Dublin le point d’ancrage des entreprises high-tech au travers, notamment, du Web Summit…”