TradyCloud: premier essai avant le rêve californien?

Hors-cadre
Par · 14/09/2015

15 ans à peine et – déjà – l’envie d’ici 3 ans, une fois ses études secondaires terminées, de s’expatrier. Direction: la Silicon Valley et la création d’une start-up. “Parce que c’est là qu’on peut vraiment entreprendre.”

André Mathis, élève de 4ème (orientation sciences) à l’Institut Saint-Joseph de Saint-Ghislain, se fait développeur, une fois ses devoirs terminés. Il met en effet la dernière touche à une solution baptisée TradyCloud qui pourrait faire ses débuts commerciaux en fin d’année.

Portrait d’un représentant de cette nouvelle génération qui, de plus en plus jeune, rêve non plus d’aventure mais d’e-venture…

André Mathis dit avoir toujours été attiré par l’informatique. Sa passion pour la programmation a réellement pu se concrétiser en 2013 (il n’avait pas encore 14 ans) lorsque, faute d’avoir trouvé un club informatique dans la région, ses parents lui ont payé des cours particuliers avec un professeur. “Cela m’a permis de travailler sur des idées qui me venaient”.

L’une de ces idées a débouché sur l’appli TradyCloud (voir ci-dessous). Un autre projet, dont il ne veut encore rien dire parce qu’étant encore au stade de l’idée, pourrait prendre forme dans les prochains mois…

Réussir… ailleurs

La façon dont il voit son avenir proche? Terminer ses études secondaires, se donner également ces trois ans “pour mettre de l’argent de côté” afin de financer son projet d’expatriation en Californie. De l’argent qu’il espère notamment générer au travers de la solution TradyCloud.

André Mathis: “Je ne veux pas être un simple développeur. Mon objectif, c’est la Silicon Valley, lancer des activités…”

Dans l’état actuel des choses, il n’est pas tenté par la poursuite d’études. Pour lui, sa vie, dès 18 ans, ce sera l’entrepreneuriat. Bien plus donc que le statut de développeur. Et, à ses yeux, la Silicon Valley est le meilleur endroit où mettre ce scénario à exécution.

Pour ce faire, il a noué de premiers contacts, via Internet et via des forums, avec des personnes actives, en Californie, dans le monde des start-ups ou encore des business developers. Plus près de chez lui, il côtoie aussi de temps en temps des développeurs et de jeunes entrepreneurs du côté du MIC (Microsoft Innovation Center) à Mons et participe, à l’occasion, à des hackathons – il était ainsi l’un des participants au dernier MIC Summer Camp (au sein de l’équipe WikiTeach). “Je recommande, même aux plus jeunes, de fréquenter le MIC. On y est bien entouré et on y rencontre des développeurs professionnels…”

Par contre, participer au programme du Centre qui permet à des étudiants stagiaires de travailler sur des projets soumis par des entreprises ne l’intéresse pas. “Je ne veux pas être développeur. Mon objectif, c’est la Silicon Valley, lancer des activités…”

TradyCloud

L’idée, derrière l’application TradyCloud, est d’offrir aux commerçants et propriétaires d’établissements de diverses natures (restaurants, hôtels, espaces de relaxation…) une solution qui remplace le petit bloc-notes et crayon traditionnels d’un serveur ou d’un préposé à l’accueil.

L’appli TradyCloud propose de remplacer tout cela par un smartphone ou une tablette. Le principe? Dans un contexte de restauration, le mobile est manié- par le serveur ou par le client lui-même qui compose sa commande, en flashant simplement un code QR qui donne accès au menu. La commande est ensuite envoyée automatiquement vers la solution de back-office et/ou de gestion de caisse de l’établissement.

Autre fonction: la traduction du menu ou du service commandé. “Outil” utilisé? L’API Google, tout simplement. De quoi couvrir en principe quelque 90 langues. Sans que le commerçant ou l’exploitant doive intervenir. Avec toutes les réserves que cela peut comporter sur l’exactitude de certaines traductions…

“Mais c’est là une fonction utile, souligne André Mathis, par exemple lorsque l’on est à l’étranger. Il devient alors possible de commander dans sa langue maternelle et la commande arrive dans la langue de l’endroit à son destinataire.”

“Il a de la suite dans les idées”, nous confie un chef d’entreprise (secteur IT) qu’André Mathis est allé consulté. “La solution TradyCloud ne convaincra pas nécessairement les restaurateurs. Mais l’important, c’est qu’il ait eu une idée et qu’il l’ait concrétisée. Cela fait plaisir de voir des jeunes comme lui, trop rares, qui en veulent…”

Le secteur de la restauration est la première cible visée par ce jeune pré-starter. Avec l’objectif d’offrir aux exploitants un outil le plus simple possible, avec mise à jour automatique des menus. Au fil du temps, André Mathis envisage en effet une solution qui devienne plate-forme. Gratuite pour les clients, payante pour les exploitants (39,99 euros par mois).

Hébergée dans le cloud (un serveur TradyCloud situé chez One.com), l’objectif est aussi, à terme, d’intégrer l’application avec divers logiciels: gestion de commandes, de caisse, voire de back-office.

Un scénario plutôt élaboré pour un jeune qui, rappelons-le, entame sa 4ème année de secondaire. Il lui reste bien entendu bien du travail sur la planche: améliorer la solution, trouver preneurs, identifier des relais commerciaux, dénicher des partenaires pour l’intégration… Mais l’ambition est bien présente.

La version bêta de TradyCloud a été lancée en mars et a convaincu quelques bêta-testeurs du côté de Bruxelles dans le secteur des centres de détente. Si tout se passe bien, André Mathis espère lancer la version commerciale vers la fin de l’année.

S’il vise surtout, dans un premier temps, le secteur de la restauration, il envisage une série d’autres utilisations potentielles: “dans l’horeca, en ce compris pour du service en chambre à l’hôtel, dans les lieux récréatifs ou de délassement (balnéothérapie…), dans des lieux bruyants ou là où l’attente est longue pour passer commande. Par exemple en discothèque…”