Le Wagon Bruxelles monte en grade

Portrait
Par · 20/07/2015

Début juillet fut une date importante pour Le Wagon, cette initiative basée à Bruxelles qui se définit comme une “école de code pour entrepreneurs”. En effet, début juillet voyait non seulement s’achever la deuxième session de formation (20 apprenants, 10 projets défendus – voir le détail de certains de ces projets en fin d’article) mais impliquait aussi pour Le Wagon lui-même le passage d’une étape majeure: de simple projet, il passait le cap de la structure juridique et était conforté dans son rôle par la “maison-mère” française dont l’antenne bruxelloise est une émanation.

“Plus que jamais”, indique Anne Collet, co-pilote du Wagon, “Bruxelles est considéré par Paris comme le point d’ancrage pour tous les bootcamps organisés en langue anglaise. Cela nous conforte dans l’option que nous avions prise au départ.”

Le Wagon Bruxelles obtient en outre de Paris l’exclusivité pour les activités au Benelux. Voilà donc l’équipe locale chargée d’explorer les potentiels de la formule aux Pays-Bas et au Grand-Duché.

“Le Wagon Bruxelles est considéré par Paris comme le point d’ancrage pour tous les bootcamps organisés en langue anglaise.”

De semblables ateliers avaient d’ores et déjà été organisés, depuis quelques mois, côté francophone. Au programme: une explication sur le rôle que jouent les logiciels dans tous les domaines, un exposé sur les clés de compréhension de l’architecture de base d’une application Web et/ou mobile et des langages et environnements les plus utilisés aujourd’hui, ainsi que des explications sur la manière dont travaille un développeur ou une équipe de développeurs (en ce compris une introduction à la méthodologie Agile).

Destination Benelux – ou plus si affinités

Dans un premier temps, l’extension des activités se fera de manière prudente. Histoire, notamment, de limiter les frais. “Bruxelles demeure notre coeur d’activités mais nous voulons être suffisamment présents sur le territoire qui nous est désormais confié pour organiser des ateliers dans d’autres villes. En ce compris Amsterdam et Luxembourg”, indique Anne Collet.

Le Wagon permet à des novices de la programmation (ou à des apprenants ayant déjà des notions plus évoluées) de découvrir et de pratiquer l’algorithmique (langage Ruby), les concepts objet, les design patterns classiques, des techniques de prise en main de conception objet, frameworks Web, modélisation de bases de données SQL, intégration de librairies, versionning de code, de déploiement continu…

Objectif: offrir un tremplin vers le monde IT et l’aptitude à mieux concevoir un futur projet, lancer une start-up, ou s’insérer dans une équipe existante. A court terme, l’intention est de démarcher davantage la Flandre, notamment par le biais d’ateliers de sensibilisation et de pré-formation. Plusieurs sont d’ores et déjà programmés à Anvers et Gand. Amsterdam est aussi sur la liste.  [ Retour au texte ]

Relire les deux articles – ici et icique nous avions consacrés aux participations de la première session du Wagon, pour découvrir à la fois les projets qu’ils avaient imaginés et les acquis qu’ils avaient retirés de l’expérience.

“L’objectif est de capitaliser sur l’attractivité de Bruxelles. Investir, à court terme, dans l’organisation d’un bootcamp supplémentaire, délocalisé, serait trop coûteux mais nous comptons sur un partenariat fort avec Startup Bootcamp, qui est l’un des principaux incubateurs d’Europe.” (Ndlr: cet incubateur que l’on retrouve, en Europe, à Amsterdam et Eindhoven, Berlin, Londres, Barcelone et Madrid, Copenhague et Dublin a accueilli près de 250 start-ups depuis ses débuts en 2010, dont 215 ont terminé le programme et 174 sont aujourd’hui encore en activités).

L’exercice d’attraction vers Bruxelles ne se limitera pas au Benelux. Les principales capitales européennes sont également visées, toujours avec l’argument de formations à la programmation en anglais. Paris pousse en tout cas l’équipe dans ce sens.

Et, à cet égard, la machine s’était déjà mis en oeuvre d’elle-même. Dès le premier bootcamp, la participation de non-Belges était une claire tendance. Avec des participant(e)s venu(e)s parfois de loin: Espagne, Portugal, Allemagne, Canada… Confirmation lors de la deuxième session qui vient de s’achever: 50% d’étrangers . A signaler aussi, parmi les Belges, nettement plus de participants néerlandophones que lors de la première édition. L’effet, notamment, de l’entrée dans l’équipe de deux coachs néerlandophones.

La troisième session, qui débute le 17 août, a d’ores et déjà enregistré des candidatures cosmopolites: un New-Yorkais… d’origine finlandaise, une Mexicaine venue d’Amsterdam, un Indien…

Notons encore que pour mieux accueillir ces participants venus de loin, une structure d’hébergement devrait bientôt voir le jour dans le quartier Dansaert.

Quelques projets de la session 2

  • Macchiato: un projet qui se qualifie de solution de type “spin-off factory”; objectif: donner aux (grandes) entreprises les outils nécessaires à la détection des talents, porteurs de projets et entrepreneurs en puissance qui sommeillent ou rongent leur frein dans leurs rangs. Le processus s’effectue en trois étapes: identification les profils intrapreneuriaux de l’entreprise via des tests de personnalité gratuits via l’application Macchiato; stade de l’“idéation” (identification d’un besoin client, développement d’un MVP— minimum viable product— et d’un business model, présentation du projet au management; lancement d’intra-entreprise
  • Le côté pratico-pratique du Wagon donne naissance à des projets concrets…

    Wanted: une solution en-ligne pour étudiants jobistes destinée à signaler plus clairement aux employeurs éventuels leurs périodes de disponibilité; en début de semaine, les jobistes affichent simplement un planning remis à jour

  • FlatNinja: une application Internet de recherche de colocation ou de colocataire; la recherche se fait par critères; la solution devrait faire ses débuts commerciaux en septembre
  • Branch-ed: un outil d’accompagnement à l’e-learning, qui permet de structurer le parcours d’apprentissage et de mieux mesurer et gérer les progrès réalisés “et rester motivé tout au long de l’apprentissage en ligne”. En effet, soulignent les porteurs de ce projet, “près de 80% des gens qui commencent à apprendre une nouvelle matière en-ligne abandonnent avant même d’avoir atteint la moitié du cours. Ce pourcentage élevé d’abandons est dû à deux raisons principales: il y a beaucoup trop de contenus en ligne dépassés ou de piètre qualité et il n’y a aucun moyen d’en avoir une vue d’ensemble. Branch-ed peut être utilisé à la fois pour apprendre et pour créer des contenus en-ligne, des “branches”, autrement dit des parcours d’apprentissage exploitables par la communauté”
  • EOP (Event Organization Platform): une plate-forme de communication entre les municipalités et les organisateurs d’événements locaux; le site regroupe tous les événements se déroulant dans une zone déterminée; le projet sera tout d’abord déployé à Lille
  • SunnyRankings: un site de notation des employeurs par les employés (critère appliqué: le traitement “équitable” ou non des employés)
  • Crimpr: un outil de planning rapide sous forme de Google Maps pour grimpeurs, qui fournit de l’information instantanée sur les secteurs d’escalade alentours, telle que la météo, l’orientation, l’heure de coucher du soleil de la région, etc.  [ Retour au texte ]