Infrastructure IT de l’Administration wallonne: business is not usual anymore

Pratique
Par · 25/06/2015

La redistribution intra-belge des compétences institutionnelles a fait atterrir dans le giron des Régions, notamment la Wallonie, des rôles et missions jusqu’ici assumés par le fédéral. Avec tout ce que cela implique comme nouvelles compétences (humaines et techniques) à acquérir ou à “récupérer” du fédéral, de solutions et applications à (re-)développer, de ressources d’infrastructure à mettre en oeuvre. Avec certains couacs à l’allumage dus à un timing trop serré et/ou pas assez bien évalué (ou “contractualisé”). Certains problèmes d’applications de perception fiscale en ont été l’un des symptômes.

Au-delà de ce phénomène intra-belge, une autre source majeure de nouveaux projets et chantiers sera la mise en oeuvre du Plan Marshall 4.0 et du Plan numérique (en fonction des priorités qui seront décidées dans les mois à venir).

Surcroît de services

Par ailleurs, le DTIC (département IT du SPW) a commencé à travailler pour des clients autres que les Administrations qui étaient, jusqu’ici, ses clients exclusifs.

Thierry Bertrand: “Avant d’augmenter le nombre de services à délivrer par l’infrastructure, il faudra la renforcer afin de pouvoir être à même de les supporter.”

Il est par exemple devenu fournisseur de l’eWBS (agence de simplification administrative) dans le cadre du déploiement de la BCED (Banque Carrefour d’Echange de Données) et de divers projets de dématérialisation (par exemple, celle du permis d’environnement de classe 3 – travaux d’aménagements privés ou commerciaux).

“Nous avons fait évoluer les développements initiaux vers quelque chose de plus robuste et d’instanciable”, déclare Thierry Bertrand, directeur du DTIC. “Nous avons repris en mains la gestion de l’ESB développé au départ par l’eWBS, ajouté des fonctionnalités, une capacité de monitoring, des garanties SLA… Nous sommes aussi devenu, avec l’eWBS, un fournisseur des TEC dans le cadre du projet TEC IT Easy pour le volet accès aux données nécessaires à l’octroi de tarifs préférentiels…”

Dans certains cas, ces services prestés par des tiers, assumés en back-end par l’infrastructure du DTIC, imposent un renforcement de cette dernière. Par exemple pour garantir une disponibilité ou une accessibilité des données en mode 24×7.

Plus souple et plus solide

Interrogé sur les priorités qu’il identifie en termes de renforcement de l’infrastructure, Thierry Bertrand pointe notamment la nécessité de mieux prendre en compte le phénomène des schémas d’utilisation mobile et les capacités de stockage.

Source: FEB

La mobilité qui, pourtant, est devenue un phénomène indissociable de l’utilisation de l’informatique reste encore le parent pauvre au sein de l’Administration wallonne. “Il n’y a pas encore eu de mouvement intense dans ce sens alors que la demande, elle, est importante. Notamment en termes d’aptitude à accéder et à utiliser les outils IT à tout moment, en déplacement…

A l’heure actuelle, les applications sont encore fort peu optimisées pour un usage mobile ou simplement en mode Web. Et ce, même pour des usages “internes”, tels qu’une prise de notes et un accès aux bases de données par un fonctionnaire se trouvant sur un chantier. Pour ces utilisateurs, qu’il s’agisse de personnes travaillant sur des chantiers, de contrôleurs des services de taxes ou de la police domaniale, il faudra nécessairement faire évoluer l’infrastructure.”

Autre gros chantier bien dans l’air du temps: le renforcement des capacités de stockage. Notamment par une aptitude à fournir des capacités à la demande. Mais aussi et surtout une capacité à restaurer de manière rapide et fiable des données après incident. “C’est là un véritable défi pour une infrastructure aussi décentralisée que la nôtre…”

 

Relire aussi le premier de cette série de 3 articles consacrés au DTIC. Paru hier : “Thierry Bertrand: mettre le DTIC en capacité de répondre aux besoins”

Autres chantiers à poursuivre dans ce contexte stockage: la surveillance plus fine de l’impact des usages sur les volumes stockés et la modulation des modes de stockage (en fonction des types de données à stocker et des usages qui en sont faits). En la matière, l’objectif est de réaliser des économies par rapport aux choix posés jusqu’ici qui privilégient des supports de stockage offrant à la fois de grands espaces de stockage et des accès rapides. L’explosion des volumes aidant, le coût de ce mode de stockage commence à poser problème. Reste à convaincre les utilisateurs qu’ils devront, pour certains scénarios, sacrifier un certain degré de performances…

Consolidation des salles serveurs

Au rayon renouvellement ou consolidation de l’infrastructure figure un chantier majeur. A savoir: la consolidation et le déménagement des salles serveurs. “Nous disposons actuellement de 4 salles dans 3 sites mais qui sont insuffisamment équipés pour un fonctionnement optimal, notamment en termes de résistance à d’importantes coupures d’alimentation.”

L’objectif à terme – courant 2016 – sera de déménager et consolider trois des salles dans un seul et même espace nouveau aménagé au siège du SPW à Namur. Un autre data center restera opérationnel – en l’occurrence celui du site Perex. Les deux data centers serviront alors de sites mutuels de disaster recovery.

Cette consolidation des salles serveurs n’impliquera en rien une modification du contrat passé avec le partenaire d’hébergement externe (NRB). “L’objectif n’est en rien de se passer de lui”, insiste Thierry Bertrand. “Il demeure un partenaire indispensable, notamment pour garantir des capacités de stockage suffisantes et, plus particulièrement, pour les données exigeant une garantie de disponibilité optimale. Nous ne saurions par exemple, en interne, assumer la responsabilité d’une panne sur un environnement (applicatif) fiscal…”