Avis de lecteur – Former/conscientiser à l’e-commerce: mise au point de l’UCM et de Dominique Moraux

Hors-cadre
Par · 16/01/2015

AVIS DE LECTEUR – Dans notre article “Dour veut convaincre ses commerçants locaux des vertus du numérique”, Dominique Moraux, qui est à l’origine de la campagne, déclarait que “jusqu’ici, les initiatives ou mesures prises [afin d’amener les commerçants vers Internet] n’ont guère donné de résultat. L’UCM, par exemple, a organisé des formations mais sans grand succès. Les commerçants sont persuadés que ces formations ne sont pas adaptées à leurs besoins ou situations.”

Cette petite phrase a suscité une réaction du côté de l’UCM qui estime que ce jugement n’est pas représentatif de la réalité. Carol Dannevoye, product manager Commerce à l’UCM, indique par exemple que les 11 ateliers organisés, en 2014, sur des thèmes touchant à une présence Web des commerçants ont attiré plus de 325 personnes. “C’est la preuve que nos ateliers rencontrent les attentes ainsi que les objectifs que nous nous sommes nous-mêmes fixés.” Elle reconnaît et constate toutefois qu’il est difficile de conscientiser certains commerçants. “Certains ne sont pas conscients de l’importance qu’il y a pour eux à prendre le train en marche”. Et les faire changer d’avis ne s’avère pas particulièrement évident. A l’UCM, on estime dès lors plus important d’“avancer avec ceux qui le souhaitent.”

Les ateliers, indiquent encore, ont avant tout pour objectif de conscientiser les commerçants indépendants à la nécessité qu’il y a pour eux à avoir, à tout le moins, une présence sur le Web et de les informer correctement afin, parfois, de redresser certaines perceptions erronées. Celle, par exemple, que l’e-commerce, en soi, est une panacée pour les commerces de proximité.

Constat somme toute unanime

Dominique Moraux, pour sa part, tient à préciser le message qu’elle avait voulu faire passer. “L’UCM organise des formations à destination des commerçants afin de leur transmettre les bases nécessaires pour démarrer une présence en ligne.

Cette initiative a permis de toucher environ 330 commerçants et indépendants en 2014. Pourtant, malgré qu’il s’agisse de formations gratuites, les commerçants qui y assistent ne représentent qu’un petit pourcentage des personnes contactées.

Ces formations n’intéressent qu’un nombre limité de commerçants. A savoir, ceux qui réfléchissent déjà à la manière d’assurer une présence numérique et qui veulent en savoir plus. C’est-à-dire une minorité.

L’UCM reconnaît que la mobilisation des commerçants pose un réel problème. Ils disposent de peu de temps libre et la plupart d’entre eux ne se sentent pas du tout concernés par le numérique.

A Bruxelles, IZEO et Commerce-Academy, qui ont également organisé ce type d’initiatives en 2014, ont d’ailleurs rencontré la même difficulté.

Les formations organisées par l’UCM sont de type “one shot”. Il est impossible d’évaluer l’impact réel à plus long terme pour les participants, la qualité des solutions qu’ils auront mises en place et le bénéfice pour leurs activités.

C’est sur base de ce constat que le projet mis en place à Dour (lire l’article publié récemment dans Régional-IT) prévoit une autre approche:

– une véritable phase de conscientisation préalable, diffusée au travers d’organismes locaux en qui les commerçants ont confiance

– la volonté d’amener l’information “vers le commerçant”, plutôt que de lui demander de se déplacer

– un accompagnement du commerçant sur le long terme au travers de différentes initiatives.

Avant de pousser les commerçants vers une présence numérique coûteuse et basée sur une véritable stratégie digitale, il est souhaitable qu’ils testent tout d’abord des solutions simples et qu’ils en soient convaincus.”