Affairesàsuivre.be: vendre sa PME en-ligne

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Par · 11/12/2014

Une plate-forme Internet wallonne d’achat/vente de sociétés (catégorie: PME et TPE) a officiellement été inaugurée, cette semaine. Affairesàsuivre.be  se positionne comme un instrument complémentaire par rapport aux activités de la Sowaccess, filiale de la Sowalfin, qui se focalise sur la transmission d’entreprises.

Ici, le public visé par la plate-forme est celui d’indépendants, de petits commerçants, d’acteurs de l’horeca, d’artisans, de professions libérales et de patrons de PME dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas les 500.000 euros (deux-tiers des sociétés transmissibles en Wallonie ne dépasseraient pas ce seuil).

Partenaires de l’initiative: la Sowalfin, l’UCM et l’IFAPME.

Objectif: éviter le “déchet”. Autrement dit, toutes ces sociétés qui, pur diverses raisons, mettent la clé sous le paillasson, sont remisées au placard, faute de repreneurs. Autant de sources d’activités et de réservoirs de services qui s’en vont à vau-l’eau.

Thierry Evens (UCM): “Beaucoup d’entrepreneurs proches de la retraite n’ont pas de repreneurs en vue. Ils recourent encore principalement au bouche à oreille. Mais ce n’est plus suffisant actuellement pour trouver un repreneur.”

Le portail veut donner une meilleure visibilité à ceux qui tentent de revendre leurs activités – ainsi qu’aux entrepreneurs qui cherchent des opportunités de reprise.

Simplifier la démarche

 

Quelques chiffres

Une étude réalisée par le CEFIP (Centre de Connaissances du Financement des PME) indique que 30% des entreprises wallonnes sont potentiellement “transmissibles”. Total: environ 37.000 entreprises, “dont les dirigeants ont plus de 55 ans”.

Pour des raisons tant économiques que démographiques (vieillissement de population, problèmes de santé), ce nombre est en constante augmentation.

Une autre enquête, réalisée en juin 2013 à Bruxelles et en Wallonie par l’UCM et l’Unizo, avait quant à elle démontré que plus de la moitié des chefs d’entreprises interrogés envisagent une cession dans les 5 ans. Deux-tiers d’entre eux n’avaient pas encore identifié de repreneurs.

 

Le principe est simple. Sans forcément dévoiler son identité, le vendeur publie l’avis de mise en vente ou de recherche de repreneur. Le repreneur potentiel, lui, lance une requête parmi les diverses offres de vente. S’il en repère une qui l’intéresse, il se met en rapport avec le vendeur (ou son représentant) en lui envoyant un message via la plate-forme. Libre au vendeur de réagir ou non et d’activer le contact.

Outre la publication d’annonces de vente, le site propose également des conseils, des documents et adresses utiles pour le processus de transmission d’entreprise (guide pratique de la transmission, conseils pour évaluation d’entreprise en temps de crise, pièges à éviter lors d’une cession de société…). Le site propose aussi des outils en-ligne de “test” permettant par exemple au repreneur potentiel d’évaluer son degré de maturité, afin de mettre toutes les chances de son côté pour le rachat et la poursuite des activités, ou, au vendeur, de déterminer s’il maîtrise bien tous les aspects du processus de transmission.

Ceci n’est pas un audit

A noter toutefois que la plate-forme se contente de relayer les offres (et marques d’intérêt). Toute la partie négociation – et vérification de valeur – est laissée aux soins des acteurs qui entreront en rapport. Les outils et conseils proposés doivent les y aider mais la plate-forme n’intervient pas pour vérifier ou garantir le sérieux des personnes qui rentrent en contact, pas plus que la solidité des sociétés mises en vente.

Autre caractéristique du mécanisme mis en oeuvre: la protection de l’identité du vendeur. Le premier à devoir s’identifier est le repreneur potentiel. Le vendeur, lui, “a la liberté de se dévoiler ou pas et de donner suite ou non à la demande de contact.”