Pikeezy: et si l’achat mobile devenait (trop) facile…

Pratique
Par · 28/11/2014

In Fine Digital est une agence de publicité et marketing liégeoise, spécialisée en création multimédia, Web et mobile. Depuis plusieurs mois, elle s’est lancée dans le développement d’une appli de m-commerce (achats en-ligne via mobiles).

Pikeezy, qui fera ses réels débuts commerciaux dans les prochaines semaines (sur plates-formes iOS et Android), ambitionne de devenir une app d’achat et de paiement instantané qu’on dégaine au gré de ses sorties. Qu’il s’agisse de se payer un verre lors d’une manifestation culturelle ou festive, d’acheter un bien de consommation courante ou un vêtement dans un centre commercial ou, pour les organisateurs d’événements, d’activer la monétisation, via vente de petite resto, de souvenirs etc.

Il manquait des ingrédients…

Payer avec son smartphone (ou sa tablette) n’est pas encore une habitude ou pas forcément quelque chose de facile mais In Fine Digital, qui mijote son appli Pikeezy depuis deux ans, estime que la généralisation de ce concept est désormais une question de quelques mois. “Nous avons été retardés dans le lancement de l’appli par l’absence de moyens de paiement sur mobile. Ces derniers mois, de nombreux acteurs ont enfin fait leur apparition sur le marché belge”, déclare Benoît Hossay, associé-gérant de In Fine Agency. “Le dernier obstacle au lancement commercial de Pikeezy vient donc de tomber”. Et l’agence a veillé à multiplier les moyens de paiement: Paypal, PaySquare, Stripe, Ogone, SixDots, Seqr, Adyen, Sips, sans oublier un paiement via carte Bancontact/MasterCard.

L’idée de base est de permettre au client de passer commande au préalable, de la pré-payer, d’être notifié lorsqu’elle est prête et d’en prendre livraison sans devoir perdre du temps dans une quelconque file.

“Le seul fait d’attirer davantage de clients ou de consommateurs et de pouvoir les servir plus rapidement, en évitant les longues files à la caisse, est un argument très intéressant, que ce soit pour l’horeca, le retail ou les organisateurs d’événements”, souligne Benoît Hossay. “A tel point qu’ils n’hésitent pas à investir dans un comptoir ou dans un espace séparé où les e-consommateurs/clients peuvent venir retirer leur achat rapidos…”

Un achat planifié ou une envie soudaine et pas envie de faire la file pour prendre possession de l’objet ou du produit convoité? Pianotez sur votre mobile, payez anticipativement et – leitmotiv de l’appli – prenez livraison en doublant tout le monde.

Mais plus qu’une ‘simple’ appli permettant de commander et de payer sur mobile, Pikeezy se veut un instrument d’animation et de monétisation d’événement ou d’“instants de contact”. Car l’appli doit également servir d’incitant à l’achat et gommer tout ce qui ferait obstacle à l’achat-réflexe ou impulsif.

5 secteurs-cible

Le premier déploiement, en phase-pilote, de la solution Pikeezy a eu lieu à Anvers cet été lors des Aper’Eau, ces “apéros chic” du vendredi soir qui attirent nombre de participants dans divers endroits de la ville (de 2 et 5.000 participants par soirée).

Après l’expérience Aper’Eau, l’appli devrait faire ses réels débuts opérationnels, d’ici la fin de l’année, dans de nouveaux contextes. Outre le secteur des événements, In Fine Digital vise en effet quatre autres domaines: retail, centre commercial, municipalité et stade.

D’ici fin décembre, de premiers contrats devraient déboucher sur l’activation de l’appli Pikeezy par la chaîne de resto rapide Foodmaker et au shopping center de MediaCité à Liège.

Accrocher le client et ne plus le lâcher

L’appli multiplie les fonctions d’“activation” du client. La déclinaison retail propose par exemple du chat (avec le commerçant), une intégration avec les réseaux sociaux, la possibilité de poster des commentaires, d’attribuer des notes aux magasins, une fonction Promotions (avec par exemple réduction automatique sur un article acheté en-ligne pendant une période déterminée). Le commerçant, lui, a droit à du reporting et peut hiérarchiser les droits d’accès aux diverses fonctions dont disposeront ses différents collaborateurs.

Pour une implémentation telle celle qui a été faite pour FoodMaker, une intégration avec des balises beacon a été réalisée. Une borne installée par le magasin permettra de détecter dès son arrivée le consommateur qui vient prendre livraison d’une commande prépayée, de telle sorte que sa commande soit placée au tout premier rang du comptoir afin de lui éviter d’en prendre immédiatement livraison sans faire la file.

La version “event” inclut pour sa part une gestion d’agenda, la possibilité de gérer plusieurs bars, du geofencing (qui limite le potentiel de commande à un certain périmètre autour de l’événement)…

La version shopping center comportera un support pour la technologie beacon avec triangulation pour localiser avec précision un chaland et lui fournir de l’information concernant les commerces à proximité immédiate, ou encore des fonctions de gestion de carte ou points de fidélité.

Source: In Fine Digital

Deux autres déclinaisons sont en cours de préparation et de scénarisation stratégique. A savoir une solution à l’échelle d’une ville ou municipalité (gestion d’achats lors d’événements, dans de multiples magasins…) et un Pikeezy pour enceintes sportives (stades de foot, salles de sport…).

Dans ces deux cas, l’agence compte s’appuyer sur des partenaires pour réaliser les projets d’implémentation et pour enrichir le scénario monétisation. Ces partenaires interviendront par exemple pour le déploiement de points d’accès WiFi ou de beacons (le partenaire technologique privilégié à l’heure actuelle étant Cisco). Pour les déploiements en espace urbain, l’agence a passé un contrat de sous-traitance avec CityXplore qui a déjà déployé une solution à Ypres. Un projet-pilote démarre par ailleurs à La Haye avant la fin du mois et des contacts ont d’ores et déjà été pris avec Namur, Tournai ou la ville de Luxembourg.

Côté sportif, des contacts ont également été pris avec divers grands clubs belges, voire étrangers L’appli pourrait servir pour tout type d’achat dans l’enceinte d’un stade: petite conso, achats dans la boutique du club… Le volet monétisation/activation sera dynamisé par de la gamification via appli second screen (Benoît Hossay cite en particulier la solution développée par EVS à l’occasion du Mondial et revendue à Sporza qui pourrait donc faire office de partenaire). “On peut imaginer de multiples scénarios pour achat impulsif et pré-paiement. Par exemple, un concours permettant de désigner l’homme du match ou encore une promo sur la vareuse du joueur qui vient de marquer un goal et qui est offerte avec une réduction pendant quelques minutes…” Le maillot-fétiche sera préparé pendant le match et disponible, sans file, à la sortie.