Appel à projets Ecole numérique: 200 dossiers retenus

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Par · 30/09/2014

200 établissements d’enseignement bénéficieront de l’aide de la Région wallonne pour expérimenter de nouveaux usages pédagogiques basés sur les nouvelles technologies et servir ainsi de pilotes pour un déploiement à travers les divers réseaux d’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le futur équipement concernera en effet les écoles wallonnes – tous réseaux confondus – et les Hautes Ecoles à orientation pédagogique de la Fédération.

Pour rappel, un troisième appel à projets “Ecole numérique”, faisant suite à ceux de 2012 et 2013, avait été lancé avant les vacances. Plus encore que les deux premiers (et pour pallier à des besoins identifiés lors de ces deux premières salves), il avait pour objet de récolter des propositions de projets s’intéressant de plus prêt à l’aspect pédagogique du déploiement des nouvelles technologies dans le monde de l’enseignement. Autrement dit, comment utiliser au mieux et donner toute leur ampleur possible aux “outils” numériques (tablettes, tableaux interactifs/TBI, applications de collaboration, réseaux sociaux, “objets” connectés, enseignement à distance…).

Quelque 478 dossiers ont finalement été introduits. 200 ont été retenus et bénéficieront d’un financement.

La majorité d’entre eux (58%) concernent les écoles primaires de l’enseignement ordinaire et spécialisé. 82 projets concernent le secondaire, ordinaire ou spécialisé. 17 projets ont été retenus du côté des Hautes Ecoles (catégorie pédagogique) et 9 pour la promotion sociale.

Pour tous les goûts

Quels “scénarios pédagogiques” ont retenu l’attention du comité de sélection? Le menu est très varié.

Source: Ecole numérique

Plusieurs écoles du primaire s’intéresseront à l’acquisition de compétences permettant aux plus jeunes de maîtriser réellement les outils numériques et de les exploiter de manière active et non pas uniquement passive, notamment en promouvant la redécouverte des avantages de la programmation. L’une de ces écoles a par exemple choisi d’enseigner la programmation par le biais de la réalisation d’une bande dessinée ou d’un dessin-animé à l’aide du programme Scratch.

Des projets ont pris pour thème le développement de l’esprit critique de la jeune génération, ou encore l’adaptation des parcours et mécanismes d’apprentissage aux techniques numériques.

On y retrouve aussi des projets d’éveil aux sciences, d’exploitation spécifique des outils numériques pour apprendre l’histoire, les maths, les langues ou encore (selon les niveaux scolaires) la comptabilité en suivant de nouveaux chemins. Ou encore comment maîtriser les nouveaux outils quand on devient “communicateur”, producteur de contenus et/ou “source/relais de savoirs”.

Une école primaire compte explorer les potentiels des nouvelles technologies pour mettre en oeuvre le concept de “classe inversée”, chère notamment à Marcel Lebrun, de l’UCL. Le principe: “les élèves prendront connaissance de la partie magistrale du cours en amont de la phase d’apprentissage et les applications et travaux seront réalisés en classe.”

On retrouve également ce thème de la classe inversée dans des projets d’écoles secondaires. Notamment pour autoriser un apprentissage plus individualisé et explorer les potentiels d’une “pédagogie de projet”.

Une autre école primaire se tournera vers l’e-learning et l’utilisation de supports mobiles pour faire face aux besoins fort variables des élèves et oeuvrer dans le sens d’une individualisation des parcours d’apprentissage.

Dans le secondaire, on trouve, en plus des outils tels que les tablettes ou TBI, des scénarios d’utilisation pédagogique de “vidéocapsules” (notamment pour permettre aux jeunes de découvrir de nouvelles méthodes d’apprentissage et de nouveaux concepts tels que la classe inversée), des QR codes, des espaces collaboratifs…

L’apprentissage des cours à distance fait l’objet d’un autre projet, dans l’objectif d’aider les adolescents à appréhender un environnement qu’ils rencontreront potentiellement plus souvent au supérieur.

L’apprentissage actif est aussi au rendez-vous, avec par exemple l’exploitation des potentiels des capteurs en tous genres dans des classes de physique. Objectif: “réaliser des expériences scientifiques, collecter des résultats précis et les utiliser dans les cours de sciences”.

Les technologies numériques inspirent aussi d’autres projets dans l’intention de faire sortir l’école de son cadre traditionnel. Ainsi des enfants d’une école primaire se proposent de devenir “passeurs de savoirs informatiques au bénéfice des aînés pour lutter contre la fracture numérique et intergénérationnelle.” La tablette, elle aussi, est imaginée comme support de contacts intergénérationnels.

Plusieurs Hautes Ecoles qui forment les futurs enseignants ont, elles aussi, été retenues comme écoles-pilote (17 projets au total). Outre à la pédagogie pure et dure basée sur les nouveaux outils, les projets retenus touchent notamment à l’apprentissage collaboratif, à la manière de “faire des futurs enseignants des consommateurs critiques et des producteurs avisés de médias”, à la maîtrise des technologies mobiles, à l’utilisation du numérique comme support pédagogique à la diversité, à la conception de cursus et d’activités reposant sur les outils ICT.

La liste de tous les projets peut être consultée sur le site Ecole numérique. 

Parlons gros sous…

Pour rappel, une enveloppe globale de 77 millions d’euros a été constituée, qui servira à financer une nouvelle vague d’équipement numérique des écoles de la Fédération. 3,2 millions sur ce total seront consacrés au financement du matériel et de la connectivité à déployer par les écoles-“pilote”.

A cela s’ajoute encore une enveloppe provenant de la Fédération Wallonie-Bruxelles, destinée à financer la formation des formateurs. Au cours du premier semestre 2015, chaque école aura ainsi l’occasion de financer une personne-ressource qui, à raison de 4 périodes par semaine (l’enveloppe libérée ne va pas au-delà), veillera à la mise en oeuvre du projet, tant au niveau technique que pédagogique.

L’agenda

Dernière chose: quel sera l’agenda? L’avis de marché devrait bientôt être lancé par le SPW sur base des demandes de matériels et de logiciels rentrées par les écoles sélectionnées. Le travail, dans une certaine mesure, avait été “pré-mâché” par l’AWT qui, pour aider et guider les écoles dans leurs choix de solutions, avait défini une dizaine de “kits d’équipement”. Et ce, selon divers scénarios: demande de portables, de tablettes, de TBI, de projecteurs et périphériques. Chaque kit se veut une solution cohérente, proposant un équipement composé de matériels, logiciels et, dans certains cas, périphériques compatibles.

Au rayon tablettes, l’AWT avait proposé 3 kits: iOS, Android ou Windows. Les écoles semblent avoir donné la préférence à iOS. Environ 50% des commandes le concernent, les deux autres environnements se partageant quasi à égalité le solde.

Les écoles devraient réceptionner les équipements et commencer le déploiement dans le courant du premier semestre 2015.