Neerup: affichage socio-culturel en mode 2.0

Pratique
Par · 28/08/2014

Tout ce qui est mobilier urbain, depuis les abribus jusqu’aux… poubelles, peut désormais faire office de relais d’information dynamique et d’interaction entre le passant et une multitude d’acteurs. On l’a vu avec les poubelles de Londres ou encore avec les bornes de recharge JCDecaux, agrémentées d’écrans de 32” (pour affichage de messages publicitaires). Un autre type de mobilier urbain, tombé largement en désuétude, vient d’être remis au goût du jour par la jeune pousse liégeoise Neerup (“incubée” à La Faktory).

L’idée? Exploiter les anciennes colonnes Morris (1), en faire des supports d’affichage virtuel dynamique au service d’acteurs socio-culturels. Les premières de ces tours Neerup ont été inaugurées en mai à Liège avec le soutien de l’échevinat de la culture et de l’urbanisme de la ville.

(1) Les colonnes “Morris” doivent leur nom à l’imprimeur qui, dès 1866, avait acquis, pour le territoire de Paris, une concession sur ces colonnes publicitaires, imaginées au 19ème siècle. Réservées à l’origine à la promotion de spectacles ou de films, elles ont parfois été “dévoyées” au fil du temps, devenant des supports pour publicités commerciales.

Destinées à un usage de proximité, ces colonnes permettent aux acteurs de la vie (sociale, culturelle, associative) locale de diffuser – gratuitement – des informations les concernant. Des exemples? “Représentations théâtrales, concerts, brocantes, cours particuliers ou… chat disparu”.

La solution Neerup est spécifiquement dédiée à l’idée de redynamisation de la vie de quartier dans un esprit purement non mercantile: pas de publicité, pas plus que de campagnes d’information ou de sensibilisation régionale ou nationale – principe de proximité oblige.

Pour éviter publication “sauvage” de contenus à caractère commercial, un mécanisme de filtrage e de contrôle a été mis en oeuvre, précise Jonathan Gross, l’un des développeurs de la solution Neerup: “L’administratrice de la plate-forme est notifiée à chaque ajout d’affiche. Elle supprime dès lors chaque publication qui ne respecte pas la charte de l’utilisateur de Neerup. Par ailleurs, un bouton “signaler un abus” est prévu au bas de chaque affiche [virtuelle] et permet à tout utilisateur de signaler une affiche inappropriée à l’attention de l’administratrice de la plate-forme.”

Mais la solution ne se contente pas de cet affichage “passif”. L’interactivité, évidemment, ne pouvait être oubliée, au risque de passer totalement à côté des attentes du “citoyen 2.0”.

L’affichage se double dès lors d’une appli qui peut être téléchargée à partir de l’App Store (elle est destinée à la fois aux iPhone et iPad). L’appli renvoie le passant aux coordonnées de l’annonceur (géolocalisation), à son site Internet éventuel, et lui permet de partager et commenter l’information via les réseaux sociaux. Mieux, l’appli permet de visualiser l’ensemble des colonnes Neerup et, en cliquant, sur celle du quartier qui intéresse l’utilisateur, visualiser les annonces postées. De même, un annonceur potentiel peut ainsi créer sa propre annonce et la publier sur la colonne Neerup de son choix.

Voir la vidéo de présentation de l’application sur YouTube. 

A noter qu’une version Android est en cours de développement et devrait être disponible “d’ici 2 mois”. “Une version Web (accessible via smartphone ou desktop) est également en phase en développement et sera disponible vers la fin septembre”, ajoute encore Jonathan Gross.

Affiches basiques, affiches “enrichies”

L’appli – en ce compris la fonction de création et de publication d’affiche – est gratuite. Neerup compte monétiser son activité en rendant payantes des affiches “enrichies”, c’est-à-dire associées à des contenus multimédias (vidéos, contenus sonores, vente de tickets…), et en proposant des services pour gros utilisateurs (réalisation d’affiches, gestion et suivi de l’efficacité de l’opération de “collage”…)

Liège disposera de 38 colonnes Neerup, disposant au départ d’un répertoire global de 500 affiches.

D’autres villes ou communes pourraient suivre à l’avenir. Une annonce concernant Bruxelles pourrait intervenir d’ici la fin octobre.