Talents numériques: mieux trier ou mieux former?

Hors-cadre
Par · 08/05/2014

Technofutur TIC avait organisé, en décembre 2013, un séminaire sur le thème “Vers une école privée Internet?”. Lors d’un des panels, Brice Leblevennec d’emakina avait mis sur la table le problème de la pénurie de profils adéquats auquel le créneau des agences Internet est, selon lui, confronté.

“Il y a en Belgique une carence en formation pour diverses compétences numériques qui sont pourtant nécessaires dans le cadre du marketing du nouveau millénaire.”

Par exemple? “Des designers pouvant développer une approche holistique de la user experience. On ne peut se contenter de “simples” graphistes. Des gestionnaires de projet qui soient capables d’anticiper les risques que comporte un projet. Des analystes fonctionnels qui puissent anticiper le fonctionnement d’applications Web, évaluer tous les cas d’usage possible d’une solution e-commerce, par exemple, qui puissent définit et construire une stratégie numérique, un planning numérique. Aujourd’hui, on en est réduit à former nous-mêmes, pendant deux ans, quelqu’un qui vient du monde de la pub… Nos clients sont demandeurs de personnes pouvant superviser la vie de leur site, convertir des leads, analyser le trafic…”

Brice Leblevennec: “Trop de candidats n’ont pas d’atome crochu avec les métiers pour lesquels ils postulent.”

“Certains disposent certes de telles compétences mais apparaissent encore comme des amateurs comparés à la rigueur et au professionnalisme des étrangers”, estimait-il encore. “Nombre de ceux qui ont postulé chez emakina semblent s’être tournés vers les profils demandés sans avoir de réel atome crochu avec ces métiers. Ils cherchent un boulot mais ne sont pas intéressés, ils n’ont pas la flamme. Ce sont des chômeurs qui se contentent d’apprendre le mode d’emploi. Nous avons grandement besoin de passionnés car le travail est exigeant.”

Selon lui, il serait utile d’opérer une meilleure sélection lors de l’entrée dans les études [ce qui peut paraître contradictoire avec son constat d’un manque de candidats]. Mais l’objectif, toujours à ses yeux, serait de ne retenir que les passionnés, ceux qui ont des chances de développer la complexité de compétences nécessaires. Dynamisme et inventivité compris.

Cette sélection préalable, par contre, n’apparaît pas comme une bonne idée aux yeux de Benoît Lachamp, directeur de Sup Internet (Haute Ecole privée parisienne qui forme aux métiers du design, du marketing et de la technologie) qui participait lui aussi au débat organisé par Technofutur TIC. “Je suis contre un test initial car le but reste la formation. Même si vous n’avez pas de bagage avant de commencer les études. Ce n’est pas grave, si vous n’êtes pas motivé au départ.”