“TechnoGirls”: ah si seulement les filles savaient…

Hors-cadre
Par · 21/02/2014

C’est une première en régions francophone et germanophone du pays – alors que la Flandre vient de boucler la 6ème édition: ces 1er et 3 avril, Agoria organise, en collaboration avec divers partenaires (1), deux journées de sensibilisation “TechnoGirls”.

Objectif: promouvoir les études et les métiers techniques et technologiques [notamment l’information et le numérique] auprès des filles. Et ce, dès leur plus jeune âge puisque l’action concerne les sixièmes années du primaire.

Le constat est inchangé: il y a trop peu de femmes dans les métiers techniques et technologiques – et ce, quels qu’ils soient. Alors même que certains d’entre eux sont en pénurie de talents et de vocations.

La gente féminine se fait rare sur les bancs de l’école: moins de 15% dans les formations d’ingénieur; 3% dans les filières technologiques de l’enseignement qualifiant; 2,7% dans les études IT…

Convaincre par l’exemple

Pendant deux journées, de 450 à 500 élèves de 6ème primaire auront la possibilité de passer quelques heures dans des entreprises technologiques pour y découvrir les différents métiers techniques et technologiques qu’elles proposent et pour y entendre le témoignage de femmes qui y font carrière.

Les écoles pourront s’inscrire dès la fin des vacances de Carnaval via le site www.technogirls.be.

36 sessions d’information-découverte seront organisées par 9 sociétés (2 à Bruxelles, 7 en Wallonie). A savoir (par ordre alphabétique): Audi, Caterpillar, le Centre Spatial de Liège, Schneider Electric, SES Eupen, la Sonaca, Techspace Aero Safran, Valeo Vision et WOW Technology.

Pour préparer cette visite, les élèves auront droit à une séance d’information en classe, basée sur un kit d’outils de sensibilisation conçus par Planète Métiers. Après leur visite, un dossier pédagogique, reprenant les descriptions des métiers possibles dans les neuf entreprises, leur sera remis.

L’action se double d’un concours via lequel les élèves seront invité(e)s à réaliser une affiche “valorisant les femmes au sein des métiers techniques”. La meilleure création servira de visuel pour la prochaine édition 2015.

Agir tôt… et longtemps

Quoi de neuf, direz-vous – tant dans le constat que dans l’idée de mener une action de sensibilisation? Rien, de manière fondamentale. Mais simplement une conséquence d’un autre constat: la situation de déséquilibre des genres dans les métiers technologiques et la pénurie de talents et compétences perdurent, voire s’aggravent.

Thierry Castagne: “Nombre de métiers technologiques ont connu un forte évolution. Ils ne sont plus synonymes de conditions rébarbatives ou de force physique mais font de plus en plus intervenir intellect et services.” Informatisation et numérisation les rendent dès lors plus abordables par la gent féminine…

L’objectif de l’action est donc d’agir de la manière la plus directe possible. A savoir: en mettant les jeunes en contact direct avec les métiers. “Trop souvent, les jeunes choisissent leurs études sans savoir à quoi elles correspondent dans la vraie vie”, fait remarquer par exemple Thierry Castagne, directeur général d’Agoria Wallonie.

“Il faut mettre à l’honneur de nouvelles trajectoires que celles, influencées par les discriminations et les stéréotypes, qui se répètent de génération en génération”, déclare pour sa part Marie-Martine Schyns, ministre en charge de l’enseignement obligatoire. “C’est là un travail d’envergure qu’il faut mener dans la durée, au niveau de l’enseignement et de la formation professionnelle, en partenariat avec les familles et les organisations d’encadrement des jeunes.”

Le contact direct avec la réalité quotidienne des métiers et les femmes (et hommes) qui les ont adoptés doit aussi permettre de conscientiser, non seulement les jeunes, mais aussi leurs parents, voire leurs enseignants, qui n’ont peut-être pas perçu eux-mêmes combien nombre de métiers ont évolué et offrent des perspectives directement en ligne avec ce qu’attendent peut-être davantage les filles de leurs futures professions – notamment de la prestation de services, de l’utilité sociale, de l’inventivité. Christine Cambresy de Planète Métiers le résumait comme suit: “tout repose en fait sur la lisibilité métier. Il ne s’agit pas pour un jeune de décider s’il veut “faire de l’IT” mais plutôt de pouvoir appeler chaque métier, au sein de l’IT, par son nom.”

(1) Partenaires de l’opération: Les ministères francophone et germanophone de l’enseignement, la Direction de l’Egalité des Chances, le Studiekreis Schule und Wirtschaft, Plkanète Métiers et le CHOQ.