MeusInvest lance un incubateur pour start-ups ”en pré-amorçage”

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Par · 05/02/2014

Activ’Up est une initiative de MeusInvest qui crée ainsi au sein du groupe une nouvelle entité (au statut de société anonyme) davantage orientée start-ups. Un financement a été prévu pour au moins 5 années d’activités.

Opérateur du projet: le centre d’entreprise CIDE-Socran.

Objectif: ajouter une structure d’accompagnement à son éventail d’entités (qui aident généralement des entreprises plus “matures”) et viser de manière plus précise des start-ups qui en sont au stade du “pre-seed”, en “pré-amorçage”. A savoir: quelque part dans cette zone grise et semée d’embûches, de défis et d’incertitude qui sépare l’engouement des premiers pas et la recherche d’un financement conséquent auprès de professionnels.

A noter qu’en dépit du nom et des activités, il n’y aucun lien, aucune filiation, entre ce nouvel incubateur et la société ActiveUp, elle aussi basée à Liège, qui s’était créée voici une dizaine d’années pour accompagner des starts-ups.

Accompagner le “pre-seed”

L’initiative Activ’Up veut donc se positionner comme un maillon supplémentaire entre des programmes tels que les Boostcamp du MIC ou l’accélérateur Nest’Up, d’une part, et le lancement effectif d’une société (potentiellement) viable, d’autre part.

L’incubateur opérera comme lieu de maturation où les start-ups resteront un temps relativement court – de six à neuf mois.

Les start-ups qui pourront venir s’y faire accompagner auront un profil relativement typé:

  • avoir un projet déjà bien “ficelé”, présentant un caractère innovant et un fort potentiel de croissance
  • avoir imaginé un produit ou un service pouvant passer au stade de la commercialisation en quelques mois
  • avoir élaboré ou tout au moins esquissé un business model, mais qui n’a pas encore validé réellement son potentiel commercial et qui n’est pas encore mûr pour pouvoir espérer convaincre des investisseurs professionnels (business angels, capital-risqueurs, fonds d’investissement…).

Le programme s’adresse aussi bien aux projets Web ou high tech qu’à des start-ups nettement plus généralistes.

A l’issue du programme d’accompagnement, ces starters devraient donc être en mesure de démontrer qu’une clientèle existe bel et bien – si possible avec de premiers exemples de contrats à la clé -, que le positionnement commercial est viable et porteur et mérite donc de décrocher des financements conséquents (de l’ordre de cent milles euros et plus).

Coach et experts

L’accompagnement par un coach individuel et des experts, intervenant de manière ponctuelle sur des sujets pointus, aura pour objectif de les aider à dresser un plan commercial tangible (au-delà du business model théorique), à entreprendre les premières démarches vers des clients, à identifier la clientèle potentielle et à formuler un scénario financier qui explique clairement aux investisseurs potentiels l’usage qui sera fait des moyens demandés.

Ben Piquard: “Là où Nest’Up ou les Boostcamps font beaucoup de coaching collectif avec un peu d’individuel, Activ’Up mettra clairement l’accent sur du coaching individuel, en ce compris de l’accompagnement par des experts sur des sujets pointus.”

Activ’Up favorisera l’accompagnement individuel. Un coach sera ainsi à leur disposition deux jours et demi par semaine, ainsi que pour des conseils ponctuels à la demande.

Ce coach ne sera autre que Ben Piquard, par ailleurs directeur du MIC (Microsoft Innovation Center). Mais n’y voyez pas de collusion ou de mélange des genres – même si on le retrouve dans toute une série d’initiatives (en ce compris Nest’Up ou encore les CoWe – CoEntrepeneur Weekends).

Ben Piquard s’investira à mi-temps dans cet incubateur Activ’Up, en en faisant donc une activité nouvelle, en aval de ce que fait le MIC. Il n’y aura donc pas de “récupération” directe de starters par Microsoft, comme c’est parfois le cas entre les CoWe ou Nest’Up et les Boostcamps.

Il est chargé de constituer une équipe d’experts, puisés dans les effectifs du groupe MeusInvest, auprès du CIDE-Socran, mais aussi à l’extérieur du groupe.

Activ’Up se donne pour objectif d’encadrer “9 à 12 start-ups par an”.

Mode de sélection? En principe, à l’occasion de deux appels à projet par an. Une première évaluation sera effectuée à la fin de l’été ou au début de l’automne afin de modifier éventuellement la manière de procéder.

En guise de “bonus” pour nos abonnés, la liste des 8 premiers projets sélectionnés. Parmi eux des sociétés issues de Nest’Up et quelques nouvelles venues. Mais aussi une certaine ProchainBus.be dont nous vous avions déjà parlé.

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Premiers incubés

Le premier appel à projets a eu lieu en ce début d’année. Sur les quelque 50 candidats, 8 start-ups ont été retenues, qui en sont – plus ou moins – au même stade d’évolution. “Une bonne idée, parfois un business model déjà défini, mais pas encore de revenus réels et un besoin de cadrage”, résume Ben Piquard.

Voici les 8 projets retenus – par ordre alphabétique (le hasard de ce classement alphabétique fait que les deux premiers projets sélectionnés n’ont strictement rien de high-tech):

  • AlDento: des pâtes alimentaires “alternative” produites à base de farine d’insectes
  • B4After: idée de produit paramédical pour lutter contre la gueule de bois)
  • Flye: un dispositif de caméra volante
  • Foxi: une plate-forme qui se propose de mettre en relation directe ceux qui cherchent à découvrir et à s’adonner à des activités courtes qui répondent à ses centres d’intérêt ou besoins personnels et ceux (particuliers, entreprises, organisations) qui peuvent les proposer – depuis le bricolage jusqu’à la réalisation d’un gâteau en passant par la réparation de smartphones, l’apprentissage d’un mouvement de danse particulier, une visite du Parlement fédéral, ou la manière de mieux gérer son temps
  • Little Big Monkey; studio montois de conception de jeux vidéo
  • LoadStory: réseautage éphémère pour événements locaux
  • ProchainBus.be, start-up lancée par dont nous vous avons déjà parlé. L’appli permet de se renseigner sur les horaires de bus (un accord a été signé avec les TEC). Aujourd’hui, ProchainBus désire faire évoluer son appli pour lui donner une autre dimension (par exemple faire du trajet en bus une expérience “gamifiée”)
  • We Are The Models: un site Internet qui permet de faire ses choix vestimentaires en se comparant à des personnes présentant des caractéristiques corporelles similaires.

A noter, au passage, que quatre de ces 8 projets sont passés par Nest’Up et que AlDento tente actuellement de trouver du crowdfunding via la nouvelle plate-forme IDentity.

La Chapelle

L’espace d’accueil de ce nouvel incubateur avait déjà hébergé la troisième édition du programme Nest’Up. Il s’agit en l’occurrence de la Chapelle, ancienne discothèque liégeoise, située près de la place Saint-Denis, réaménagée en lieu d’accueil de projets créatifs et numériques.

Il servira de lieu de rencontre entre les starters et les personnes chargées de leur accompagnement mais aussi, pour ceux qui le désirent, de pied-à-terre temporaire où installer leurs bureaux ou leur cocon de coworking.