Projet SAVE d’optimisation énergétique

Pratique
Par · 12/12/2013

A partir de janvier (ou février) prochain, un consortium de PME et centres de recherche commencera à plancher sur un projet de capteur optique destiné à doter d’une certaine dose d’“intelligence” des compteurs énergétiques classiques. Objectif: permettre à terme une modernisation des installations et une collecte d’informations de consommation (électricité mais aussi eau) à moindre coût qu’un déploiement de nouveaux compteurs.

Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’appel à projets GreenTIC.

Nom de baptême: SAVE, pour “système autonome de vision embarquée”. Il vise le développement d’une solution se composant de trois volets:

un capteur optique “à faible consommation, intégrant la traitement de l’image pour ne transmettre vers un serveur Internet distant que les chiffres du compteur, en mode non-filaire (transmission radio et GPRS) afin de réduire au maximum les frais d’installation.”

– une solution de traitement des données collectées

– une solution de mise à disposition de ces données, contextualisées et analysées, afin que les utilisateurs (gestionnaires immobiliers, propriétaires, PME…) puissent adapter leurs schémas de consommation.

Le principe? Le capteur optique prend, à intervalles réguliers, un cliché des informations qu’affiche le compteur. Une reconnaissance optique de caractère entre alors en scène afin d’extraire les informations signifiantes. Ces mesures de consommation sont ensuite transférées, éventuellement via l’entremise d’un concentrateu, à un serveur central où un logiciel de traitement et d’analyse de l’information peut générer des statistiques, rapports, historiques de consommation, conseils et messages d’alertes.

Cibles

La solution de collecte de données de consommation devrait en priorité s’adresser à trois publics: les gestionnaires de parcs immobiliers (privés ou publics), les opérateurs de réseau et les PME industrielles.

Christian Van Parys, patron de RVC, ne compte pas viser une clientèle de particulier – à moins qu’un partenaire futur n’ait la carrure nécessaire pour assurer la commercialisation. L’intention n’est pas non plus de viser a priori les acteurs industriels gros consommateurs d’énergie. Là aussi pour une question d’envergure.

Le consortium se mettra à l’oeuvre au début 2014 et espère pouvoir embrigader dans le projet quelques “prescripteurs”, autrement dit des acteurs de terrain pouvant valider les développements et contribuer à les orienter. Christian Van Parys cite notamment des parcs d’activités, tels Crealys, mais aussi des opérateurs tels Ores, la SWDE (société wallonne des eaux) ou Luminus, qu’il s’agira toutefois encore de convaincre.

Le budget total du projet est de 2 millions d’euros, dont 1,6 million sont couverts par un financement de la Région.

Les partenaires

Le projet de R&D, d’une durée de 3 ans, sera mené conjointement par deux départements de l’UCL, le CETIC et, côté secteur industriel, par RVC (initiateur du projet), DeltaTec (société de conception en électronique, optique et informatique – dont certains produits sont utilisés en aérospatiale ou dans les automates bancaires), ACIC (spécialisée en vidéosurveillance et traitement d’image) et Nsilition (concepteur de circuits intégrés et de modules semiconducteurs intégrés).

Les rôles de chacun?

RVC apporte le concept de base du futur capteur optique, qui s’inspirera de la solution suisse Xemtech qu’elle a déjà intégré à son offre (voir l’article que nous lui avions consacré).

ACIC se chargera de développer plus avant les techniques de reconnaissance et surveillance vidéo.

Les deux départements de l’UCL (ICTeam et ESC- Electronic Circuits & Systems) optimiseront les composants du capteur optique en termes de miniaturisation et de consommation électrique.

Le CETIC s’occupera du volet transmissions, pour le relais des données collectées, via connexion radio et GPRS entre le capteur et la plate-forme Internet qui collationnera et traitera les données.

DeltaTec, enfin, s’occupera du volet industrialisation de la solution.