Recherche & Innovation: un “Horizon 2020” plus ouvert aux PME

Article
Par · 17/10/2013

Ce 15 octobre, les NCP (National Contact Point) Wallonie et FNRS avaient convié le monde de la recherche et les acteurs économiques wallons à venir découvrir le programme européen Horizon 2020, destiné à financer des projets de recherche fondamentale destinés à “préserver et étayer l’excellence scientifique de l’Europe.”

Particularités de ce programme Horizon 2020 qui succédera au FP7 (qui court jusqu’en 2014):

  • un accent mis à la fois sur la recherche et sur l’innovation
  • la volonté de mettre davantage l’accent sur la valorisation des résultats de la recherche
  • une orientation vers des thématiques du genre “grands défis futurs” (vieillissement de la population, changements climatiques, cyber-sécurité, sécurité énergétique, transports “intelligents”, sociétés ”inclusives, novatrices”…)
  • l’interdisciplinarité pour mieux s’attaquer à ces défis
  • une simplification des règles et procédures pour la participation aux appels d’offre et aux projets.

Pour le reste, le principe reste le même: les projets doivent être portés conjointement par des centres de recherche, des universités (ou Hautes Ecoles), de grandes sociétés et/ou PME. Avec minimum 3 participants de 3 pays (ou régions) différents par consortium.

Budget global alloué par l’Europe au programme Horizon 2020: 70 milliards d’euros (chiffre à confirmer en novembre).

Les premiers appels à propositions seront initiés dès janvier 2014.

Davantage de moyens pour les PME

Autre élément que la Commission européenne tient à mettre en avant et à promouvoir: une participation plus forte des PME aux projets de recherche et d’innovation.

Pour ce faire, la part du budget qui leur sera alloué passera à quelque 20% du budget global (contre 15% lors du programme FP7). Un pactole donc renforcé, d’autant plus que le budget global sera supérieur à celui du programme FP7: sans doute 70 milliards d’euros contre 50 milliards pour FP7.

Le programme mettra en outre à leur disposition des outils de financement plus adaptés, “leur permettant notamment de financer leur business plan, leur étude de faisabilité, leur prototype ou leur première application commerciale.”

Par ailleurs, 7% du budget total sera alloué à des PME qui ne s’insèrent pas forcément dans un consortium. Objectif: faciliter la démarche, favoriser des projets de recherche menés en solo (ou entre PME), accélérer le processus d’innovation. En la matière, la Commission dit s’inspirer du Small Business Act américain “qui a démontré sa valeur”, déclare notamment Robert-Jan Smits, Directeur général de la DG Recherche et Innovation à la Commission européenne.

Mieux “valoriser” les résultats de la recherche

Le programme Horizon 2020 apporte une autre nouveauté. A savoir, la volonté de valoriser davantage les résultats de la recherche fondamentale. “L’Europe a toujours été forte pour transformer des euros en recherche mais beaucoup moins efficace lorsqu’il s’agit de transformer la recherche en euros”, souligne Robert-Jan Smits.

“Il faut assurer une meilleure valorisation, en favorisant par exemple davantage la création de spin-offs. Il faut veiller à ce que les résultats de la recherche fondamentale soient exploités plus vite et mieux, soit via transformation en produit commercial, soit via dissémination selon le principe des open data afin que d’autres y aient accès et puissent les exploiter.”

Concernant ce principe de la “valorisation”, Jean-Marc Nollet, ministre wallon en charge de la Recherche, précise pour sa part qu’il faut le comprendre “au sens large du terme”: “la recherche fondamentale n’est pas uniquement faite pour être publiée. Il s’agit de la transformer en produit, en nouveau processus, en recherche appliquée. Pour ce qui est de l’accès aux résultats et du concept d’open data, il ne faut pas oublier les questions de propriété intellectuelle et de brevet. Ce n’est pas uniquement le stade ultime de la recherche, lorsque l’on s’approche du produit, qui doit être rémunéré mais aussi les stades antérieurs. D’où la politique d’investissement que mène la Région en la matière…”

Penser valorisation très en amont

Entre la volonté ou le souhait de valorisation qu’exprime l’Europe et la réalité sur le terrain, sa concrétisation, il y a évidemment un pas non négligeable, un changement d’habitudes et de pratiques à gérer. Divers mécanismes devront donc être mis en oeuvre pour la favoriser.

“Un financement sera éventuellement possible par l’Europe”, déclare Robert-Jan Smits. “Jusqu’ici la valorisation était laissée aux mains des différents pays. Nous interviendrons davantage en amont. Par exemple pour financer et favoriser les transferts de technologies.”

Le problème sera en outre pris à la source. A savoir que les projets qui seront déposés et seront évalués avant de recevoir un financement européen devront avoir intégré la dimension de la valorisation future. “L’évaluation de l’aptitude du projet à trouver une valorisation entrera en ligne de compte dès la sélection”, souligne Bertrand Herry, directeur du NCP Wallonie. “Il faudra prouver qu’on a déjà réfléchi à des pistes, voire s’être déjà approché d’une exploitation commerciale.”