Ceci n’était pas une critique…

Hors-cadre
Par · 15/10/2013

Le dernier Startup Weekend de Liège nous avait quelque peu laissé sur notre faim, en raison du caractère “low key”, écrivions-nous, de certaines idées présentées- et, parfois, récompensées. En filigrane, la question suivante: le Startup Weekend est-il vraiment l’endroit idéal pour accueillir ce genre d’idées trop timides qui peuvent aisément trouver support et avis ailleurs? Ne serait-il pas mieux, pour permettre à ce genre d’événement d’avoir un réel impact (motivation, inspiration, émulation, concrétisation), de faire émerger des idées et porteurs d’idées plus imaginatifs et audacieux?

Startup Weekends, CoEntrepreneurs Weekend, programmes d’accélération, Boostcamps, Digital Entrepreneurs Camp… les initiatives fleurissent de toutes parts. Une bonne chose en théorie. A condition que la pratique soit efficace et évite quelques pièges et artifices.

Le Startup Weekend, on le sait, est un exercice concentré sur 54 heures. On le sait aussi, 54 heures ne permettent pas de lancer une start-up.

Les regrets exprimés au sortir du dernier Weekend n’avaient rien de critiques – au sens négatif du terme. Certains l’ont perçu comme tel et c’est la raison pour laquelle nous revenons sur le sens de la petite analyse post-event que nous faisions.

Oui, les Startup Weekend ont leur place, leur sens, leurs mérites.

Oui, ce genre d’initiative est nécessaire.

Oui, les équipes qui les portent et poussent à bout de bras doivent être applaudies et encouragées.

Mais tout cela ne pourrait qu’y gagner à ajouter un brin de structuration, d’articulation dans la manière dont l’“écosystème” est sollicité.

Tout faire en 54 heures – pitch d’idées initiales, ateliers, conseils, développement de l’idée, micro-test sur le terrain, premier pivot… – est illusoire, voire contre-indiqué. Avec en plus, à la sortie, l’illusion que l’on saura si l’envie de départ peut être transformée en essai, si on lâche tout pour s’enfermer trois mois dans un Nest’Up. Tout cela paraît un rien précipité et prématuré. Ou cela peut en tout cas l’être pour beaucoup de “starters”.

Tout cela pour dire une chose, une seule: pourquoi ne pas dissocier certaines choses et leur donner la place qu’elles méritent? Pourquoi ne pas laisser le Startup Weekend être ce qu’il est censé être: un lieu de dynamisme, d’enthousiasme, de révélation d’envie, de rencontres dites improbables, d’émulation, de premier test de qualité d’une idée brute?

Pourquoi ne pas l’habiller, l’entourer?

En amont, par un Weekend tour de chauffe, organisé une semaine plus tôt, où tous les pitchers et participants potentiels peuvent venir recueillir conseils et informations auprès des membres de l’écosystème: comment pitcher, quelles embûches ou au contraire bons filons ceux qui les ont précédés ont trouvés sur leur route, les éléments dont ils devront tenir compte, l’objectif et l’esprit réels de ce genre de Weekend, un petit debriefing des fausses bonnes idées, le b.a.-ba d’un business plan ou d’un semblant de viabilité de l’idée…

De quoi leur présenter aussi les étapes possibles, les aides, les rôles de chacun des maillons de l’écosystème (structures d’incubation, d’accompagnement, conseillers en création d’entreprises, coachs, formations, sources de financement…).

Voilà pour l’amont. En aval du Weekend peut – doit – en effet s’installer une aide concrète aux idées et/ou profils qui en valent la peine, qui sont prometteurs, qui méritent d’être suivis.

Les Startup Weekend et autres ont donc leur place. Mais pour que ces initiatives puissent être plus qu’un simple lieu où l’enthousiasme se limite, pour certains, à une cinquantaine d’heures, pour que les belles idées viennent y tenter leurs chances et oser l’avenir, il faudrait – première condition – les attirer, les inspirer.

Niveler par le bas n’est pas recommandé si l’on veut susciter l’entrepreneuriat et l’innovation, avec une réelle valeur ajoutée en termes de possibilités d’activités futures, d’idée qui tienne la route et ne débouche pas sur une impasse, de volonté d’aller jusqu’au bout de son rêve naissant.