En route pour 2022

Hors-cadre
Par · 03/09/2013

Travailler sur la “base”, veiller à ce que les compétences acquises soient adéquates, pertinentes et porteuses. Tel est l’un des messages que le gouvernement wallon a voulu faire passer en faisant de l’enseignement (aux côtés des pôles de compétitivité) l’un des axes majeurs du “Plan Marshall 2022”.

Un horizon 2022 qui n’a pas manqué de susciter des commentaires et critiques de tous ceux qui craignent que l’on ne se mette pas suffisamment vite à la tâche. L’horizon, à leurs yeux, c’est le “tout-de-suite”, le “maintenant”, la haie 2014 à franchir.

Mais qui pourrait blâmer l’équipe gouvernementale en place de penser à l’enseignement, comme “cœur de ce projet fédérateur de relance économique”? De vouloir donner aux jeunes les compétences- et outils- dont ils auront besoin dans leur vie future? De vouloir instaurer un lien plus homogène et pertinent entre la réalité de l’enseignement et celle de l’entreprise?

Personne. Toutefois, ce ne sont là que des mots, des déclarations d’intention. Le test réel se jouera comme toujours sur le terrain et dans l’action. Par ailleurs, le Plan Marshall 2022 ne recèle pas de grosse nouveauté, de grande ligne de force mobilisatrice. Il semble plutôt construire sur les bases existantes, les idées déjà émises, notamment en ce qui concerne la place des nouvelles technologies. Pas négatif en soi mais on cherche malgré tout un peu “l’audace” dont il se prévaut.

A la décharge de l’équipe régionale, deux gros points d’interrogation traînent encore sur l’horizon: les moyens financiers, d’une part, et- intimement liés-, la nature, l’ampleur et les ressources exactes des nouvelles compétences transférées du fédéral. Ainsi que la manière dont la Région se les appropriera et les déploiera.

Si le gouvernement a dévoilé ce Plan Marshall 2022, qui doit encore être étudié par toutes les parties concernées avant d’être finalisé (éventuellement amendé), le contexte budgétaire, lui, ne permet pas de libérer des moyens nouveaux qui autoriseraient davantage d’audace. Preuve en est, par exemple, que le Master Plan TIC, annoncé voici près d’un an et demi par le Ministre Marcourt, n’apparaît nulle part dans le Plan Marshall 2022. Pas en tant que tel en tout cas. Depuis son annonce, certains pans, certaines bribes ont été reformatées en actions et projets ponctuels, thématiques. Tels le plan d’équipement “Ecole numérique”, qui court de 2014 à 2025. Mais pas ou pas encore de mini-Plan Marshall pour l’entreprise. A peine est-il fait mention d’un renforcement (sans autre détail) du “Plan mobilisateur des TIC”, déjà vieux de quelques années et qui semble végéter.

Le grand plan d’ensemble, lui, a été remisé dans les tiroirs, faute de moyens disponibles- toujours eux. Dans ce registre, pas de nouvelle initiative à attendre. La transversalité de l’IT ne bénéficiera pas d’une grosse injection de vitamines. Pas dans l’immédiat, en tout cas. On refera le point une fois le budget 2014 décidé et l’exercice de structuration des nouvelles compétences terminé.

A défaut de moyens, on doit au moins espérer une re-mobilisation…