Formations ICT: motiver les jeunes mais aussi… les écoles

Hors-cadre
Par · 05/06/2013

Le programme de sensibilisation mené depuis plusieurs années par Agoria auprès des élèves du secondaire aux opportunités que leur ouvrent les métiers de l’IT et du numérique n’a pas porté les fruits que les initiateurs en attendaient. En tout cas, l’impact, s’il existe (il n’a pas été clairement mesuré et encore moins objectivé à ce jour), ne parvient pas à enrayer la pénurie des compétences – voir l’article que nous publions à ce sujet.

Résultat: Agoria a constitué un groupe de travail, impliquant des entreprises (et peut-être d’autres acteurs dans une phase ultérieure), afin de revoir les méthodes de sensibilisation.

Tant la formule du CEO Tour, côté flamand, que celle de la campagne “100 informaticiens pour 100 écoles”, du côté francophone, sont donc réétudiées. Une décision sur la manière de réorienter l’action interviendra avant la fin de cette année (selon un agenda non précisé).

“Nous avons décidé de revoir le concept-même de la campagne en raison du besoin croissant de ressources qui se manifeste. Il est à nos yeux nécessaire de revoir la manière dont on approche les jeunes”, explique Baudouin Corlùy, directeur d’Agoria ICT. “Nous avons par ailleurs constaté qu’il est difficile de convaincre les écoles de nous ouvrir leurs portes pour que nous puissions informer les jeunes. Il faudra peut-être changer le concept pour rendre la démarche plus attrayante pour les écoles.”

Baudouin Corlùy (Agoria ICT): “Il ne s’agit pas de parler d’ICT, ou de savoir utiliser une tablette, mais plutôt d’expliquer à quoi servent les nouvelles technologies de l’information.”

Baudouin Corlùy s’interroge aussi sur la nécessité de ne pas limiter la démarche aux seules écoles secondaires (la campagne “100 informaticiens pour 100 écoles” vise les classes terminales) mais de sensibiliser aussi les plus jeunes, dès le primaire. “L’idée n’est pas de montrer le côté facile des outils informatiques [ce qui serait d’ailleurs inutile face à ce public des jeunes générations] mais plutôt d’expliquer l’importance de la gestion de l’information à l’heure où l’on parle de cloud computing et de big data. Il faut expliquer combien il est important et utile de savoir agencer cette information.”

Lutter contre le décalage formation/entreprise

Le constat commence à sentir de réchauffé-brûlé: l’école serait trop en décalage par rapport à la réalité du marché et aux besoins en compétences des entreprises (ou des organismes publics).

Selon Baudouin Corlùy, il s’agit plus que jamais de repenser les aptitudes que l’on enseigne: “Dans l’enseignement secondaire, il ne s’agit pas de parler d’ICT, de mettre simplement des tablettes à disposition des étudiants, mais plutôt de former avec et grâce aux technologies de l’information. D’expliquer ce qu’on peut en faire, à quoi elles servent. Parler de l’évolution technologique et économique, du contexte, apprendre à structurer et comprendre les données. Les besoins se situent au niveau des analystes métier.”

Quant à l’enseignement supérieur, il souligne la nécessité de développer davantage la formation en alternance, de renforcer les liens avec l’entreprise “et de s’adresser aussi aux jeunes qui suivent d’autres filières- sciences commerciales, ingénieurs, ingénieurs commerciaux…”

Et d’ajouter: “Nous demandons qu’une attention particulière aux technologies de l’information soit portée lors de la formation des professeurs.” Peut-être qu’à force de le répéter…