MIC Boostcamp Bruxelles: “the world is the limit”

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Par · 22/03/2013

Le 3ème Boostcamp du MIC Bruxelles a rendu son verdict, ce jeudi, sélectionnant parmi les 10 projets en lice le trio qui, aux yeux, du jury, présentait le plus de potentiels.

Comme d’habitude, les projets qui ont été accompagnés pendant 4 mois par le MIC en sont à des stades très disparates de maturation, voire de simple “idéation”. Parfois l’étude de faisabilité technique reste à faire, tout comme la définition d’un (début de) business model. Cette fois encore, c’était là l’un des points faibles de plusieurs projets B2C qui ne s’appuient que sur un socle de socialisation assez minimaliste.

La majorité des projets avaient en tout cas clairement une connotation “médias sociaux”, plus ou moins poussée. Les six projets orientés B2C misaient à fond sur ce concept mais on le retrouve aussi dans certains projets à finalité plus professionnelle.

Dernière remarque préalable avant de dévoiler les lauréats: sur les 10 projets, deux avaient été repérés par Microsoft à l’occasion du Startup Weekend de Liège. Et l’un de ces deux projets- WeezBook– a d’ailleurs décroché le Prix des Experts.

3 lauréats à l’issue du grand oral

WeezBook décroche donc le troisième prix du MIC Boostcamp Bruxelles, qui vient récompenser la plus belle progression en termes de structuration de l’idée de départ. WeezBook est en fait un site qui vous permet de découvrir les livres favoris de personnes qui vous inspirent: entrepreneur, célébrité, professionnel réputé… Contrairement au modèle Amazon, où les commentaires et critiques sont l’oeuvre d’illustres inconnus, le site se propose de mettre en exergue des livres lus par des personnes ayant une notoriété, une réputation et une crédibilité certaines. Des personnes auxquelles les lecteurs voudraient s’identifier ou voudraient imiter. “On peut dès lors acheter un livre en toute confiance. C’est aussi un moyen de rentrer un peu dans la tête d’entrepreneurs qui ont réussi”, souligne Gary Gaspar, l’un des deux initiateurs de WeezBook.

Gary Gaspar (WeezBook): “acheter un livre en se fiant à quelqu’un qu’on connaît et respecte…”

Le site est en ligne depuis cette semaine et doit encore s’enrichir en fonctionnalités (telles que la possibilité de classer les livres ou la diffusion de recommandations via les réseaux sociaux). La galerie de personnes de référence est encore limitée mais la start-up compte l’enrichir progressivement, notamment par viralité. Dans un premier temps, WeezBook visera trois profils de personnes de référence: les entrepreneurs, les développeurs Web et les designers.

Le projet WeezBook était l’un des participants au Startup Weekend de Liège. A l’époque, il était encore baptisé FlashBook et avait remporté le Prix Geek, qui saluait le projet le plus technologique parmi les projets participants.

Depuis le Startup Weekend, le projet a quelque peu mûri. Les deux co-initiateurs ont réduit leur cible, éliminant certaines pistes (recommandations de vidéo, par exemple), passant du concept de

“lectures préférées de son réseau de connaissances” à celui de livres qui ont inspiré des personnes réputées dans leur secteur ou métier. Gary et Alex Gaspar (ils sont cousins) sont conscients que le produit n’en est encore qu’au stade MVP (minimum viable product). Ils comptent sur la communauté naissante pour valider les fonctionnalités, pour en inspirer d’autres et pour attirer de nouveaux influenceurs.

Capter les talents

Le Grand Prix (principale récompense du concours Boostcamp) revient à Yambla, un projet de fidélisation de ressources humaines. Initialement destinée à fidéliser la “génération Y”, la solution mise sur la participation et le partage d’idées pour éviter que les entreprises ne voient ces talents Y les fuir.

“Si les gens quittent leur boulot, c’est souvent parce qu’ils aspirent à un environnement de travail plus créatif et veulent avoir un impact sur leur entreprise”, déclare Yoeri Roels, l’un des deux initiateurs du projet. “Il faut donc, pour les garder, autoriser le partage d’idées, miser sur la mise en oeuvre d’une culture créative et permettre à tous ceux qui le veulent de s’impliquer.”

Yambla se propose donc d’être une “plate-forme d’idéation sociale” où chaque employé aura droit au chapitre et où les idées, commentées, enrichies, débattues, validés par les collègues, seront systématiquement relayées vers la direction. “Il est en effet essentiel de connecter les dirigeants de la société à la créativité de leurs employés et de générer une réelle culture de créativité.”

Si l’outil est d’abord destiné, côté gestion, aux responsables HR, c’est bien la direction générale qui doit en être l’apôtre et le support de premier rang.

La plate-forme propose divers modules et fonctions: création et enrichissement d’idées, partage, cercle d’idées, défis (pour motiver davantage les gens à imaginer des idées et les faire grandir), profils, quelques touches de “gamification”…

Business model: une prise d’abonnement à cette solution SaaS (accessible aussi via smartphones), selon un tarif progressif selon le nombre d’utilisateurs et de modules déployés.

Premier marché-cible: les “sociétés maniant des connaissances”, le secteur IT et télécoms, et, de manière plus spécifique, les sociétés de plus de 100 personnes.

Premier utilisateur de Yambla: Bull. Deux autres clients ont signé cette semaine, à savoir: Test Achats et le SPF Sécurité sociale.

You like, you buy

Le dernier prix décerné lors du MIC Boostcamp est décerné par la Région de Bruxelles Capitale qui couronne Musetyle, un site Internet qui se veut une plate-forme de “curation” dédiée à la mode où se mêleront partage de photos, recommandation et conseils (émanant de blogueuses et autres “influenceuses” ou stylistes) et possibilité de passer immédiatement commande des vêtements et accessoires (voire de produits de décoration) sur lesquels les internautes (féminines) auront flashé. Toutes les pièces d’habillement répertoriées, via des galeries photo alimentées par les blogueuses, seront “shoppable”, Musetyle assurant la connexion automatique vers le site d’e-commerce proposant ces articles.

Au-delà du local

Pour désigner les lauréats, les membres du jury ont à la fois évalué leur potentiel de concrétisation, leur stade d’avancement (les prix sont surtout allés à des projets en phase de maturation), leur caractère innovant et le fait qu’ils mettent ou non de nouvelles idées en oeuvre.

Pour départager les quelques projets qui sortaient du lot, un autre critère majeur a joué un rôle important pour cette 3ème édition. A savoir: leur potentiel de dépasser largement nos frontières et de convaincre un public et une clientèle largement internationale. “Think big, think ubiquitous potential, think at the billion users potential”, déclarait notamment Bruno Schröder, président du jury. Ce qui explique le choix des trois lauréats, tous porteurs d’idées présentant un potentiel universel (la mode, les livres, la fidélisation et potentialisation des ressources humaines).