TagTagCity: wide shut places

Portrait
Par · 23/01/2013

La start-up bruxelloise TagTagCity se définit comme le créateur d’une plate-forme d’agrégation de contenus géolocalisés. Sur son site ou via des équipements mobiles, elle permet aux internautes de géolocaliser des “points d’intérêt” dans un périmètre géographique déterminé. Ces “POI” peuvent par exemple être des commerces, des sites touristiques, des restaurants, des attractions culturelles, des bâtiments, parcs, statues…

La valeur ajoutée vient à la fois du type d’informations qui est associée, sur la carte interactive, à chaque “POI” (matérialisé par un symbole en forme de tag), et de l’intégration que propose TagTagCity entre cette géolocalisation virtuelle et l’identification des POI dans la vie réelle. Pour que, potentiellement, chaque bâtiment, lieu ou espace dévoile, au passant ou à l’internaute, un minimum d’informations sur ses finalités, son histoire.

Moissonner le Web

TagTagCity a constitué une vaste base de données qui, selon les chiffres qu’elle avance, répertorie actuellement quelque 10.000 points d’intérêt en Belgique (dont plus de 3.000 à Bruxelles). Voir par ailleurs notre article sur les ambitions 2013 de la société.

Cette multitude de POI se matérialise donc sous forme de tags positionnés sur une carte, différenciés par catégorie (Arts & Culture; Shopping; Eat & Drink; Loisirs; Informations pratiques…), elles-mêmes subdivisées en sous-catégories (Transports, Services financiers, Business… par exemple pour la catégorie Infos pratiques).

Le tout est consultable via navigateur classique ou équipement mobile. A chaque POI est associé un minimum d’informations: adresse (géolocalisée), nature du POI (commerce, resto, musée…), photo, brève description d’activité.

Ce micro-profil est le résultat d’un mash-up automatique d’informations qui viennent de diverses sources: contenus générés par les utilisateurs, sites Internet passés au crible via des outils de text mining, informations collectées auprès de sources telles que Facebook ou Wikipedia via exploitation de leurs API… TagTagCity moissonne, engrange, retransforme et publie.

Pour “récupérer”, dans les divers sites qui parlent d’un endroit tagué, des informations pertinentes le concernant, TagTagCity a fait équipe avec Mentis, autre start-up bruxelloise, spin-off de l’ULB spécialisée en text mining. “On opère par repérage de mots-clés. Les informations parcellaires récoltées sont ensuite recomposées automatiquement pour former un petit texte descriptif.” La technique de text mining, de catégorisation et de restructuration était par exemple nécessaire pour exploiter efficacement le filon Wikipedia qui, si on procède à une recherche sur mot-clé, ne fournit aucune classification directement exploitable.

Pas de opt-in pour figurer dans la base de données et sur la carte de TagTagCity. Sans doute parce que cela aurait représenté une surdose de travail pour la petite équipe. Par ailleurs, le raisonnement tenu est de dire que les sites ainsi répertoriés ne peuvent qu’en tirer profit. “Ils bénéficient en fait d’un référencement gratuit, sans devoir produire eux-mêmes d’effort”, souligne Geoffroy Simon, cofondateur de TagTagCity. “En fait, l’opti-in, ils l’ont déjà donné, intrinsèquement, en étant présents sur la Toile [via leur propre site ou des signalements existant auprès d’autres sources de contenus]. Il est très rare qu’un POI nous demande de le retirer de notre base de données. Après tout, c’est un excellent moyen pour eux d’être présent et visible sur Internet.”

Par contre, TagTagCity permet à chaque POI de modifier éventuellement le descriptif généré. “En 5 minutes, sans manipulation complexe, il dispose ainsi gratuitement d’une page sur TagTagCity qui lui sert en quelque sorte de mini-site mobile, géolocalisé,” Il peut en outre l’enrichir, moyennant débours de 60 euros (une dépense unique, “à vie”) qui lui permet d’associer au tag des éléments et contenus tels que page Facebook, liens divers, avis de promotions, document pdf à télécharger…

Taguer le monde réel

Au-delà du signalement des tags POI virtuels sur la carte TagTagCity, les POI ont la possibilité d’apposer, sur le terrain, en façade, vitrine ou devanture, un tag cette fois bien physique, qui intègre un code QR ou une puce NFC et qui permet, par scanning via mobile (smartphone, tablette…), d’en savoir plus sur le lieu en question.

“En France et en Grande-Bretagne, 50% des recherches d’informations ou d’offres locales- recherche d’une pharmacie, d’un bar… se situant à proximité- sont d’ores et déjà opérées via smart phone”, indique Geoffroy Simon.

Quelque 3.000 tags physiques de la société ont déjà trouvé acquéreur en Belgique. “Ils permettent par exemple aux mobinautes d’ajouter ces lieux à leurs favoris, de garder une trace géolocalisée de balades, de signaler un endroit sympa à des amis sur Facebook, etc”, explique Geoffroy Simon. “Mais la valeur ajoutée de ces tags physiques se manifeste essentiellement dans le monde culturel ou touristique. Ils permettent d’obtenir des informations augmentées sur les “objets” scannés.” Qu’il s’agisse d’une statue, d’un musée, d’un parc ou d’un bâtiment historique. “Ils permettent de rendre plus attrayants et plus riches en informations des parcours d’artistes ou des visites de musée, de plonger le visiteur dans une histoire racontée, de positionner chaque “objet” sur une ligne de temps…”.

Il est par ailleurs un filon naissant que la société compte bien exploiter. Là où, à ses débuts, TagTagCity s’était surtout positionnée sur le terrain du tourisme, elle veut aujourd’hui jouer également la carte des “villes intelligentes” et des services dynamiques au citoyen. Des annonces devraient prochainement intervenir dans ce registre.