Nest’Up: propulsion amorcée pour les 6 projets

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Par · 15/11/2012

Les neuf semaines d’immersion dans le cadre du programme d’accélération de start-ups ont pris fin, hier, à Louvain-la-Neuve. L’équipe Nest’Up peut désormais faire le bilan de l’expérience. Expérience a priori réussie, estiment les organisateurs qui parlent de progrès en maturité de la part des six projets accompagnés. Réussite qui transparaît dans diverses choses.

Pour plusieurs start-ups, l’idée de départ ou la structure du business model ont été réorientées. Le programme a également permis aux porteurs de projets de collecter avis et conseils auprès des coachs qui opéraient à résidence mais aussi auprès de multiples “mentors” , experts et entrepreneurs qui sont passés au “nid” (situé au Smart Work Center de l’Axis Parc de Louvain-la-Neuve).

L’un des éléments les plus tangibles, pour les starters, fut de confronter leur projet aux attentes et exigences du marché en commençant leur démarchage vers des clients. A cet égard, plusieurs ont décroché de premiers contrats ou suscité un intérêt jugé tangible.

Autre volet non négligeable: le financement. Les six projets, lors de la session orale du Demo Day, invitaient des bailleurs de fonds potentiels à injecter des capitaux dans leur société afin de les aider à franchir les prochaines étapes, dans un horizon à un ou deux ans. Certains, en cours d’immersion, notamment par leurs contacts via réseaux sociaux, ont déjà convaincu certains investisseurs.

Vers un Nest’Up bis?

Avant de détailler ce qu’a donné ce premier programme d’accélération, signalons que son prolongement est d’ores et déjà envisagé.

Pour les six projets qui en sortent, les prochains mois verront des liens et relais se tisser vers divers incubateurs et organismes d’accompagnement (tels que les CEI ou le WSL). Un voyage aux Etats-Unis, à Boulder, est prévu pour rencontrer l’équipe de TechStars qui est à l’origine du modèle d’accélération. Avec aussi présentation des projets au fonds d’investissement de David Cohen et Brad Feld, deux des responsables TechStars.

Pour Nest’Up proprement dit, l’espoir est d’organiser deux autres programmes d’accélération en 2013.

Changements de cap

Quelques exemples des progrès accomplis.

YoungSkills et InterSango ont sensiblement revu le scénario de leur projet et l’articulation de leur business plan.

InterSango, d’ailleurs, s’est rebaptisé ShareBox. Au départ: une idée d’échanges de services, sur le principe du SEL, en marge du festival durable LaSemo. Objectif à l’époque: créer une plate-forme d’échange de services et de compétences, dans de multiples domaines- “depuis la cuisine jusqu’à la biochimie en passant par le bricolage, la danse…”- via Facebook. L’idée qui a été formalisée à l’issue du Nest’Up s’émancipe de la sphère Facebook pour exploiter le support vidéo. Résultat: la réalisation de séquences où des particuliers ou des employés d’une entreprise peuvent venir expliquer leurs passions privées. La vidéo est ensuite diffusée (à tous vents ou en entreprise) pour attirer des personnes voulant découvrir cette passion. Un atelier est alors organisé, filmé et à nouveau diffusé. Les participants, à leur tour, exposent leurs passions. Et la boucle se fait infinie.

Nest’Up: 9 semaines de coaching intensif…

Objectif de ShareBox: filmer 1.000 Belges en un an et pénétrer le monde de l’entreprise qui peut y trouver un moyen de modifier son image (utile par exemple pour attirer de nouveaux collaborateurs), pour créer davantage d’interaction entre employés, etc. Le SPF Sécurité sociale, Vlan et Références ont déjà mordu à l’hameçon et ont testé l’idée. Mobistar, Manpower et la Stib se disent potentiellement intéressées.

De quoi ranger ShareBox dans la catégorie des start-ups qui ont déjà confronté avec succès leur idée à l’envie du marché d’en tirer parti.

YoungSkills, au départ, voulait mettre en relations des étudiants détenteurs de compétences en multimédia avec des PME et indépendants qui recherchaient ce genre d’aide. Le modèle “service” de ce qui était imaginé comme une marketplace s’est mué en offre de packs. Trois formules sont proposées. Depuis l’offre de base (réalisation de logos, cartes de visite et création de pages sur réseaux sociaux) jusqu’à la réalisation d’un site Web ou du shooting de photos. Prochaine étape pour YoungSkills: étoffer sa base de données d’étudiants (40 se sont déjà inscrits). Lancement prévu pour la phase opérationnelle: janvier 2013.

Meat on the bone

TakeEatEasy a pour sa part étoffé son scénario. L’idée: un site de commandes de plats à livrer, qui permet de se concocter un menu à la carte selon ses goûts du moment, en dénichant le restaurant qui y correspond dans un rayon géographique proche. La valeur ajoutée vient du moteur intégré au site. Pas un simple moteur de recherche mais plutôt un moteur de composition: les mots-clés permettent d’identifier, de manière très fine, le plat désiré. Mieux, un algorithme de recommandation a été développé qui fonctionne à partir des ingrédients composants chaque plat et ce, afin de générer des résultats qui soient étroitement en phase avec les goûts personnels.

Le projet Famest, lui aussi, s’est enrichi en termes de fonctionnalités. L’idée est d’exploiter la diffusion qui est faite, sur les réseaux sociaux, de photos personnelles. Et ce, en monétisant l’affichage de vêtements et d’articles de marque. La start-up mise donc sur la veine du “marketing d’influence” et des mécanismes de recommandation sociale. Désormais, les internautes- qu’ils soient les auteurs des photos ou des fans- peuvent obtenir des points en identifiant et “taguant” les objets de marque avec lesquels ils s’affichent. Chaque clic déclenché sur un tag leur rapporte points et récompenses de la part des marques en question qui y trouvent leur avantage puisqu’un simple passage de souris sur le tag révèle une foule d’informations sur l’article ou affiche un catalogue de la marque. Famest procédera par campagnes, mettant des marques à l’honneur à tour de rôle.

Objectif pour 2013: 21 campagnes et un développement à l’international, afin de mieux séduire les marques.

Premières petites cagnottes

Grâce à des contacts pris en cours de programme d’accélération, TakeEatEasy a d’ores et déjà récolté la moitié des quelque 400.000 euros que l’équipe cherche à réunir pour étendre son projet à plusieurs grandes villes belges. Hors Bruxelles, donc.

A noter encore que le projet 4Inch (qui signifiait For Intelligent Change) s’est rebaptisé Snugr. L’idée: favoriser les économies de chauffage de nos demeures en rendant ces bonnes vieilles vannes thermostatiques interactives. Elles sont remplacées par des vannes télécommandées via appli mobile. Chaque vanne est pilotable individuellement, de quoi moduler le chauffage de chaque pièce, en temps réel, en ce compris à (grande) distance. La société recherche 300.000 euros pour finaliser le développement du kit, se lancer dans la vente en-ligne et recruter un profil marketing/ventes.

De son côté, I Love Climbing a inauguré un site Web par lequel l’équipe espère monétiser l’audience qu’elle avait déjà engrangée sur Facebook. A savoir… 220.000 fans. L’orientation, évidemment, reste la même: diffuser des contenus multimédias dédiés à la “grimpe” (escalade indoor et outdoor, escalade sportive, cascade de glace, alpinisme…) mais transformer l’audience en communauté active. Pour ce faire, des contrats de tests exclusifs de produits seront passés avec des marques (qui auront la main sur les deals proposés), et les photos les plus populaires seront privilégiées sur le site. Et l’esprit de concours sera instillé puisque la plus belle photo pourra devenir la “picture of the day.”