L’e-learning peut-il intéresser votre entreprise? Faites votre diagnostic

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Par · 18/10/2012

Toute entreprise n’est pas forcément prête à faire appel à l’e-learning pour la formation, initiale ou continuée, de ses employés ou recrues. Pour des tas de raisons. Depuis des considérations d’ordre financier, ou d’adaptation des contenus à son métier, jusqu’à la “culture” de l’entreprise, les préférences des équipes ou l’adéquation plus nette d’autres types de formations.

Pour aider les entreprises à déterminer si l’e-learning est un outil pertinent, cohérent avec leurs besoins et leurs objectifs, le centre de compétences Technifutur de Liège a développé un outil de diagnostic.

Philippe Brachotte (Technifutur): “Beaucoup rejettent l’e-learning parce qu’ils estiment que l’offre est insuffisante ou inadaptée.”

Dans l’état actuel des choses, il prend la forme d’un questionnaire classique, à compléter par le responsable RH ou le dirigeant de l’entreprise. L’exercice se fait sur site, avec accompagnement par un représentant de Technifutur. A l’avenir, il n’est pas exclu que le diagnostic puisse s’effectuer en ligne mais le centre désire actuellement valider et affiner, si nécessaire, le questionnaire et la méthode.

Le questionnaire commence par faire un état des lieux: nombre de salariés, catégories d’âge, accès à Internet par catégorie de travailleur, équipements (ordinateurs, smartphones, tablettes…), taux de rotation des effectifs. Il permet aussi de déterminer si la direction mais aussi les collaborateurs sont ouverts à l’idée de rendre la formation plus souple, plus modulaire.

“On croise alors les connaissances récoltées sur l’entreprise, par exemple le pourcentage de rotation, la volonté de se tourner vers de nouvelles formations, la présence de représentants de la “génération Y”, avec les contenus e-learning disponibles sur le marché”, explique Philippe Brachotte, responsable de la cellule e-business de Technifutur, qui est par ailleurs à l’origine de cet outil de diagnostic (réalisé en partenariat avec le Centre Henri Tudor de Luxembourg).

“Nos interlocuteurs, en entreprise, sont pour l’instant des responsables RH ou le dirigeant de la société. Mais l’intention, avec le questionnaire de diagnostic, est de valider les informations récoltées auprès de plusieurs personnes. Le questionnaire, en lui-même, nous aide à identifier quel autre département pourrait ou devrait être consulté. Les questions seront alors adaptées en fonction de ces autres départements.”

L’étape suivante consiste à déterminer quel type d’apprentissage à distance est le plus indiqué. Depuis ce qu’on appelle le “rapid learning”, où les supports se limitent par exemple à des présentations Powerpoint quelque peu adaptées, jusqu’à de l’e-learning pur ou des formules mixtes, alliant télé-apprentissage, cours en présentiel, supports vidéo (“ces derniers étant plus particulièrement utiles en environnement industriel”). Voire une dose plus ou moins forte et évoluée de “serious game”.

Pas tous convaincus

Au-delà de l’opportunité, objectivée, qu’il y a pour une entreprise, quelle que soit sa taille, à se tourner vers l’e-learning, il demeure souvent une appréhension, un sentiment de rejet, parfois épidermique, face à ce mode de formation des collaborateurs.

Les raisons peuvent en être multiples, témoigne Philippe Brachotte: “L’une des raisons majeures vient du fait que, par le passé, l’argument majeur, quasi exclusif, qui a été mis en avant lorsque l’on recommandait l’e-learning, c’était la réduction des coûts.” Un peu court – et pas forcément vérifié dans les faits.

Philippe Brachotte (Technifutur): “L’e-learning, méthode idéale pour de l’apprentissage par répétition.”

“S’y ajoutent des a priori et des convictions bien ancrées, tel le fait qu’une formation doit nécessairement se dérouler dans une salle, que le formateur doit voir les gens en train de se former. Une autre interrogation porte sur le contenu des catalogues de formation. Beaucoup rejettent l’e-learning parce qu’ils estiment que l’offre est insuffisante ou inadaptée.” Jeter le bébé avec l’eau du bain est une mauvaise idée, en la circonstance. S’il est vrai que les catalogues diffèrent, et pas uniquement pour des raisons pédagogiques, il faut également avoir conscience d’une vérité parfois, il est vrai, mise à mal par des défenseurs trop zélés de la formation à distance. A savoir que “l’e-learning ne remplace pas tout le présentiel”, souligne Philippe Brachotte. “L’expérience vécue en direct avec la personne qui donne la formation continuera d’avoir toute sa place.” En complément de l’e-learning, pour des besoins et objectifs spécifiques. Aucune des deux formes n’excluant l’autre.

“Et les formations on-line ont clairement des avantages. Ne serait-ce que par la facilité à répéter, de revisionner une même capsule vidéo autant de fois que nécessaire. Les manuels et notes prises au cours ne permettent pas cet apprentissage par répétition. Pas évident voire impossible par exemple de se replonger dans une transaction SAP, pour apprendre à la maîtriser, une fois que l’on se retrouve seul devant son PC…”

 


L’AWT, de son côté, propose également un outil de diagnostic en-ligne, dans un style questions/réponses moins dynamique et personnel. En tout, une douzaine de questions, destinées à “orienter vers des scénarios d’adoption de l’e-learning adaptés au contexte de votre organisation.” Pas question d’exhaustivité ou de de solution-miracle:  “Cet outil permet d’effectuer un premier diagnostic rapide. Il ne se veut ni prescriptif ni exhaustif, tant la variété des contextes et l’éventail des possibles est large. Son unique ambition est d’alimenter votre réflexion et d’indiquer quelques orientations, afin de vous permettre d’aller plus loin.

L’outil est disponible via le site de l’AWT.